La présentation de cette nouvelle équipe a eu lieu ce 31 mars, place de la Ziegelau au Neudorf .
L'adresse parait anodine, mais elle peut être casse-pied dans certaines conditions.
Prendre le train dans lequel une armée de contrôleurs veille à ma probité et à mon confort. Se faufiler entre les vélos, descendre pour prendre le tram après avoir pris un ticket et se retrouver à un arrêt loin du lieu du rendez-vous. Allez hop, une petite marche. Se fier à son GPS, en oubliant qu'il est en mode « voiture », je trouve le parcours en colimaçon du trajet, bizarre : six minutes !
Incroyable, je change le mode du GPS en piéton, plus que deux minutes.
Les automobilistes Strasbourgeois sont des héros.
J'arrive, en retard au rendez-vous, je me fais tout petit.
© Maxime Gruber |
Un prélude avec un remerciement à... Jeanne Barseghian.
On est en plein air, il fait froid sur cette place, mais les propos de Pierre Jakubowicz ne manquent pas de piquant.
« Merci Jeanne Barseghian, sans vous, je n’aurais pas eu la chance de rencontrer toutes ces personnes qui se battent pour leur ville. »
Le ton est donné, devant son équipe des 25, en face des journalistes, il nous explique que la confrontation continuelle et peu amène avec la maire Jeanne Barseghian et ses adjoints. L'atmosphère délétère, les blocages et l'ostracisation des opposants ont été les meilleurs des facteurs déclencheurs pour rencontrer des personnes dans toute la ville voulant bouger les choses. Nous n'étions pas loin d'un remerciement à la municipalité.
Les quartiers perdus de la mairie de Strasbourg.
Pierre Jakubowicz n'est pas à son coup d'essai, sa préoccupation pour les quartiers n'est pas une nouveauté. On peut même voir une compétition avec les « Écologistes » de la mairie de Strasbourg, dans une approche différente.
Il estime la mairie de Strasbourg trop encline à favoriser les proches de leur idéologie par de grands projets ciblés, oubliant une bonne partie des habitants.
Avec son équipe, il proposa le projet « Koeurs de quartier ». Des kiosques pouvant suppléer dans les quartiers dépourvus en matière d’accès aux commerces, de services de proximité et de services publics.
Ainsi, on peut voir une suite logique de « Strasbourg on y croit ! » dans l'implantation de délégués dans les vingt quartiers de la ville.
© Maxime Gruber |
Être visible et à l'écoute des Strasbourgeois.
Les délégués auront la mission de quadriller les quartiers de la ville. Leur nombre risque d'aller crescendo, Pierre Jakubowicz désirant des binômes selon la taille des secteurs.
Qui sont-ils ? La presse locale les nomme déjà « les déçus de Jeanne Barseghian ». Mazette, que 25...
Les délégués sont pour la plupart des briscards du collectif ou de l'associatif, peu de politiques, mais avec un ovni, Patrick Depyl, ancien maire de La Wantzenau et candidat de la majorité présidentielle aux législatives de 2022.
La plupart des 25 ont eu maille à partir avec la municipalité. Leurs contestations contre la sécurité au quartier Gare, l’éclairage public, l’affaire du bois de Bussière, la piste cyclable rue Mélanie, le tram Nord ont laissé des traces et des articles.
En retour, ils expriment « le manque d’empathie, de proximité et de respect de l’administration de Jeanne Barseghian et en particulier de l'adjoint Pierre Ozenne ».
Ceux qui les ont incités à rejoindre Pierre Jakubowicz, homme de terrain et opposant hyperactif.
Les 25 délégués, une opposition aux « référents de quartier » de l'actuelle municipalité ?
En attendant les futures élections municipales, la cohabitation des deux organisations antagonistes risque d'être des plus intéressantes. Un « cabinet fantôme » prêt à donner son point de vue et à prendre le relais en cas d'alternance à la mairie ?
En 2020, année de la victoire municipale des écologistes. Une des premières décisions de la nouvelle mairie était de renommer les « élus de quartiers » en « référents ». Ce n'est pas une simple séance de ripolinage. Le vert Strasbourgeois est avant tout jacobin, les 19 référents de quartiers sont de la maison, des adjoints et des conseillers délégués. On reste dans l'entre-soi, le tout chapeauté par les adjoints Benjamin Soulet et Carole Zielinski et un certain Hervé Polesi débarqué depuis peu. Ces référents ont uniquement la possibilité de remonter les informations à la mairie, d'écouter et éventuellement de servir d'exutoire en situation de crise.
Les délégués de « Strasbourg on y croit ! » et les référents de la mairie pourront ainsi s'observer pendant une année, avec un pouvoir décisionnel presque similaire.
Pierre Jakubowicz donne son opinion pour 2026 : « Un élu de quartier est efficace quand il a des moyens d’action, un lien hiérarchique direct avec sa direction de territoire. Ce n’était pas le cas, et nous voulons que ce le soit à l’avenir, en essayant de trouver le bon équilibre. »
La défense de leur quartier.
Évidemment, ces délégués de quartiers affairés ne seront pas tous enclins à rejoindre la future liste électorale de l'opposition à Jeanne Barseghian. Mais, ce qui est assez impressionnant, c'est cette motivation à défendre bec et ongles son quartier malgré la pression et les décisions unilatérales, quelques fois incomprises et maladroites, de la mairie de Strasbourg.
Les futures élections municipales seront une bataille entre l'idéologie et le pragmatisme.
Cronenbourg : Mireille Weyer
Danube - Malraux : Philippe Henry
Elsau : Karim Faress
Esplanade : Alexis Taube-Le Guern
Gare : Vincent Arnould
Halles : Myriam Sinclair
Koenigshoffen : André Weyer
Krutenau - Bourse - Campus : Noémie Schork et Édouard Bailhache
Grande île - Petite France : Martine Reiss et Emile Gatto
Meinau : Maël Richecoeur
Montagne-Verte : Madeleine Girodot
Neudorf - Schlutfeld - Musau : Stéphanie Chiarello
Neuhof - Stockfeld : Ghina Alame.
Orangerie - Conseil des XV : Rolande Placidi et Maxime Biard
Poteries - Hautepierre : Angèle Pauly et Roger Noutcha
Port-du-Rhin - Coop - Starlette : Frédéric Bulber
Robertsau - Cité de l’Ill : Michèle Greth-Merenda et Philippe Cornec
Tribunal : Chédly Boussetta
Wacken - Tivoli : Patrick Depyl