Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

lundi 11 septembre 2023

Banni, mais pas trop !

Banni, mais pas trop !

La joie de faire disparaître, écrabouiller de son réseau social un journaliste trop porté dans l’investigation est jubilatoire. Mais…


L’ostracisation du vilain canard à la plume un peu trop affûtée ne dure qu’un temps. Il faut donc montrer son mécontentement tout en continuant d'observer l’empêcheur de tourner en rond. Au cas où le trublion ferait toujours des siennes.

Et, l'écrivaillon a de quoi faire, entre les bannissements, l'ostracisation, le complotisme et la « Cancel culture »...


Une représentation déjantée du "Banni" mal aimé, se promenant toujours avec sa tronçonneuse en marche.
Cet anti héros faisait la joie du magazine "Fluide Glacial" des années 70/80, son auteur est Marcel Coucho.
Merci à Alex Roanne pour le pastiche.



Le paradoxe du banni, ostracisé, néanmoins observé.

Le journaliste aux prises avec un brave « innocent », après un, voire des articles n'allant pas dans le sens désiré de l' « outragé » sera encore plus épié qu'un simple abonné. Banni ou pas, par le biais de ses contacts, les copier-coller fusent en un temps record, alimentant la haine à notre égard tout en dégarnissant notre page d'abonnement. L'« outragé » voit tout, sait tout et se met en joie de nous l'informer. Soit en nous alpaguant en plein rue d'une façon cavalière. Soit par une missive bien sentie, souvent écrite d'une manière fort juridique en espérant nous faire trembler de peur. Ce sont nos meilleurs ennemis, tout en participant malgré eux à notre réputation de limiers, de casseurs de code.

Quelques règles de bonne conduite.

Tout échange doit être fait sur le même pied d'égalité. Se fâcher n'est pas une calamité, bien au contraire. Se mettre en froid avec un journaliste d'investigation n'est pas de bon augure pour le moyen terme, car il serait tenté de creuser plus profondément.

Les plus intelligents le savent et après leur scène de ménage, ils seront de nouveau ouverts au dialogue. Bien sûr, nous avons des exceptions à la règle, la plupart du temps, ce sont des personnes ne pouvant sortir de leur propre imbroglio. En ce cas, nous ne pouvons rien faire, le commencement de la fin étant proche.

Bannis des réseaux sociaux...

Le journaliste peut donc être banni, mais souvent à dose homéopathique. L'inverse est aussi vrai. On pratique le bannissement qu'en cas d'extrême nécessité. La page Facebook de "Heb'di "a six bannis, n'étant pas l'administrateur de l'époque, je n'en connais pas les raisons. Ils ne semblent pas avoir de lien en commun. Ont-ils agacé, énervé ? Il est fort probable.

Personnellement, pendant ma carrière, je n'ai banni que trois personnes. Mais, d'une façon globale, téléphone et réseaux sociaux. Le plus grand reproche que je pourrai leur faire est, se croyant proche du propriétaire du journal d’Heb’di, d'avoir voulu s'immiscer dans les éventuels articles de l'époque, mettant en danger le journal et certains collaborateurs.

Ainsi, il s'agit plus d'un bannissement préventif que punitif.

Les joies du bannissement, entre le complotisme, sans oublier la "cancel culture".

Qui ne s'est pas amusé à contredire un adepte du « comme par hasard » ? Ces experts en tout, donc en rien. Ayant une constance immuable : d'avoir toujours raison. Raison en virologie, en science, en paléontologie, en histoire, en théologie et bien sûr en politique. Et, bien entendu, en ayant le bagage du nouvel autodidacte ayant la fibre optique : « je l'ai vu sur YouTube et FranceSoir ».

Argumenter avec une personne persuadée d'être dans le vrai, donc insensible à tout autre raisonnement que le sien, peut être amusant et chronophage. C’est aussi le rôle du journaliste et selon votre adresse épistolaire, vous pouvez tourner en bourrique, le prosélyte aux nouvelles théories.

Causerie avec une personne aimant soliloquer...

