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mardi 20 février 2024

Actualité. Le fric frac de Rouffach ne passe toujours pas !

Le fric frac de Rouffach ne passe toujours pas !
Le procès aura bien lieu au Tribunal judiciaire de Colmar, ce 15 mars.

Quel rififi suite à la disparition des œuvres du Musée de Bailliage de la ville ! Une affaire ayant fait les joies d'un certain journal disparu, dont vous pouvez encore lire toutes les péripéties rouffachoises heureusement archivées.


Le sempiternel maire de Rouffach, Jean-Pierre Toucas a pris l'initiative d'inscrire dans le marbre et l'histoire municipale, sa fonction de ravageur du musée de la ville. Nous sommes les premiers à nous demander la raison. N'aimait-il pas le musée, trouvait-il les œuvres plus en sécurité dans un lieu tenu secret ? Mieux ! A-t-il fait main basse pour faire un musée public tout à sa gloire ? Le Tribunal nous donnera peut-être une piste.

Le plus étonnant est qu'il semble hermétique à l'art et aux monuments historiques. L'état déplorable, pour ne pas dire dangereux pour le commun, du couvent des récollets de Rouffach en est le meilleur des témoignages, des plus tragiques.




Tout doit disparaitre !
Tout avait commencé ce lundi 29 juin 2020, à la suite de la disparition surprise des œuvres du Musée. Alertés, le Président et le Vice-Président de « Société d’Histoire et d’Archéologie du canton de Rouffach », se doutant qui sont les auteurs, se rendent à la gendarmerie de Rouffach.

Le gendarme adjudant, impressionné et sentant l’affaire délicate, propose de programmer une rencontre comme témoin assermenté avec le maire de Rouffach. La conservatrice du Musée et le président de la SHABR, M. Romain Siry et le vice-président, M. Denis Crouan.

Jean-Pierre Toucas, le maire, avait, bien avant le fric frac, décidé de prendre les choses en main. En 2018, il bombarde l’archiviste de la ville, « Conservatrice du Musée du Bailliage ». Un état de fait imposé à la « SHABR » perdant ainsi tout le contrôle décisionnaire, notamment celui des œuvres du Musée du Bailliage. La conservatrice, Mme Rueff, avait toutes les prérogatives pour désosser le musée et elle va s’y employer. Toutes les œuvres exposées au musée du Bailliage, y compris celles appartenant de droit à la Société d’Histoire, aux communes voisines et aux donateurs, sont estampillées « propriété de la ville de Rouffach » !

Blocage organisé.
Le maire, ne voulant pas trop que la maréchaussée se mêle de cette affaire, accepte une rencontre uniquement sans elle. La méfiance étant de règle, elle n’aura pas lieu. La mairie bloque toute demande de conciliation, pire, le maire de Rouffach devient encore plus acariâtre que d’habitude, mais la « SHABR » ne cède pas et exige son bon droit. Elle demande la restitution et la remise en place des biens appartenant à l’association et aux autres villes. Leurs étiquetages avant leur changement fait par la conservatrice. Enlever la suspicion contre la conservatrice en montrant ses titres et la régularité de sa désignation par le maire. Et bien sûr, respecter l’association en appliquant un réel partenariat. Où sont les œuvres ? Mystère, même si on se doute où elles peuvent être.

La guerre de position.
Nous avons donc un maire extrêmement vexé que sa razzia ne fut pas applaudie, n'est pas Gengis Khan qui veut. Rancunier et mal dans ses baskets, il transforme la mairie en camp retranché. La nouvelle doxa est de faire une tronche méprisante à tous ceux qui pourraient poser des questions. Ordre a été donné de ne pas parler des désagréments de la municipalité. Le maire est devenu invisible.

Comment s'en sortir la tête haute tout en gardant son trésor de guerre.
On rentre dans le juridique tout en essayant de contrer les prétentions de la SHABR. La nouvelle astuce alambiquée est : les murs du musée appartiennent à la commune, tout ce qui se trouve à l'intérieur des locaux lui appartient également ! Il fallait oser, c'est fait !

