Toc toc toc ! Qui est là ? C'est #MeToo !
Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont-ils ouvert la porte aux revendications légitimes des victimes ?
Rien n'est moins sûr, mais cela fait jaser entre l'accoutumance obligatoire dont on ne s'habitue pas et les prédateurs soi-disant intouchables.
Le nouveau directeur général, le professeur Samir Henni, ancien chef de pôle au CHU d’Angers, n'est pas né de la dernière pluie. Et, l'HUS n'a pas le monopole du droit de cuissage, loin ne s'en faut. Nous sommes donc dans la posture.
Les réunionites sont courantes à l'HUS, un empilement, une nouvelle chassant l'autre. Mais, celle de la semaine passée, une réunion de la communauté médicale, restera dans les annales et surtout dans la mémoire du DG Samir Henni. Contrairement à son prédécesseur " remercié " par Macron en devenant préfet de la Nièvre, Michael Galy préposé aux inaugurations des chrysanthèmes, Samir Henni connait parfaitement le monde médical, dont certains aiment, au mieux, folâtrer le long des couloirs des hôpitaux. A-t-il joué la surprise contrite et shakespearienne, en voyant débouler #Metoo ?
Le scud #Metoo passe les barrages de la convenance et s'écrase sur la table des professeurs.
Une soignante syndicaliste lève la main, prend la parole, ouvrant la boite à Pandore. Elle interpelle directement le nouveau directeur général :
il y a eu plusieurs viols d’agents par d’autres agents !
La sidération (feinte ?) du nouveau DG est totale, il est interloqué et lui demande de venir lui en parler toutes affaires cessantes.
Quelle sera la suite ?
Que va-t-il se passer ? Va-t-on appliquer l'habituelle stratégie d'étouffement ? Samir Henni va-t-il avoir le cran de faire un, des signalements à la procureure de la République ? Ces vérités, ces anecdotes tristement connues, ces souffrances, ces pleurs, ces diktats et chantages aux promotions canapés, sont-elles encore de mises en 2024 ? Cela dépendra en large mesure du courage du Directeur Genéral.
L'Ordre des médecins.
Pendant ce temps, l'ordre des médecins emmagasine, stocke les témoignages, le nombre est conséquent. Il dépasserait la soixantaine. Peu finissent en signalement au procureur de la République, qui ne fera pas de suite. Le terrain de chasse est donc ouvert.
L'aide aux prédateurs.
L'HUS n'aime pas les vagues, on peut, en conséquence, demander à une victime de retirer sa plainte. Cette dernière compromet son avenir professionnel, si elle ne le fait pas. Étouffer les affaires est ainsi, une constante, sauver l'image de l'HUS à tout prix. Celle des sales types est dans le package.
Si le prédateur, se croyant tout permis, s'attaque à une patiente, on essaie encore une fois de calmer le jeu. Le docteur aura une mutation qui peut être perçue comme une promotion par le personnel.
L'aide aux victimes.
Comme vous l'avez compris, au niveau hiérarchique, elles ont uniquement le droit de se taire. On inverse souvent les rôles : le prédateur est la victime, les délateurs des personnes à ostraciser. Les sanctions peuvent tomber et pas du bon côté.
M. le DG Samir Henni, vous êtes à la croisée des chemins, entre le courage et les compromis foireux, à vous de choisir.
Comme vous l'avez compris, au niveau hiérarchique, elles ont uniquement le droit de se taire. On inverse souvent les rôles : le prédateur est la victime, les délateurs des personnes à ostraciser. Les sanctions peuvent tomber et pas du bon côté.
On attend aussi, avec le plus vif intérêt, la réaction de la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian présidente du conseil d’administration du... CHU. Toujours prompte à faire la morale, va-t-elle mettre les mains dans le cambouis ou ne se préoccuper que d'agriculture devant la gare de sa ville ?
La prochaine séance sera houleuse…
Les 18 et 19 octobre 2017, un sondage réalisé indique qu'une femme internaute sur deux, et un homme internaute sur dix, auraient été victimes d'agression sexuelle (attouchements, mains aux fesses, baisers forcés…) ou de harcèlement sexuel (propos déplacés, insultes, propositions sexuelles…) au cours de leur vie. La même étude précise que dans le milieu professionnel, 17 % des internautes femmes et 7 % des internautes hommes auraient subi un fait de harcèlement sexuel au travail.
Maxime Gruber