Alors commence un dialogue de sourds, la personne contredite dans sa vision complotiste, peut s'agacer rapidement. Le prosélytisme ne supportant la contradiction et les moqueries, il faut donc diaboliser le gouailleur.

On va donc nous demander de réfléchir « par nous-même », et oui, le moqueur est, selon les dires du complotiste, formaté par BFM, CNEWS, voire les DNA.

Continuer de dialoguer avec notre prédicateur sera pour lui un calvaire, une torture mentale. Entre deux jurons, nous serons irrémédiablement bannis avec perte et fracas.

Wokisme, la politique des « extrêmes » et la tentation de la « cancel culture ».

La « cancel culture » (de cancel, « annuler »), aussi appelée en français culture de l'effacement ou culture de l'annulation, est une pratique apparue aux États-Unis. Elle consiste à dénoncer publiquement, en vue de leur ostracisation, des individus, groupes ou institutions responsables d'actes, de comportements ou de propos perçus comme inadmissibles. En France, la pratique existe, bien qu’elle soit moins importante qu’aux États-Unis. Quoique…

Titiller un « woke » ou un militant politique extrémiste, le résultat sera plus rapide et brutal. Nous sommes forcément un « facho », un nazi, un suppôt du patriarcat blanc pour l'un, avec une multitude d'autres mots ayant à leur fin : « phobe ». Pour le militant, vous serez tout simplement une hyène du capital.

Si on commence à vous tutoyer, à vous insulter en espérant que vous ferez de même, ce sera mal parti. Pourquoi ? Parce qu'ils sont grégaires.

À la moindre infraction écrite de votre part, vous serez signalé par plusieurs personnes à l'administrateur du réseau social et votre interdiction d'écrire sera effective immédiatement.

Si vous gardez votre sang-froid, et ne faites aucune entorse au règlement, vous verrez apparaître à la fin de leurs phrases, des hashtags... un # suivi de votre nom ou votre référence. Cela permet de retrouver tous les messages qui le contiennent. La plupart du temps sur Twitter et si la troupe proche de votre contradicteur, lisant votre prose et les accusations à votre égard, estime que vous méritez un harcèlement, elle le fera. Pour retrouver votre quiétude, il faudra partir, prendre des vacances des réseaux sociaux. Un auto-bannissement.

Une histoire vraie d’un pétage de plomb d’un correspondant dans la cause nous échappe encore.

Quelques fois la situation nous échappe, voici le tout dernier exemple. Un photographe fait depuis quelque temps des colorisations de photos anciennes et nous les présente sur sa page Facebook. En cela rien d'anormal, je vois son travail progresser, sa maîtrise des couleurs s'améliorer. J'avais tout de même remarqué de la part de l'auteur, une certaine animosité envers les critiques constructives ou pas. On peut dire même une réaction épidermique des plus brutales. Ne me sentant pas impliqué, estimant qu'une photo historique en noir et banc se suffit à elle-même. Je regardais ses réalisations ainsi que ses sources photographiques avec le plaisir de voir un moment figé du passé.

Puis un jour, une photo retient mon attention. Nous ne sommes plus devant une photo historique. L'image se veut être une représentation de la Cathédrale de Strasbourg en pleine construction. Une image complexe où notre œil se perd dans les enchevêtrements des poutres et des pierres.

Une image très différente des réalisations habituelles. De mémoire, le commentaire du créateur était : je me suis fait aider avec une application AI.

Trouvant cette nouvelle technologie des plus intéressantes, je lui demandai tout simplement le nom du programme AI.

Je venais de déclencher une réaction en chaîne de sa part sans que je puisse interagir. Au début, il s'en amusa sans donner le nom du programme AI puis vint la suspicion de sa part... Vu le contexte, je préférai ne pas insister.

Sans avertissements, il me bannit. Perplexe, je pouvais seulement passer à autre chose. De bonnes âmes m'envoyèrent des captures d'écrans des propos qu'il tenait à mon égard, que je ne pouvais plus voir. Propos peu élogieux, il faut l'avouer.

