Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

jeudi 13 juillet 2023

Heb’di, c’est fini !

 

Heb’di, c’est fini !


Ce 10 juillet 2023, le Tribunal Judiciaire de Strasbourg a prononcé la liquidation du magazine.



Quel calvaire !

Après le choc de la disparition de Thierry, voici celui de son journal.
Il n’y a rien de plus triste de voir un journal se déliter, partir en morceaux pendant des mois. La rédaction essaya par tous les moyens de trouver une échappatoire à la place de Grêve et au couperet, mais rien ne fit. Sans aucun code d’accès aux abonnements, aux newsletters, ne sachant rien des finances du journal… autant demander à Lindberg de traverser l’Atlantique, les yeux bandés.

Onze mois !

Nous avons travaillé dans ces conditions dantesques, entre deux engueulades d’abonnés et des étonnés de ne pas avoir leur newsletter. Et, toujours entre deux articles, nous avons expliqué et réexpliqué : il n’était pas du ressort de la rédaction d’intervenir dans l’administration de Heb’di.

Thierry décédé, ce fut le mandataire de monter au créneau pour les réclamations. Les prestataires pour l’abonnement et la newsletter furent aussi contactés, mais ne donnèrent pas les codes d’accès.

Onze mois ! Le rédacteur en chef, c’est-à-dire, moi-même, fit durer le plaisir. J’avais, un peu avant la disparition de Thierry, demandé au créateur du site d’Heb’di un mot de passe pour publier tous les auteurs. Ainsi, toute l’équipe continua à réaliser des articles. De la mort rapide, on passa à la mort lente, mais on ne le savait pas encore.


Pourtant Heb’di était viable…

La progression du journal, grâce aux articles « choc » et une équipe bien rodée, démontrait une formule « Heb’di » viable. Si l'on ne pouvait pas intervenir dans les abonnements, on pouvait tout de même voir la courbe des abonnées qui prenait son envol. Cette expansion ralentit doucement suite au drame de Thierry, puis par manque de newsletter, elle tomba très lentement, mais sûrement. La mort lente, puis vinrent les pannes techniques qui bloquèrent irrévocablement la page de Heb’di. La fin était annoncée.
 



Nos remerciements vont…

Avant tout, à vous, amis lecteurs et abonnés. Et aussi un très grand merci aux rédacteurs et dessinateurs de Heb’di, à nos « honorables correspondants anonymes ». Et, aussi, à vous chers, femmes et hommes politiques. Votre participation, volontaire ou non a été pour moi un honneur, une chance, de nombreuses amitiés se sont créées, de même quelques rares inimitiés tenaces et revanchardes. On ne peut pas être parfait. Mais, je l’avoue, ce fut un immense plaisir de dialoguer avec vous, de gauche, de droite, des extrêmes en parcourant le centre.

La rédaction avait aussi remarqué que certains, prétendant être des amis de Thierry et exigeant sans succès que l’on publie leurs pamphlets, ou pire, de nous forcer à faire des articles dans la droite ligne de « Closer », n’ont pas daigné venir à sa cérémonie d’adieu. Des rédacteurs sur place de Heb’di furent choqués et je ne pus répondre à leurs remarques.

On ne le répétera jamais assez, notre maître à penser était le « Canard », sans aucune autre concession, comme disait Thierry. Notre liberté de penser et d’écrire avant tout.


Tandis que Jacques, Martine, Jean-Pierre et Didier sabrent le champagne…

La nouvelle de la fin d’Heb’di s’est répandue comme une traînée de poudre, des personnes en froid, entre une lambada et une chenille, claironnent déjà d’avoir flingué le journal. Foutaise…

La rédaction a appris, suite à l’assemblée générale des actionnaires de Heb’di, qu’une énorme dette tapie depuis des années était réactivée. L’assemblée bien refroidie a donc décidé l’arrêt du journal. Bye bye Heb’di !


Et maintenant ?

Certains rédacteurs migrent vers d’autres journaux, d’autres attendent de voir venir. Personnellement, j’ai eu plusieurs demandes pour écrire un livre sur les dernières années d’Heb’di. C’est à envisager. J'ai de quoi écrire un pavé. Mais, le journalisme avant tout !

Évidemment, le journal concurrent autoproclamé : le seul d’« investigation » en Alsace et si proche de la mairie de Strasbourg ne semble pas faire le poids selon les retours actuels. Le créneau d’Heb’di est donc vide… sera-t-il comblé ?


Encore un grand merci à vous tous amis lecteurs, pour votre fidélité et votre patience pendant cette année des plus difficiles pour feu, votre journal.





Maxime Gruber

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