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mercredi 17 mai 2023

« Libéré, délivré, relaxé »... le nouveau tube de la commune de « Plaine » !

 


« Libéré, délivré, relaxé »... le nouveau tube de la commune de « Plaine » !


Une chanson entrainante, spécialement dédiée à Jean-Marc Chipon, son ancien maire. Une belle victoire juridique au finish, à moins que la partie adversaire remette le couvert en faisant appel, mais est-ce raisonnable ?


De la sécession à la dissidence musclée...

« Plaine » la rugueuse semble avoir failli avec cet ancien maire, menant le combat pour sa ville et également contre des sécessionnistes de sa propre liste municipale, employant des moyens assez expéditifs pour le déloger de la mairie.

Un maire maltraité physiquement, des noms d’oiseaux, des remarques oiseuses, et même dans les tracts diffusés en catimini, sans oublier des banderoles ordurières sur le fond et la forme. Tout cela pour abattre le maire sans avoir le courage de démissionner pour rebattre les cartes…

À la suite de tous ces incidents le plus souvent pathétiques, le maire et la liste dissidente ont déposé une trentaine de plaintes, aucune n’a été prise en compte (pour l’instant ?), sauf une…

Celle du mari de Christine Gillmann, la tête de liste dissidente, un certain Hubert Gillmann connu comme un ex-maire de Dachstein. Commune où il laissa un mauvais souvenir et des comptes au rouge selon son successeur. Une plainte pour diffamation de M. Gillmann peut aboutir, un claquage de beignet et des insultes en tout genre contre M. Chipon, ont visiblement moins d’intérêt pour la justice.


Débarqué un 11 novembre.

Vu la situation des plus inédites dans un climat des plus délétères, l’ancien maire, est débarqué… un 11 novembre 2022. Le Conseil des ministres ayant décidé de dissoudre le Conseil municipal de Plaine. Pourtant, la république et les ministres en ont vu d’autres !

Une réputation délétère pour une commune de 1 000 habitants qui peinera à se faire oublier. L’ancienne équipe d’avant les élections de 2020 qui avait assisté de loin au combat est de nouveau aux commandes de la commune. Les anciens dissidents envers Jean-Marc Chipon ferraillent déjà avec la nouvelle mairie. Certaines mauvaises habitudes ne se perdent pas facilement.


Jean-Marc Chipon


Deux ex-maires au tribunal de Saverne.

En réponse à la plainte de Monsieur Gillmann, l’audience correctionnelle eu lieu ce 13 avril 2023.

Elle devait se prononcer sur six faits de diffamation, entre mai et octobre 2021. Sommé de s’expliquer par la présidente, Françoise Decottignies, le prévenu a pris longuement la parole pour parler de l’ambiance particulière au sein de son conseil municipal.

Quant aux faits qui lui sont reprochés, le prévenu nie avoir rédigé un tract diffamatoire à l’encontre du couple Gillmann


Un tract fantôme.

Ce 22 mai 2021, un tract est distribué dans les boites aux lettres de Plaine. Voici un passage au sujet de M.Gillmann « sa gestion comme maire, sa personnalité aussi, a laissé de très mauvais souvenirs, dans sa commune comme auprès d'autres élus de la région”, “des réunions clandestines étaient organisées”,”gourou”, il s’ingère dans leurs affaires et manipule les conseillers »…

M. Chipon s’insurge, non, il n’est pas l’auteur de ce tract et ne l’a pas distribué et encore moins avec ses proches. La juge indique qu’il est signé de son nom, et le style ressemble au sien. L'ancien maire de « Plaine » insiste, il s’agit d’un faux, à noter que seules 24 personnes l’ont reçu, soit 2,4 % de la population de Plaine. Lui-même et ses proches n’ont pas été les destinataires de ce tract…

La juge tacle… et pourquoi n’avoir pas porté plainte ? M. Chipon réplique, je n’en voyais pas l’intérêt. Pour l’accusation, c’est la preuve que l’ancien maire de Plaine est coupable. On pourrait se demander si cette éventuelle plainte en plus des 32 autres aurait été plus considérée.

Cette affaire rappelle étrangement celle de Dachstein où un scenario très similaire impliquant aussi M. Gillmann a été appliqué, mettant en émoi la ville et la presse locale.


Un mail bizarrement retrouvé dans le dossier de l’accusation.

Le réquisitoire continue au sujet d’un mail envoyé aux maires de la Comcom de la Vallée de la Bruche…

Voici un extrait de celui-ci : « A Plaine, un habitant ne faisant pas partie du conseil, mari d’une adjointe, avec une soif de revanche, voulait s’attaquer à Pierre Grandadam, il y a aperçu l’opportunité, voyant une liste se créant face à Pierre ». « Le petit paysan, Monsieur Chipon, n’a pas voulu se laisser diriger comme une marionnette ! Ce qui a déplu à monsieur qui m’a dit « tu vas voir ce qui va t’arriver ». Je ne me doutais pas de la virulence des attaques. »

La juge fait les gros yeux, et M. Chipon s’étonne. Il avait envoyé ce mail à ses confrères suite à leur demande d’une explication sur ce qui se tramait à Plaine. Il s’agit d’un mail privé destiné aux 25 maires de la Comcom, le voir entre les mains de la partie adverse peut donc surprendre.