Je passais donc à autre chose, quinze jours plus tard, je recevais de nouveau ses photos via Facebook. Dé-banni ! J’aime à croire que mon métier a aidé.


Maxime Gruber

lundi 24 juillet 2023

Le nouveau préfet Michaël Galy décortiqué par un "honorable correspondant anonyme".

Bonjour,


Un "contact" devait me remettre de la documentation pour un article au sujet de la nouvelle "promotion" de Michaël Galy. De Directeur Général du CHRU de Strasbourg à préfet dans la Nièvre, cela crée un changement certain. On pourrait penser à Jacques... pardon, à Joseph Jacques Césaire Joffre, premier limogé de France, mais ce n'est que mon interprétation. 
Comme la documentation de mon contact est un article d'excellente tenue, je vous le remets tel quel. Un article factuel, le mien sera plus dans le ressenti et l'émotionnel. Promis.

Maxime.



Galypettes et ronds de jambes : un évanescent directeur général promu préfet


 L'arrivée Michaël Galy...

Alors que Strasbourg se donnait à la stupéfaction générale une nouvelle maire écologiste au début de l’été 2020, en coulisse, durant les deux tours des dernières élections municipales et la campagne électorale surprenante, était finalisé en catimini le casting du successeur du flamboyant Christophe Gautier. Après six ans de mandat, le fringant directeur général des Hôpitaux universitaires des Strasbourg sortant faisait fin juin ses adieux à la communauté hospitalière de Strasbourg. Et aux personnalités de la ville, du département et de la région, réunies sur le parvis de Hautepierre 2. Exfiltré en douce compte tenu de la situation catastrophique du CHRU alsacien pour un placard administratif à Bordeaux.  Mais notre inénarrable préfète de la région du Grand Est et du Bas-Rhin soulignait alors audacieusement que Christophe Gautier "a maintenu le cap de cet immense navire que sont les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, avec pragmatisme, engagement et pédagogie". 

 

Le discret Michaël Galy prit donc ses fonctions à l’automne. Prenant possession de son lugubre bureau vintage avec comme nouvelle présidente du conseil de surveillance des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Jeanne B. Une page dans l’histoire municipale de Strasbourg venait de se tourner.

 

La déconvenue pour lui fut totale. Il alla aussi de surprise en surprise au fur et à mesure qu’il examinait la situation de l’hôpital, premier employeur de la région. Des finances chaotiques, une dette ahurissante, une ambiance délétère, des projets moribonds et une communauté médicale vent debout. Le tout avec des vagues successives de COVID qui continuaient. Lui-même avait quitté précipitamment de son poste précédent directeur du CHU de Saint-Étienne pour d’obscures raisons (exfiltré, dit-on), il tomba de très haut ici. Et visiblement ne s’en releva jamais.

 

Sa prise de fonction.

Un bras de fer s’engagea rapidement en interne avec les anciens collaborateurs de C. Gautier, à commencer par son directeur général adjoint. Ce dernier fut vite expédié dans le Ried profond. Au purgatoire au centre hospitalier spécialisé d’Erstein, avec quand même le maintien avec l’accord de l’Agence Régionale de la Santé  « Grand Est » de son ancienne rémunération de Directeur Général Adjoint des Hôpitaux Universitaire de Strasbourg, au motif d’énigmatiques missions régionales… Des directeurs furent mis au placard. D’autres, de jeunes femmes, arrivèrent… de Saint-Étienne. La surprise pour beaucoup fut grande. Tous s’attendaient à la venue de professionnels aguerris compte tenu de la situation. Personne n’attendait des soubrettes.

 

L’IRCAD et Marescaux

Toujours entouré par de jeunes adjointes, jusqu’au Rwanda pour visiter le nouveau projet IRCAD Afrique avec le grand Jacques Marescaux. N’hésitant même pas à immortaliser ces moments mémorables « d’exotisme » sur les réseaux sociaux, en jeune compagnie. On jasa vite à Strasbourg. Et lorsque ensuite le cliché circula, le présentant en serveur, avec tablier noir, aux côtés toujours de J. Marescaux, posant en grand seigneur avec basket doré, son sort fut alors scellé. D’autant qu’aucun dossier local n’avançait. Pire, le retard stratégique du CHRU devenait chaque jour plus préoccupant, avec des voisins très actifs, à commencer en Lorraine.



