Renaissance à Strasbourg. Un prélude aux élections municipales de 2026.
Ce 6 juin 2025, le parti Renaissance nous a remis les résultats de l'opération « Strasbourg, parlons-en ! » au FEC de Strasbourg.
Pour certains d'entre nous, le FEC reste un souvenir estudiantin des plus agréables. On a toujours plaisir à y retourner. Sa magnifique salle Léon XIII est un lieu de conférence pour la plupart des partis politiques. Au gré de leurs invitations, je me fais un point d'honneur d'être présent. Visiblement oublié dans leurs listes, j'attends celles des Écologistes, du LFI et du RN...
Pleine comme un œuf
Cette réunion semble victime de son succès. Que de monde, la montée de l'escalier était des plus intéressantes, bondée, les élus nous saluent à notre passage. La salle est déjà pleine, je trouve une place derrière l'une des deux colonnes de la salle.
La foule grandit, le nombre de personnes debout est des plus conséquents et déborde dès l'entrée de la salle. La députée européenne Fabienne Keller serre la main de tous les invités. Pierre Jakubowicz, chef de file Strasbourgeois d' « Horizons» et conseiller municipal est présent.
Cela confirme les prémices d'une alliance pour les municipales.
À un peu moins d'un an des élections, les partis de l'arc républicain, dont les LR et les socialistes, roulent encore pour eux avec leur programme et leurs convictions sensiblement différents. Nous sommes encore loin d'une jonction, d'une alliance nécessaire pour contrer les écologistes et le LFI.
Ce dernier parti étant devenu un expert en OPA hostile contre ses alliés en politique, les manœuvres des Verts pour gagner électoralement et survivre dans son éventuelle et dangereuse cohabitation seront à suivre de très près.
La grande consultation
Nous voici dans le vif du sujet, les résultats de la grande consultation menée par les militants de « Renaissance » auprès des Strasbourgeois dans la perspective des élections municipales de 2026.
Elle fut menée de mars à juin 2025 dans l’ensemble des quartiers de la ville, ce qui permit de recueillir plus de 1000 témoignages exploitables.
Après les présentations, l’ancien député, Bruno Studer donne la parole à Étienne Loos. Jeune conseiller en communication et presse ayant officié aux ministères des gouvernements du président Macron.
Les conclusions d'Étienne Loos sont implacables : les Strasbourgeois sont attachés à leur ville, mais remarquent sa détérioration. Des inquiétudes liées à l'attractivité de Strasbourg, son rayonnement, les mobilités, la sécurité, l'éducation, la précarité, sans oublier le dynamisme économique et la notion de la démocratie participative.
Ces éléments essentiels pour la réussite d'une ville et du vivre ensemble sont en déclin, voire en danger.
De plus, la municipalité actuelle, engoncée dans « une politique dogmatique et idéologique », n'a pas su répondre à ses trois urgences de son programme de début de mandat : l'urgence écologique, sociale et démocratique. « Les inégalités et les fractures entre les habitants se sont accentuées. »
L'engagement de Renaissance Bas-Rhin
À la suite de ces constats, Renaissance propose de
● Revitaliser le centre-ville et soutenir les entreprises avec une politique économique ambitieuse
● Rendre la ville plus sûre pour toutes et tous
● Développer la dimension européenne et internationale de Strasbourg, capitale européenne
● Faire de l’éducation et de la jeunesse une priorité municipale
● Construire une ville solidaire et inclusive
● Redonner à l’action municipale une vraie proximité et offrir à tous des services publics plus efficaces
● Faire revivre la démocratie locale et résoudre la crise démocratique
Vaste programme après ces années de mise en jachère. Contrer certaines mauvaises habitudes et idéologies sera une lourde tâche. Il faudra aussi améliorer « la cohabitation des cyclistes avec les autres modes de transport, le stationnement dissuasif et arrêter de propager l'image de la voiture comme un exutoire. »
Minivote en pleine réunion publique
Celui-ci a mis en avant deux des thématiques, la revitalisation du centre-ville et le soutien aux entreprises, ce qui indique une réelle inquiétude des votants pour l'avenir de Strasbourg.