La drôle de guerre.
Pour brouiller les pistes, la conservatrice est envoyée en première ligne, elle tiendra le front alors que les autres restent calfeutrés à la mairie. Ainsi, elle porte plainte contre le vice-président de la « Société d’Histoire et d’Archéologie du canton de Rouffach » Denis Crouan. La raison invoquée ? Que l’avocat défendant les intérêts de la SHABR ait demandé à voir ses diplômes.
Ambiance des plus déplorables, la conservatrice se fait accompagner par un policier municipal, pour échapper au loup garou et vice président de la SHABR, lors de ses sorties.

Faisant feu de tout bois, La commune de Rouffach estime que le tribunal saisi par la ‘SHABR’ est incompétent en se fondant sur une jurisprudence.

« Les tribunaux judiciaires sont incompétents pour réparer les conséquences dommageables d’une faute engageant la responsabilité d’une personne morale de droit public à l’occasion de la gestion d’un service public administratif ». En conclusion, la commune demande que la ‘SHABR’ soit déboutée de ses prétentions et réclame à l’association une somme globale de 23 000 euros.

Guérilla dans les réseaux sociaux.
Si à Rouffach, la soupe à la grimace est de mise, on règle ses comptes sur les réseaux sociaux. Les scuds volent bas.
Le maire est toujours aux abonnés absents et l'archiviste semble avoir préféré prendre le large.
L'avocat de la Société d'Histoire confirme avoir adressé trois courriers recommandés à la mairie, dont un porté par un huissier. Ils sont restés sans réponse.

Où est le butin ?
Le maire et ses gentlemen déménageurs présumés font front aux curieux demandant où les œuvres sont entreposées. La non-réponse est impressionnante, cette opacité, cette crainte du dialogue montrent l'ambiance délétère imposée. Certains Rouffachois estiment que le maire peut se montrer très persuasif envers ceux ne filant pas droit.

Premières défaites.
Le maire de Rouffach ne soutient plus l'idée que le musée a été créé par la ville de Rouffach, les statuts de la création de l'association existent, l'indiquent et sont intangibles. Un document signé par le maire de l'époque, prouvant bien que le musée a été créé par la ‘SHABR’.

Après avoir réfuté la compétence du Tribunal judiciaire de Colmar, Jean-Pierre Toucas semble plus prudent et ne le dit plus. Serait-il dangereux de contredire un tribunal quand il y a procès ?

Un message de la société d’Histoire et d’Archéologie du Bailliage : rendez-vous au Tribunal.
« Dans le cadre du droit à l’information et du respect dû aux personnes attachées à leur patrimoine. La Société d’Histoire et d’Archéologie du Bailliage de Rouffach précise que l’ « affaire du musée du Bailliage de Rouffach » fera l’objet de l’audience devant le Tribunal de justice ayant lieu le 15 mars prochain. La plainte déposée par la Société d’Histoire est dirigée contre la ville de Rouffach (qu’il ne faut pas confondre avec les habitants) représentée par son Maire en exercice. »

« Par “Bailliage”, on entend les communes qui faisaient autrefois partie du canton de Rouffach : Rouffach, Gundolsheim, Westhalten, Soultzmatt-Wintzfelden, Osenbach, Pfaffenheim, Gueberschwihr et Hattstatt. »


Et, pendant ce temps…
Le 15 mars approche, les acteurs fourbissent leurs armes. Le tragicomique aura sa place. Certains seront enfin en pleine lumière, après avoir été calfeutrés dans leur bureau de la mairie, depuis des mois. Avec un peu de chance, on saura où sont cachées les œuvres et on aura enfin une copie des diplômes de la conservatrice.

Ce dossier, à la suite de ces informations enfin reçues, avancera, soyons optimistes.

En attendant le dénouement, un nouveau projet d'EHPAD fait déjà sensation à Rouffach. Sa construction, loin du centre-ville, interroge les Rouffachois. Certaines voix estiment que le décideur, et on se doute de qui il s'agit, voudrait isoler les anciens. Les faire disparaitre en toute discrétion de la vue des habitants.

Le feuilleton continue. Les archives des articles datant de Heb'di sont ici.

Maxime Gruber






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