 


France 2

Et les images le montrant fuyant peureusement devant la caméra de France télévision pour l’émission « Complément d’enquête » diffusée le 1ᵉʳ juin dernier. On parlait de l’état dramatique des urgences des hôpitaux universitaires, avec des témoignages poignants de professionnels qui osaient publiquement dire à quel point la situation y était dangereuse. Michaël Galy déguerpissant lamentablement devant les micros perdit alors le peu de crédibilité qui lui restait.




Conclusion

Beaucoup conserveront de lui l’image d’un professionnel opportuniste, au parcours finalement énigmatique. Bien terne même, puisque toujours très brièvement en poste finalement dans ses fonctions successives et sans réussite marquante. Quelle bonne fée s’est penchée finalement sur son berceau à Strasbourg ? Il y a de quoi spéculer. À commencer, lorsqu’on le voyait lors de la récente visite du président Macron, ce 19 avril dernier à Sélestat. Donnant des coudes, se trémoussant, pour tenter d’interpeller le président de la République dans la foule hurlante à son arrivée à l’Hôtel de ville. Là aussi une accablante, voire pathétique attitude pour un directeur général de CHRU de 14 000 agents, mais qui lui aura finalement peut-être rapporté. Une promotion comme préfet, peut-être ?

 

Pauvre France. Pauvre Nièvre. Et surtout pauvre Alsace : une fois de plus abusée, il reste aujourd’hui un champ de ruines. Un CHU en miettes, des professionnels en total désarroi dont personne ne veut mesurer les conséquences directes et indirectes pour la population.




L’armée furieuse.



jeudi 13 juillet 2023

Heb’di, c’est fini !

 

Heb’di, c’est fini !


Ce 10 juillet 2023, le Tribunal Judiciaire de Strasbourg a prononcé la liquidation du magazine.



Quel calvaire !

Après le choc de la disparition de Thierry, voici celui de son journal.
Il n’y a rien de plus triste de voir un journal se déliter, partir en morceaux pendant des mois. La rédaction essaya par tous les moyens de trouver une échappatoire à la place de Grêve et au couperet, mais rien ne fit. Sans aucun code d’accès aux abonnements, aux newsletters, ne sachant rien des finances du journal… autant demander à Lindberg de traverser l’Atlantique, les yeux bandés.

Onze mois !

Nous avons travaillé dans ces conditions dantesques, entre deux engueulades d’abonnés et des étonnés de ne pas avoir leur newsletter. Et, toujours entre deux articles, nous avons expliqué et réexpliqué : il n’était pas du ressort de la rédaction d’intervenir dans l’administration de Heb’di.

Thierry décédé, ce fut le mandataire de monter au créneau pour les réclamations. Les prestataires pour l’abonnement et la newsletter furent aussi contactés, mais ne donnèrent pas les codes d’accès.

Onze mois ! Le rédacteur en chef, c’est-à-dire, moi-même, fit durer le plaisir. J’avais, un peu avant la disparition de Thierry, demandé au créateur du site d’Heb’di un mot de passe pour publier tous les auteurs. Ainsi, toute l’équipe continua à réaliser des articles. De la mort rapide, on passa à la mort lente, mais on ne le savait pas encore.


Pourtant Heb’di était viable…

La progression du journal, grâce aux articles « choc » et une équipe bien rodée, démontrait une formule « Heb’di » viable. Si l'on ne pouvait pas intervenir dans les abonnements, on pouvait tout de même voir la courbe des abonnées qui prenait son envol. Cette expansion ralentit doucement suite au drame de Thierry, puis par manque de newsletter, elle tomba très lentement, mais sûrement. La mort lente, puis vinrent les pannes techniques qui bloquèrent irrévocablement la page de Heb’di. La fin était annoncée.
 



