Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

lundi 23 juin 2025

Ville de Strasbourg. Le « rouler au pas » est-il traumatique pour nos amis cyclistes ?



Ville de Strasbourg. Le « rouler au pas » est-il traumatique pour nos amis cyclistes Strasbourgeois ? Et le piéton, un délaissé dans la jungle urbaine ?


La ligue contre la violence routière et CAP21 LCR demandent des mesures concrètes et un dialogue avec la municipalité de Strasbourg. Pour marquer les esprits, elle a pris une initiative, panneau à l'appui.




Se déplacer à pied dans notre belle agglomération demande une attention de tous les instants. Une bonne forme physique et avoir une vision panoramique à 360 degrés.
Et, aussi, des nerfs d'acier. Pourquoi existe-t-il autant de rapports de force entre les moyens de transport ?
Pourquoi être constamment dans un sentiment de danger si on est un bipède ?

Une spécificité Strasbourgeoise.
Pourquoi le cycliste de chez nous a un comportement plus exacerbé que le Marseillais et le Lyonnais ?
Les raisons sont multiples. D'abord, il est plus facile d'être un cycliste sur un terrain plat, d'où leur nombre exponentiel. À Lyon et surtout à Marseille, il faut du jarret pour monter les collines ou avoir un bon vélo électrique, convoité par les tire-laines.

La mentalité des habitants de ces trois villes est différente : passer trop près d'un piéton avec son vélo, le klaxonner, voire le vilipender, peut rendre le piéton marseillais ou lyonnais (hors de l'hyper centre pour ce dernier) colérique pour ne pas dire agressif. Un manque de discipline et une insubordination envers ceux sauvant le monde avec leurs mollets ?

Mais, la vraie différence strasbourgeoise est que le cycliste, le héros du mandat municipal, et comme tous les enfants chéris, on le gâte, et pas qu'un peu. Tout lui est dû, il est mis en avant, valorisé par d'imposants travaux au détriment des automobilistes. Les associations de cyclisme, très actives, voire vindicatives, contre les sceptiques à leur cause, sont d'excellents supplétifs pour la défense de la mairie, en passant des pistes cyclables, du culturel au projet avorté du tram nord.
En attendant les élections municipales, où ils seront des acteurs de tout premier plan.
Comme la voiture est en passe d'être blackboulée de la ville, le cycliste règne en maitre. Il est très majoritairement Strasbourgeois, c'est la limite géographique de ce moyen de locomotion.



Et, le piéton ? Il fait ce qu'il peut. En cas de travaux, il doit se débrouiller pour avancer sans encombrer la piste cyclable. S’agissant des grands axes, ils sont désormais dédiés aux mobilités dites « douces », comme le vélo et le tram. Le piéton est simplement intégré dans le package, il devra être en forme et bien voyant. Si ce n'est pas le cas, les témoignages de personnes âgées sont glaçants. Ne pouvant plus disposer d'une voiture, elles sont assignées à résidence. L’avenir nous dira s’il s’agit toujours d’un coup de pédalier vers le progrès. L'inclusif, tellement cité par la maire Jeanne Barseghian n'est qu'une façade.




Entre l’angle de la rue des Grandes Arcades et de la rue des Hallebardes.
Ce 19 juin, à cet endroit précis, Chantal Cutajar, présidente de CAP21 LRC et Claude Lienhard, membre du bureau national de la Ligue contre la violence routière, ont dévoilé un nouveau panneau de signalisation rappelant une évidence trop souvent oubliée : le piéton est prioritaire.

Un panneau symbolique, car non de la mairie, mais qui lui sera présenté l'après-midi même.
Ceux de la municipalité existent, l'un d'entre eux est accroché à un simple poteau de signalisation, à quelques pas du rassemblement. Il semble bien calamiteux par son aspect. Nous rappelons que nous sommes dans un axe piéton, un lieu de passage des plus visités de Strasbourg. Griffé, avec des adhésifs plus ou moins grattés, cabossé, il n'a aucune appétence à être lu. Pire, l'amende forfaitaire est juridiquement infondée selon les organisateurs du rassemblement.




L'appel du 19 juin.
Selon Chantal Cutajar, « cette action est un appel à Strasbourg : pour que la sécurité des plus vulnérables redevienne une priorité. Pour que les règles du vivre-ensemble soient coconstruites, comprises, partagées... Il s'agit de rappeler tout simplement que la rue appartient aussi à celles et ceux qui marchent, à celles et ceux qui sont en situation de mobilité réduite. Cela suppose des règles claires, visibles et partagées. C'est vraiment important ! »

Claude Lienhard continue : « Vous connaissez la Ligue contre la violence routière, avec son objectif principal, zéro accident, et il n'y a pas de petits accidents. Nous n'acceptons pas que les accidents, quels qu'ils soient, soient considérés comme une fatalité.
L'avènement de nouvelles mobilités, qui ne sont pas toujours douces, a créé de nouvelles zones de tension. Elles doivent être régulées en rappelant la règle, la norme. »