La réponse ne se fait pas attendre, la municipalité actuelle a démontré son manque d'ambition et l'échec à obtenir une reconnaissance européenne.
« Relancer Strasbourg, c'est accueillir le futur Pentagone européen, faire de la ville l’épicentre de la stratégie de défense européenne. »
La guerre en Ukraine est l'un des vecteurs de cette décision, à la ville de démontrer qu'elle est la capitale de l'Europe.
La seconde thématique choisie est la sécurité, une évidence, un couperet qui permet de clore rapidement le sujet.
Bruno Studer a le dernier mot, « Ce n’est pas un gros mot, c’est la première des libertés ».
Fabienne Keller a carte blanche
Elle fit un retour sur son passé de maire et les décisions architecturales prises à l'époque. Elle a fait part de son implication avec les architectes en indiquant qu'elle n'avait pas de leçons à recevoir dans le domaine de l'écologie. Une réponse à la mairie de Jeanne Barseghian ?
Les échanges avec les sympathisants
Beaucoup d'inquiétude et de ressentiment, d'abandon de la municipalité, dans les propos des invités.
On dénonce le manque d'ambition et l'échec d'une reconnaissance Européenne. La dette croissante de la ville et la nécessité d'un plan économique transparent à l'avenir. Le manque d'événements sportifs à Strasbourg est perçu comme un écart significatif dans l'offre culturelle de la ville.
Les préoccupations ont été soulevées concernant le manque de consultation réelle avec les citoyens sur les projets locaux, entrainant une insatisfaction.
Le mode de gouvernance actuel est critiqué pour être non réactif et déconnecté des besoins communautaires, notamment sur les transports publics et le développement urbain.
L'accessibilité pour les personnes handicapées dans les espaces publics a été décrite comme inadéquate. La nécessité d'améliorer les infrastructures pour garantir un accès égal aux services publics a été soulignée comme une préoccupation majeure.
La barque est presque pleine.
Beaucoup d'inquiétude et de ressentiment, d'abandon de la municipalité, dans les propos des invités.
On dénonce le manque d'ambition et l'échec d'une reconnaissance Européenne. La dette croissante de la ville et la nécessité d'un plan économique transparent à l'avenir. Le manque d'événements sportifs à Strasbourg est perçu comme un écart significatif dans l'offre culturelle de la ville.
Les préoccupations ont été soulevées concernant le manque de consultation réelle avec les citoyens sur les projets locaux, entrainant une insatisfaction.
Le mode de gouvernance actuel est critiqué pour être non réactif et déconnecté des besoins communautaires, notamment sur les transports publics et le développement urbain.
L'accessibilité pour les personnes handicapées dans les espaces publics a été décrite comme inadéquate. La nécessité d'améliorer les infrastructures pour garantir un accès égal aux services publics a été soulignée comme une préoccupation majeure.
La barque est presque pleine.
Un habitant de la Montagne Verte indique que son quartier est largement abandonné par la municipalité. Le manque de services essentiels oblige les résidents à chercher de l'aide dans les quartiers voisins.
Nicolas MATT, conseiller municipal de Strasbourg, a été le tribun de la soirée. Il a fait rire la salle, ce qui n'est pas anodin, avec un slogan spécifique à la mairie, mais signalant le côté ubuesque de la plupart des situations, en les ponctuant d'un énorme « Cause toujours » ! Effet garanti.
Et, maintenant ?
Le constat des lieux est fait, il n'est guère mirobolant. Certaines des questions des sympathisants ont déjà leur réponse, les autres suivront, surtout en cas de victoire aux prochaines élections municipales.
Trois partis, Renaissance, Horizons et le Modem pour une alliance avec un seul leader. Les négociants, vu le temps imparti de neuf mois, doivent être intenses.
Maxime Gruber