Nos remerciements vont…

Avant tout, à vous, amis lecteurs et abonnés. Et aussi un très grand merci aux rédacteurs et dessinateurs de Heb’di, à nos « honorables correspondants anonymes ». Et, aussi, à vous chers, femmes et hommes politiques. Votre participation, volontaire ou non a été pour moi un honneur, une chance, de nombreuses amitiés se sont créées, de même quelques rares inimitiés tenaces et revanchardes. On ne peut pas être parfait. Mais, je l’avoue, ce fut un immense plaisir de dialoguer avec vous, de gauche, de droite, des extrêmes en parcourant le centre.

La rédaction avait aussi remarqué que certains, prétendant être des amis de Thierry et exigeant sans succès que l’on publie leurs pamphlets, ou pire, de nous forcer à faire des articles dans la droite ligne de « Closer », n’ont pas daigné venir à sa cérémonie d’adieu. Des rédacteurs sur place de Heb’di furent choqués et je ne pus répondre à leurs remarques.

On ne le répétera jamais assez, notre maître à penser était le « Canard », sans aucune autre concession, comme disait Thierry. Notre liberté de penser et d’écrire avant tout.


Tandis que Jacques, Martine, Jean-Pierre et Didier sabrent le champagne…

La nouvelle de la fin d’Heb’di s’est répandue comme une traînée de poudre, des personnes en froid, entre une lambada et une chenille, claironnent déjà d’avoir flingué le journal. Foutaise…

La rédaction a appris, suite à l’assemblée générale des actionnaires de Heb’di, qu’une énorme dette tapie depuis des années était réactivée. L’assemblée bien refroidie a donc décidé l’arrêt du journal. Bye bye Heb’di !


Et maintenant ?

Certains rédacteurs migrent vers d’autres journaux, d’autres attendent de voir venir. Personnellement, j’ai eu plusieurs demandes pour écrire un livre sur les dernières années d’Heb’di. C’est à envisager. J'ai de quoi écrire un pavé. Mais, le journalisme avant tout !

Évidemment, le journal concurrent autoproclamé : le seul d’« investigation » en Alsace et si proche de la mairie de Strasbourg ne semble pas faire le poids selon les retours actuels. Le créneau d’Heb’di est donc vide… sera-t-il comblé ?


Encore un grand merci à vous tous amis lecteurs, pour votre fidélité et votre patience pendant cette année des plus difficiles pour feu, votre journal.





Maxime Gruber

jeudi 22 juin 2023

L'enfant prodige...

Le retour d’un enfant prodige, le Pinot Noir d’Alsace.

Son passé est lointain et ombrageux, un survivant qui a connu de nombreux conflits, l’hégémonie de la bière, mais également du vin blanc, sans compter les concurrents venant de Bourgogne et d’ailleurs.

Pourtant, tout avait bien commencé, on parle de légionnaires romains apportant de la vigne qui se propageât dans toute la Gaule et même en Alsace. L’ancêtre du Pinot Noir était prêt à faire des rejetons même si le vin du sud comme ceux de Narbonne et d’Espagne restaient dans l’ordinaire des garnisons.

Puis, avec la chute de Rome, les tribus germaniques ne voient pas d’intérêt au vin, préférant la bière, de plus les routes maritimes sont tenues par les vikings et le sud de la France par les sarrasins.

L’ère de l’autarcie, donc du vin alsacien a enfin sa chance, au Haut Moyen Âge, les ordres monastiques implantés en Alsace s’intéressent au Pinot Noir qui selon leurs registres venait de Bourgogne, ce raisin côtoie nombre d'autres variétés produisant du vin rouge… et blanc.

Les vins Alsaciens ont une réputation élevée et s'exportent dans les pays nordiques, le vignoble au 16ᵉ siècle est deux fois plus grand que de nos jours et a même une appellation « précurseuse » d'origine contrôlée. La guerre de trente ans arrêta net la culture de la vigne, laissant les coudées franches à la Bourgogne et au Bordelais. Cahin-caha le vignoble alsacien se reconstitua, mais l’habitude de faire du vin rouge deviendra jusqu’au XX ème siècle assez rare et très localisé, principalement à Ottrott, Marlenheim et Rodern…




La quantité au détriment de la qualité, le point de vue allemand.