Le panneau alternatif est dévoilé.
Il rappelle les règles pour protéger celui qui est le plus vulnérable dans l'espace et dans une ère piétonnière. L'approche se veut pragmatique, il n'y a pas d'idéologie, qui vise simplement à éviter les conflits d'usage. Le panneau indique que les piétons sont prioritaires et ce n'est pas la peine de transiger.
On observe de nouveaux pictogrammes : la famille, un chien, une poussette, une personne âgée et une autre en situation de handicap sont représentés. Ceux qui auront des difficultés à esquiver un deux roues.
Plus bas, les pictogrammes à qui le panneau s'adresse : vélo et trottinette avec l'injonction de rouler au pas.
Le Code de la route définit que la vitesse supérieure ou égale à 6 km/h ne peuvent pas être assimilés à des piétons.
L'arrêté du Code de la route est bien indiqué.

Constat de Claude Lienhard ...
« Le plus gros danger pour les piétons, c'est d'être renversé. Le matin, ce sont les camions de livraison et les voitures posant problème. Un danger particulier pour les camions délicats à conduire dans la foule. Sans oublier les enfants allant à l'école.
Certains cyclistes sont une menace : il n'y a pas une journée sans un quasi-accident. Mais pas de statistiques, les gens n'allant pas à l'hôpital. J'ai le souvenir, il n'y a pas deux mois, d'un monsieur travaillant à la cathédrale, renversé par un jeune homme et une jeune fille qui roulaient un peu vite. Son pantalon était déchiré. Toutefois, ce constat peut varier en fonction de la vulnérabilité de la personne heurtée. Je pense aux personnes âgées qui se fracturent un coude ou une jambe, ce qui est dramatique à cet âge. »




La lettre : "pour une ville apaisée et sûre : renforcer la sécurité des piétons à Strasbourg" destinée à Jeanne Barseghian

CAP 21 - Le Rassemblement Citoyen et la Ligue contre la violence routière (LCVR), dans le cadre d'une action conjointe organisée ce jour, proposent que Strasbourg engage les mesures suivantes :

Audit de la signalétique piétonne à Strasbourg : localisation, lisibilité, conformité.
Campagne visuelle : « Le piéton est prioritaire. Partageons la rue »
coconstruction d’un code citoyen de la rue, avec les habitants, les associations d'usagers et les acteurs de terrain.Selon Chantal Cutajar et Claude Lienhard, "ces propositions sont simples, concrètes et compatibles avec l’esprit de coconstruction que la mairie appelle de ses vœux. Elles peuvent être mises en œuvre à budget maîtrisé, avec un fort impact symbolique et social."

Espérons que la corbeille à papier de Jeanne Barseghian soit loin du bureau.



Maxime Gruber.






jeudi 12 juin 2025

Renaissance à Strasbourg. Un prélude aux élections municipales de 2026.

Renaissance à Strasbourg. Un prélude aux élections municipales de 2026.

Ce 6 juin 2025, le parti Renaissance nous a remis les résultats de l'opération « Strasbourg, parlons-en ! » au FEC de Strasbourg.


Pour certains d'entre nous, le FEC reste un souvenir estudiantin des plus agréables. On a toujours plaisir à y retourner. Sa magnifique salle Léon XIII est un lieu de conférence pour la plupart des partis politiques. Au gré de leurs invitations, je me fais un point d'honneur d'être présent. Visiblement oublié dans leurs listes, j'attends celles des Écologistes, du LFI et du RN...



Pleine comme un œuf
Cette réunion semble victime de son succès. Que de monde, la montée de l'escalier était des plus intéressantes, bondée, les élus nous saluent à notre passage. La salle est déjà pleine, je trouve une place derrière l'une des deux colonnes de la salle.
La foule grandit, le nombre de personnes debout est des plus conséquents et déborde dès l'entrée de la salle. La députée européenne Fabienne Keller serre la main de tous les invités. Pierre Jakubowicz, chef de file Strasbourgeois d' « Horizons» et conseiller municipal est présent.
Cela confirme les prémices d'une alliance pour les municipales.

À un peu moins d'un an des élections, les partis de l'arc républicain, dont les LR et les socialistes, roulent encore pour eux avec leur programme et leurs convictions sensiblement différents. Nous sommes encore loin d'une jonction, d'une alliance nécessaire pour contrer les écologistes et le LFI.

Ce dernier parti étant devenu un expert en OPA hostile contre ses alliés en politique, les manœuvres des Verts pour gagner électoralement et survivre dans son éventuelle et dangereuse cohabitation seront à suivre de très près.

La grande consultation
Nous voici dans le vif du sujet, les résultats de la grande consultation menée par les militants de « Renaissance » auprès des Strasbourgeois dans la perspective des élections municipales de 2026.
Elle fut menée de mars à juin 2025 dans l’ensemble des quartiers de la ville, ce qui permit de recueillir plus de 1000 témoignages exploitables.

