Le positif pour juguler le punitif ? Et, pas que...
La liste "Écologie positive et territoire" se présente aux élections européennes de 2024.
Les listes vertes font florès pour les Européennes. Leur nombre, non exhaustif en attendant le dépôt officiel des candidatures, du 6 au 17 mai, est de cinq, voire six, si on inclut le parti animaliste. En ordre dispersé, on peut légitimement se poser la question si elles sont compatibles.
« Les Écologistes», rien que ça...
Tandis que le mouvement politique « Europe Écologie-Les Verts» (EELV) désire montrer son hégémonie verte en s'arrogeant la nouvelle appellation
« les Écologistes ». Malgré des sondages aux résultats catastrophiques, certainement dus aux actions, pour ne pas dire aux exactions un peu raides des municipalités EELV, dont Strasbourg, est une des meilleures vitrines. Les votes pour les Européennes lui sont traditionnellement favorables. Tout d’abord, parce que le scrutin se joue à la représentation proportionnelle à un tour, favorisant des votes de conviction. Et, aussi, pour leur politique européenne ouvertement favorable au fédéralisme, malgré
leur accointance avec la NUPES.
David contre Goliath. En face du « géant vert », les autres listes, dont le collectif
« Écologie Positive & Territoires » se revendiquent, elles aussi, de l'écologie et des territoires.
Ce dernier lancé ce 8 février, rassemblent une quinzaine de partis politiques et d'associations se retrouvant dans une écologie établie sur les territoires et le vivant, avec quatre valeurs essentielles au service de l'Europe : l'écologie, le régionalisme, la citoyenneté et la protection animale. Ce collectif revendique une« écologie positive » se voulant l’antithèse des Écologistes (ex-EELV) à l’écologie dénoncée comme « punitive ».
Yann Wehrling et Chantal Cutajar. Le chef de file d' « Écologie Positive & Territoires » est Yann Wehrling. Actuel vice-président de la région Île-de-France chargé de la transition écologique, auprès de Valérie Pécresse (LR).
Son parti, « Écologie positive », est allié, en autres, au parti politique
« Cap21 », dont la présidente exécutive est la Strasbourgeoise Chantal Cutajar, ancienne adjointe au maire de Roland Ries.
Son parcours est des plus impressionnants : Présidente de l’Observatoire Citoyen pour la transparence financière internationale, Directrice générale du CEFAC, Collège européen des investigations financières et de l’analyse financière criminelle – Université de Strasbourg. Expert auprès de la Commission européenne sur la saisie des avoirs criminels et les investigations financières.
De quoi donner des sueurs froides aux contrevenants de tous types et même ceux fréquentant les salons dorés ou les hémicycles, même européen.
Chantal Cutajar est naturellement en seconde position de la liste pour les élections européennes.
Le projet et la spécificité alsacienne. Yann Wehrling et Chantal Cutajar sont favorables à des régions françaises fortes, l'exemple des Landers allemands est évoqué, avec la nécessité de la décentralisation pour répondre aux aspirations des citoyens, mais avec une remise en question du découpage administratif. L'Alsace redeviendrait une région à part entière, avec la dissolution du Grand-Est.
L'écologie positive, antagoniste du punitif, est aussi mise en avant, ainsi que la nécessité de respecter la laïcité.
Ce qui ne laissera pas indifférents les Alsaciens, dont les Strasbourgeois.
L'écologie et l'économie. La prise de conscience des citoyens sur la dimension écologique est réelle, elle sera une chance pour l'économie à l'échelle européenne.
Interdire l'accès au marché européen des produits ne respectant pas les normes environnementales, sociales et éthiques est une nécessité. Les importations doivent être soumises à des normes rigoureuses pour préserver l'industrie locale et l'environnement, ce qui pourrait inciter ces pays à harmoniser leurs normes avec celles de l'Europe.
Le nucléaire.
Non opposé au nucléaire, Yann Wehrling estime qu'il doit faire partie du mix énergétique. La gestion de la problématique des déchets nucléaires doit être efficiente.
L'Europe, l'Europe, l'Europe, mais forte et à Strasbourg !
Strasbourg est le siège officiel du Parlement européen (pouvoir législatif), et le siège du Conseil de l'Europe (distinct de l'Union européenne et regroupant 47 États d'Europe), ainsi que de la Cour européenne des droits de l'homme.
« Écologie Positive & Territoires » propose de faire de Strasbourg la seule capitale de l'Europe, en y intégrant toute l'administration européenne. Yann Wehrling souligne l'importance du rayonnement de Strasbourg et la nécessité de convaincre les institutions pour ce transfert.
Un rude combat à mener, Bruxelles n'ayant pas l'habitude de se laisser faire.
Une Europe propre, réellement démocratique, sans lobbying influençant les dirigeants, souligne la nécessité de régler les problèmes internes sans une dépendance envers les États-Unis.
Yann Wehrling préconise de renforcer l'Union européenne avec une réelle constitution, à sa tête un président pour une cohérence démocratique et politique.
Alliances politiques et positionnement. Plusieurs listes se réclament de l'écologie aux élections européennes, mais des doutes sont exprimés quant à la concrétisation de leur candidature. Des discussions ont eu lieu sur la nécessité de former des alliances tout en maintenant la cohérence des positions sur les enjeux environnementaux et politiques.
Pour Yann Wehrling, des difficultés de rassembler toutes les composantes de l'écologie pour les élections européennes ont été rencontrées, ce qui a conduit à des désaccords sur l'essentiel.
Attendons-nous à d'éventuelles alliances hors des partis verts, puisque tout le monde aujourd'hui se revendique écologique et estime que c'est important.
Sauf les listes « personae non gratae » pour « Écologie Positive & Territoires », comme le RN et la NUPES.
Maxime Gruber