Puis nos amis prussiens amateurs de bière revinrent bivouaquer en Alsace, s’octroyant ainsi la plus grande région viticole du nouvel empire allemand. Ne sachant que faire de tout ce vin, mais aimant la production industrielle, la qualité est sacrifiée à la quantité tout en réduisant le vignoble. En 1918, la loi allemande du 7 avril 1909 sur les vins est toujours appliquée, laissant les choses en état. Après la Seconde Guerre mondiale, tout est remis à plat par des décrets :
L’appellation d’origine contrôlée apparaît le 3 octobre 1962, le « AOC » le 30 juin 1971 et le grand cru le 20 novembre 1975.
Le changement est enfin en cours : les efforts sont orientés vers la production de vins de meilleure qualité, la communication commençant à insister sur la notion de terroir.

La montée en puissance du vin alsacien.

Comment était perçu le vin alsacien dans les années 1970 ? Mal, il faut l’avouer, et avec des aprioris, même chez les vendeurs de vin.
Mon premier souvenir remonte à cette époque, jeune adulte, on m’invita à déguster des huîtres agrémentées d’un sylvaner à la couleur terne. L’étiquette en forme du mollusque et l’indication, "vin pour les huitres", m’inquiéta au plus haut point et j'eus bien raison. Je décidai d’oublier le vin d’Alsace après cette expérience des plus navrantes.
Une décennie plus tard, ce fut la révélation : on me proposa de déguster un riesling, un premier grand cru en Alsace, du Domaine Weinbach appartenant à la famille Faller situé au Kaysersberg. Un vin extraordinaire, extrêmement équilibré et complexe, avec des arômes de fruits jaunes… Pour finir en beauté, on dégusta un Gewurztraminer Grand Cru Furstentum, une grande densité : son goût de rose, je dirai de litchi légèrement épicé, avec une belle minéralité. J’étais irrévocablement conquis.
On me proposa de me faire découvrir aussi les vins du Bas-Rhin, charpentés et plus minéral, aux notes subtiles de terroir, dont le domaine Roland Schmitt à Bergbieten et sans oublier l’incontournable Domaine Frédéric Mochel, à Traenheim. J’avoue avoir trouvé mon compte et mon plaisir.

Et, le Pinot Rouge ?

Il s’était bien caché le bougre ! Mais le voilà ! Comment l’ai-je personnellement découvert ? Pendant un dîner d’affaires, il y a déjà quelques années, on avait la visite d’un cadre parisien aimant le vin. Pour l’épater, le directeur commanda un Pinot Noir d’Alsace dont je ne me souviens pas de quel domaine, peut être un Blanck ou un Muré.

Ce fut une belle dégustation, une magnifique robe rouge grenat, un nez dans les cerises et la mûre. Le Bourgogne n’était pas loin, mais différent avec une touche subtile dans l’acidité, l’amertume et une bouche dense et soyeuse. Des différences notables qui font du Pinot Noir Alsacien une identité unique et avec déjà une grande maturité qui fait et fera de plus en plus parler de lui.

Maintenant beaucoup de domaines viticoles font leur pinot noir, comme toujours, certains prélaveront sur d’autres, selon vos goûts et selon le budget, mais toujours moindre que certains Bourgognes ou Bordeaux. Le Pinot Noir d’Alsace s’accorde avec la cuisine alsacienne requérant un vin rouge, de même qu’avec la volaille et chapons et le gibier.

Bien sûr, depuis j’ai dégusté et énormément apprécié le Pinot Noir des domaines que j’ai cités, leurs qualités et leurs différences vous plairont et vous aurez vos préférences si ce n’est pas déjà fait.




Blanck, Grand Cru''F'' Pinot Noir (rouge).


René Muré. Pinot Noir V.


Fréderic Mochel.