Après les présentations, l’ancien député, Bruno Studer donne la parole à Étienne Loos. Jeune conseiller en communication et presse ayant officié aux ministères des gouvernements du président Macron.

Les conclusions d'Étienne Loos sont implacables : les Strasbourgeois sont attachés à leur ville, mais remarquent sa détérioration. Des inquiétudes liées à l'attractivité de Strasbourg, son rayonnement, les mobilités, la sécurité, l'éducation, la précarité, sans oublier le dynamisme économique et la notion de la démocratie participative.
Ces éléments essentiels pour la réussite d'une ville et du vivre ensemble sont en déclin, voire en danger.


De plus, la municipalité actuelle, engoncée dans « une politique dogmatique et idéologique », n'a pas su répondre à ses trois urgences de son programme de début de mandat : l'urgence écologique, sociale et démocratique. « Les inégalités et les fractures entre les habitants se sont accentuées. »


L'engagement de Renaissance Bas-Rhin
À la suite de ces constats, Renaissance propose de

● Revitaliser le centre-ville et soutenir les entreprises avec une politique économique ambitieuse
● Rendre la ville plus sûre pour toutes et tous
● Développer la dimension européenne et internationale de Strasbourg, capitale européenne
● Faire de l’éducation et de la jeunesse une priorité municipale
● Construire une ville solidaire et inclusive
● Redonner à l’action municipale une vraie proximité et offrir à tous des services publics plus efficaces
● Faire revivre la démocratie locale et résoudre la crise démocratique


Vaste programme après ces années de mise en jachère. Contrer certaines mauvaises habitudes et idéologies sera une lourde tâche. Il faudra aussi améliorer « la cohabitation des cyclistes avec les autres modes de transport, le stationnement dissuasif et arrêter de propager l'image de la voiture comme un exutoire. »

Minivote en pleine réunion publique
Celui-ci a mis en avant deux des thématiques, la revitalisation du centre-ville et le soutien aux entreprises, ce qui indique une réelle inquiétude des votants pour l'avenir de Strasbourg.
La réponse ne se fait pas attendre, la municipalité actuelle a démontré son manque d'ambition et l'échec à obtenir une reconnaissance européenne.
« Relancer Strasbourg, c'est accueillir le futur Pentagone européen, faire de la ville l’épicentre de la stratégie de défense européenne. »
La guerre en Ukraine est l'un des vecteurs de cette décision, à la ville de démontrer qu'elle est la capitale de l'Europe.

La seconde thématique choisie est la sécurité, une évidence, un couperet qui permet de clore rapidement le sujet.
Bruno Studer a le dernier mot, « Ce n’est pas un gros mot, c’est la première des libertés ».

Fabienne Keller a carte blanche
Elle fit un retour sur son passé de maire et les décisions architecturales prises à l'époque. Elle a fait part de son implication avec les architectes en indiquant qu'elle n'avait pas de leçons à recevoir dans le domaine de l'écologie. Une réponse à la mairie de Jeanne Barseghian ?

Les échanges avec les sympathisants
Beaucoup d'inquiétude et de ressentiment, d'abandon de la municipalité, dans les propos des invités.
On dénonce le manque d'ambition et l'échec d'une reconnaissance Européenne. La dette croissante de la ville et la nécessité d'un plan économique transparent à l'avenir. Le manque d'événements sportifs à Strasbourg est perçu comme un écart significatif dans l'offre culturelle de la ville.
Les préoccupations ont été soulevées concernant le manque de consultation réelle avec les citoyens sur les projets locaux, entrainant une insatisfaction.
Le mode de gouvernance actuel est critiqué pour être non réactif et déconnecté des besoins communautaires, notamment sur les transports publics et le développement urbain.
L'accessibilité pour les personnes handicapées dans les espaces publics a été décrite comme inadéquate. La nécessité d'améliorer les infrastructures pour garantir un accès égal aux services publics a été soulignée comme une préoccupation majeure.
La barque est presque pleine.




Un habitant de la Montagne Verte indique que son quartier est largement abandonné par la municipalité. Le manque de services essentiels oblige les résidents à chercher de l'aide dans les quartiers voisins.

Nicolas MATT, conseiller municipal de Strasbourg, a été le tribun de la soirée. Il a fait rire la salle, ce qui n'est pas anodin, avec un slogan spécifique à la mairie, mais signalant le côté ubuesque de la plupart des situations, en les ponctuant d'un énorme « Cause toujours » ! Effet garanti.

Et, maintenant ?
Le constat des lieux est fait, il n'est guère mirobolant. Certaines des questions des sympathisants ont déjà leur réponse, les autres suivront, surtout en cas de victoire aux prochaines élections municipales.
Trois partis, Renaissance, Horizons et le Modem pour une alliance avec un seul leader. Les négociants, vu le temps imparti de neuf mois, doivent être intenses.



Maxime Gruber

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