Ville de Strasbourg. Le « rouler au pas » est-il traumatique pour nos amis cyclistes Strasbourgeois ? Et le piéton, un délaissé dans la jungle urbaine ?
La ligue contre la violence routière et CAP21 LCR demandent des mesures concrètes et un dialogue avec la municipalité de Strasbourg. Pour marquer les esprits, elle a pris une initiative, panneau à l'appui.
Se déplacer à pied dans notre belle agglomération demande une attention de tous les instants. Une bonne forme physique et avoir une vision panoramique à 360 degrés.
Et, aussi, des nerfs d'acier. Pourquoi existe-t-il autant de rapports de force entre les moyens de transport ?
Et, aussi, des nerfs d'acier. Pourquoi existe-t-il autant de rapports de force entre les moyens de transport ?
Pourquoi être constamment dans un sentiment de danger si on est un bipède ?
Une spécificité Strasbourgeoise.
Pourquoi le cycliste de chez nous a un comportement plus exacerbé que le Marseillais et le Lyonnais ?
Les raisons sont multiples. D'abord, il est plus facile d'être un cycliste sur un terrain plat, d'où leur nombre exponentiel. À Lyon et surtout à Marseille, il faut du jarret pour monter les collines ou avoir un bon vélo électrique, convoité par les tire-laines.
La mentalité des habitants de ces trois villes est différente : passer trop près d'un piéton avec son vélo, le klaxonner, voire le vilipender, peut rendre le piéton marseillais ou lyonnais (hors de l'hyper centre pour ce dernier) colérique pour ne pas dire agressif. Un manque de discipline et une insubordination envers ceux sauvant le monde avec leurs mollets ?
Mais, la vraie différence strasbourgeoise est que le cycliste, le héros du mandat municipal, et comme tous les enfants chéris, on le gâte, et pas qu'un peu. Tout lui est dû, il est mis en avant, valorisé par d'imposants travaux au détriment des automobilistes. Les associations de cyclisme, très actives, voire vindicatives, contre les sceptiques à leur cause, sont d'excellents supplétifs pour la défense de la mairie, en passant des pistes cyclables, du culturel au projet avorté du tram nord.
Une spécificité Strasbourgeoise.
Pourquoi le cycliste de chez nous a un comportement plus exacerbé que le Marseillais et le Lyonnais ?
Les raisons sont multiples. D'abord, il est plus facile d'être un cycliste sur un terrain plat, d'où leur nombre exponentiel. À Lyon et surtout à Marseille, il faut du jarret pour monter les collines ou avoir un bon vélo électrique, convoité par les tire-laines.
La mentalité des habitants de ces trois villes est différente : passer trop près d'un piéton avec son vélo, le klaxonner, voire le vilipender, peut rendre le piéton marseillais ou lyonnais (hors de l'hyper centre pour ce dernier) colérique pour ne pas dire agressif. Un manque de discipline et une insubordination envers ceux sauvant le monde avec leurs mollets ?
Mais, la vraie différence strasbourgeoise est que le cycliste, le héros du mandat municipal, et comme tous les enfants chéris, on le gâte, et pas qu'un peu. Tout lui est dû, il est mis en avant, valorisé par d'imposants travaux au détriment des automobilistes. Les associations de cyclisme, très actives, voire vindicatives, contre les sceptiques à leur cause, sont d'excellents supplétifs pour la défense de la mairie, en passant des pistes cyclables, du culturel au projet avorté du tram nord.
En attendant les élections municipales, où ils seront des acteurs de tout premier plan.
Comme la voiture est en passe d'être blackboulée de la ville, le cycliste règne en maitre. Il est très majoritairement Strasbourgeois, c'est la limite géographique de ce moyen de locomotion.
Comme la voiture est en passe d'être blackboulée de la ville, le cycliste règne en maitre. Il est très majoritairement Strasbourgeois, c'est la limite géographique de ce moyen de locomotion.
Et, le piéton ? Il fait ce qu'il peut. En cas de travaux, il doit se débrouiller pour avancer sans encombrer la piste cyclable. S’agissant des grands axes, ils sont désormais dédiés aux mobilités dites « douces », comme le vélo et le tram. Le piéton est simplement intégré dans le package, il devra être en forme et bien voyant. Si ce n'est pas le cas, les témoignages de personnes âgées sont glaçants. Ne pouvant plus disposer d'une voiture, elles sont assignées à résidence. L’avenir nous dira s’il s’agit toujours d’un coup de pédalier vers le progrès. L'inclusif, tellement cité par la maire Jeanne Barseghian n'est qu'une façade.