Roland Schmitt.

Domaine Weinbach.

Pinot Noir Altenbourg

Et, le Pinot Noir Clos des Capucins moins en puissance et plus dans le fruit.




Maxime Gruber
Heb'di  le 2 janvier 2021

vendredi 9 juin 2023

Article pour Heb’di du 12 aout 2022 : Voici le scoop d’Heb’di.





Voici le scoop d’Heb’di : l’affaire de la Pampa s’invite à son tour à l’IHU de Strasbourg.


Les scandales à répétition de l’ère Marescaux continuent, voici le dernier tout frais, découvert par Heb’di. L’Alsace, terre d’asile pour les soignants voulant se refaire une virginité sous l’œil bienveillant de Jacques ?

L’affaire est pourtant ancienne, tous les médecins d’Alsace proches de IHU, du CHU et de l’IRCAD le savaient, mais chuuuut, on ne va pas gâcher sa carrière en racontant les dérives du big boss et de son entourage. Mais, voilà que ce secret de polichinelle éclate au grand jour… À qui profite cette soudaine divulgation ? Certainement pas à ceux que l’on croit.





Un bel attrape-nigaud !
Comment commence cette affaire enfin médiatisée depuis peu ? Par deux mails fortuitement distribués en nombre à de nombreux destinataires… Heb’di a reçu ces mails plusieurs fois par de différentes sources. On passait de l’omerta à une avalanche d’informations, deux mails de Benoit Gallix intitulés tout simplement : « Mariano Gimenez ».

Furax, le Directeur Général de l’IHU de Strasbourg avant son départ forcé, explique qu’un médecin non inscrit à l’Ordre des Médecins… exerce dans son établissement… un reliquat de la période Jacques Marescaux… Il est taquin, Jacques…

Il a fait signer au médecin indélicat un contrat aux petits oignons, car l’argent ne compte pas pour

Jacques, le contribuable est si généreux. D’après une source proche de… Jacques, on parle d’un salaire de 130 000 euros avec quatre allers-retours en vol business pour « Buenos Aires » offert par an. Et, cerise sur le gâteau, Jacques a fait un contrat inaliénable de cinq ans ! Quelle générosité ! Ils doivent souvent faire la fête ensemble pour tant de prévenance.

Il y a donc un souci, le Pr Benoit Gallix encore directeur général de l’IHU, envoie un mail à la directrice du pôle des affaires médicales du CHU, la sémillante Armelle Drexler :

« Je vous écris en tant que Directeur Général de l’Institut Hospitalo-Universitaire de Strasbourg afin de solliciter un rendez-vous urgent.

Cette demande concerne la réalisation d’un acte médical – sur le plateau technique de l’IHU qui est mis à disposition du CHRU – par un médecin étranger non inscrit à l’ordre.

Dans le cadre de nos activités de recherche et d’enseignement, mon prédécesseur avait établi un contrat de consultant auprès d’un médecin argentin habitant à Buenos Aires, M. Mariano GIMENEZ, né le 1er janvier 1961. Le contrat de ce médecin précise ses missions, qui excluent évidemment toute réalisation d’acte médical.

Dès ma prise de fonction en janvier 2020 j’ai été informé par les anesthésistes du CHRU de Strasbourg que M. Mariano GIMENEZ avait, en 2019, réalisé seul plusieurs interventions chirurgicales. J’ai alors convoqué ce médecin étranger pour l’informer qu’il ne pouvait en aucun cas réaliser le moindre acte médical en France sans avoir obtenu préalablement les autorisations requises, sous peine de risques juridiques importants.

Malheureusement je viens d’apprendre, à nouveau par les anesthésistes, que ce médecin a récidivé. Le 25 avril 2022, il a réalisé, seul en salle, une intervention hépatique sous contrôle radiologique (drainage biliaire percutané).