Un courriel similaire est ainsi envoyé au tribunal administratif et à la préfète du Bas-Rhin dont voici encore un extrait. « Il serait vraiment agréable de ne pas voir constamment la patte de Monsieur Gillmann dans les écrits et courriers de chacun de ses dissidents que vous pourriez recevoir. Courriers faits sur l’ordinateur de Monsieur Gillmann, je suppose, un homme ne faisant pas partie du conseil, dirige et ordonne ce groupe ».

M. Chipon s’insurge ! Ces mails étaient encore une fois de l’ordre du privé…


M. Gillmann à la barre.

Est-ce son aspect bien propre dans son beau costume, la juge est presque déférente, n’oublions pas qu’il est le plaignant… Il nous fait comprendre que M. Chipon est un homme caractériel. Invité souvent chez lui, ils se sont irrévocablement fâchés et ont atteint le stade de non-retour. Nous avons ainsi devant nous un homme policé en face d’une personne insupportable.

Puis vint la gaffe, les gaffes. Un relent de sa période de maire omnipotent ? Assurément, il se croyait en terrain conquis, trop de confiance provoque de terribles erreurs. À la surprise générale, il indique qu’il participait chez lui à des réunions « clandestines », oui, ce mot a été employé ! Et, qu'il dirigeait, excusez-moi, aidait la petite troupe dissidente en des actions contre le maire de l’époque... Silence dans la salle, son avocate le fixait pour qu’il arrête de parler, soulagement du côté de M. Chipon et ses proches.

Le plus grave est que M. Gillmann ne s’était pas rendu compte de suite de ses propos et continuait à balancer. Bien sûr, un peu de vérité fait du bien et aide à comprendre l’ampleur des affrontements.

Son avocate essaie d’ignorer la nouvelle situation, et demande un dédommagement de 3 000 euros plus 2 000 pour les frais, sans compter une parution dans les DNA. L’honneur de M. Gillmann vaut bien cela.


Le plaidoyer de M. Chipon et son avocate…

De nouveau à la barre, l’ancien maire de Plaine est visiblement ému par la tournure des événements, il explique ces deux années des plus terribles, les tracts, les propos et les pancartes des plus abjectes. Mais, il n’avait pas craqué… Il nous raconte le clash chez M. Gillmann, ce dernier ayant pris l’habitude de le convoquer chez lui. L’éditorial du premier journal municipal ne plaît pas à M. Gillmann qui jette les documents au sol en disant : je vais te l’écrire…

Agacé, M Chipon se dirige vers la porte, M. Gillmann hurle : « si tu t’en vas, tu verras ce qui va t’arriver ! » La réponse est ferme : « je n’ai que faire de tes ultimatums... »

M. Chipon précise, il n’a jamais eu affaire à la police et a un casier vierge.

L’avocate de M. Chipon lui demande de s’asseoir, ce dernier étant extrêmement ému. Elle s’interroge sur le bien fondé de ce procès, et demande tout simplement la relaxe, et si par incroyable, M. Chipon est condamné, une amende d’un euro devrait amplement suffire.

M. Chipon et ses proches allaient bien mieux à la sortie du tribunal. Interviewé, ce dernier précise qu’il s’agit d’un procès bâillon pour l’empêcher de continuer de se préoccuper de la municipalité de Plaine et de ne plus être un adversaire du couple Gillmann pour d’éventuelles élections.


La voiture de Jean-Marc Chipon est incendiée devant son domicile.

Quinze jours après l’audience au tribunal de Saverne, Jean-Marc Chipon a été victime de vandalisme dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 avril. Sa voiture a été incendiée devant son domicile, elle était très proche de la maison et aurait pu propager les flammes, faire des dégâts, voire un drame humain. D’après les premiers éléments, il s’agirait d’un acte intentionnel dont l’auteur n’a pas encore été identifié. Une plainte a été déposée par l’ancien maire auprès des gendarmes de Schirmeck chargés de l’enquête.


La relaxe !

Ce 10 mai, la rédaction reçoit un appel de Jean-Marc Chipon. Il est en joie, il nous annonce sa relaxe pour la plainte pour diffamation à son encontre. Mieux, aucun des six faits lui étant reprochés ont été pris en compte.

Pourvu que ce soit la fin de cet épisode municipal des plus navrants pour les électeurs et la démocratie. Que l’ancien maire soit : « Libéré, délivré, relaxé » de ses tourmenteurs.



Maxime Gruber

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