Entre l’angle de la rue des Grandes Arcades et de la rue des Hallebardes.
Ce 19 juin, à cet endroit précis, Chantal Cutajar, présidente de CAP21 LRC et Claude Lienhard, membre du bureau national de la Ligue contre la violence routière, ont dévoilé un nouveau panneau de signalisation rappelant une évidence trop souvent oubliée : le piéton est prioritaire.
Un panneau symbolique, car non de la mairie, mais qui lui sera présenté l'après-midi même.
Ceux de la municipalité existent, l'un d'entre eux est accroché à un simple poteau de signalisation, à quelques pas du rassemblement. Il semble bien calamiteux par son aspect. Nous rappelons que nous sommes dans un axe piéton, un lieu de passage des plus visités de Strasbourg. Griffé, avec des adhésifs plus ou moins grattés, cabossé, il n'a aucune appétence à être lu. Pire, l'amende forfaitaire est juridiquement infondée selon les organisateurs du rassemblement.
L'appel du 19 juin.
Selon Chantal Cutajar, « cette action est un appel à Strasbourg : pour que la sécurité des plus vulnérables redevienne une priorité. Pour que les règles du vivre-ensemble soient coconstruites, comprises, partagées... Il s'agit de rappeler tout simplement que la rue appartient aussi à celles et ceux qui marchent, à celles et ceux qui sont en situation de mobilité réduite. Cela suppose des règles claires, visibles et partagées. C'est vraiment important ! »
Claude Lienhard continue : « Vous connaissez la Ligue contre la violence routière, avec son objectif principal, zéro accident, et il n'y a pas de petits accidents. Nous n'acceptons pas que les accidents, quels qu'ils soient, soient considérés comme une fatalité.
L'avènement de nouvelles mobilités, qui ne sont pas toujours douces, a créé de nouvelles zones de tension. Elles doivent être régulées en rappelant la règle, la norme. »
Le panneau alternatif est dévoilé.
Il rappelle les règles pour protéger celui qui est le plus vulnérable dans l'espace et dans une ère piétonnière. L'approche se veut pragmatique, il n'y a pas d'idéologie, qui vise simplement à éviter les conflits d'usage. Le panneau indique que les piétons sont prioritaires et ce n'est pas la peine de transiger.
On observe de nouveaux pictogrammes : la famille, un chien, une poussette, une personne âgée et une autre en situation de handicap sont représentés. Ceux qui auront des difficultés à esquiver un deux roues.
Plus bas, les pictogrammes à qui le panneau s'adresse : vélo et trottinette avec l'injonction de rouler au pas.
Le Code de la route définit que la vitesse supérieure ou égale à 6 km/h ne peuvent pas être assimilés à des piétons.
L'arrêté du Code de la route est bien indiqué.
Constat de Claude Lienhard ...
« Le plus gros danger pour les piétons, c'est d'être renversé. Le matin, ce sont les camions de livraison et les voitures posant problème. Un danger particulier pour les camions délicats à conduire dans la foule. Sans oublier les enfants allant à l'école.
Certains cyclistes sont une menace : il n'y a pas une journée sans un quasi-accident. Mais pas de statistiques, les gens n'allant pas à l'hôpital. J'ai le souvenir, il n'y a pas deux mois, d'un monsieur travaillant à la cathédrale, renversé par un jeune homme et une jeune fille qui roulaient un peu vite. Son pantalon était déchiré. Toutefois, ce constat peut varier en fonction de la vulnérabilité de la personne heurtée. Je pense aux personnes âgées qui se fracturent un coude ou une jambe, ce qui est dramatique à cet âge. »
La lettre : "pour une ville apaisée et sûre : renforcer la sécurité des piétons à Strasbourg" destinée à Jeanne Barseghian
CAP 21 - Le Rassemblement Citoyen et la Ligue contre la violence routière (LCVR), dans le cadre d'une action conjointe organisée ce jour, proposent que Strasbourg engage les mesures suivantes :
Audit de la signalétique piétonne à Strasbourg : localisation, lisibilité, conformité.
Campagne visuelle : « Le piéton est prioritaire. Partageons la rue »
coconstruction d’un code citoyen de la rue, avec les habitants, les associations d'usagers et les acteurs de terrain.Selon Chantal Cutajar et Claude Lienhard, "ces propositions sont simples, concrètes et compatibles avec l’esprit de coconstruction que la mairie appelle de ses vœux. Elles peuvent être mises en œuvre à budget maîtrisé, avec un fort impact symbolique et social."
Espérons que la corbeille à papier de Jeanne Barseghian soit loin du bureau.