L’activité de consultant à l’IHU de M. GIMENEZ étant dorénavant sous ma responsabilité, je me permets de vous informer de ces faits qui m’inquiètent au plus haut point. J’ai d’ailleurs questionné le Président du CNOM (Conseil national de l’Ordre des médecins. N.D.L.R) quant à la conduite à tenir dans de telle circonstances. »


Pas de retour, Benoit Gallix insiste dans un second mail toujours adressé à Armelle Drex. Armelle était en vacances ? Affaire enterrée ? Tous les regards se tournent vers Jacques Marescaux.


Qui est le traitre ?
Maintenant, on peut se poser les questions : qui a remis les mails à Jacques et qui les a dispatchés ? Ainsi, Rue89 saute sur l’occasion pour faire un article reprenant les mails du Pr Gallix. Donnant de cette façon, un prétexte au porte-flingue de Jacques, Phillipe Richert, suivi des DNA pour assassiner le Pr Benoit Gallix.

On a le choix, Benoît Gallix avait transmis certaines parties du dossier à ses collègues travaillant où étant proche de l’IHU et au directeur général de l’HUS de Strasbourg, Michael Galy. L’homme qui aime bien servir le champagne à Jacques pendant les réceptions, un brave homme…

Qui a fauté en remettant les mails à Jacques ? Qui a distribué tous azimuts les deux mails ?

Gageons qu’il n’y ait pas qu’un seul nom.




L’article partial des DNA et le comportement navrant de Philippe Richert.
L’article de Rue89 a déclenché opportunément l’affaire, un relais pour les DNA et au président général de l’IHU, Philippe Richert. C’est évident.

Évident que le service de communication de Jacques a lu « le Prince » de Machiavel, mais nous aussi… Trop cousu de fils blancs…

Et, cela commence fort, les DNA force le trait jusqu’à la caricature ! Voici le sous-titre des DNA : 
« Le nouveau directeur général de l’IHU, institut hospitalo-universitaire, est mis en cause pour avoir fait appel à un radiologue argentin non inscrit à l’ordre des médecins pour une intervention chirurgicale. La direction générale assume, mais replace l’histoire dans son contexte. »

Les DNA à la rescousse pour défendre l’indéfendable ? L’histoire dans son contexte ? Et, la loi alors ???
Voici un autre passage : 

« Un courrier anonyme peu amène, envoyé à plusieurs destinataires, concernant le nouveau directeur général, le Dr Mutter, dénonce, notamment, « une pratique illégale de la médecine » au sein de l’institut. Il y est question d’un médecin argentin, le Dr Mariano Gimenez, qui aurait réalisé une intervention chirurgicale en avril 2022 sans être inscrit à l’ordre des médecins du Bas-Rhin. Le courrier ajoute qu’il y aurait eu un précédent en 2019. »

Tout est vrai et notre scoop le confirme…

On apprend que la régularisation pour l’ordre des médecins est en cours ! Ce n’est pas gagné et pas encore fait.

Continuons avec un autre passage : 
« Reste à savoir pourquoi l’inscription n’a pas été faite plus tôt puisque ce radiologue collabore avec l’IHU depuis trois ans. « Je n’ai pas la réponse… Il n’a pas vocation à intervenir, sauf pour des démonstrations opératoires et des cas exceptionnels », répond le Dr Mutter. »

Si la direction du Docteur Gimenez ne voulait qu’il s’inscrive à l’ordre des médecins comme il l’indique aux DNA, c’est bien qu’il y avait anguille sous roche. Et, il n’aurait surtout pas dû parler de son passé en Argentine. Malgré les simagrées du docteur Mutter, contre toute attente, le génial docteur Gimenez n'est pas le super-héros décrit. Le monde médical alsacien qui est forcément au courant de tout est furieux. Le docteur Mutter a exagéré le trait, le docteur Gimenez faisant que des interventions lambdas. Certains voudraient signaler au conseil de l’ordre que le glorieux geste médical effectué et mentionné dans les DNA n’a rien d’exceptionnel et est réalisé par d’autres praticiens du cru et ne justifiant en rien la délégation de cette tâche au Dr Gimenez. Et, encore moins de l’indiquer aux DNA. Grogne et foutage de gueule du personnel médical pour sauver à tout prix le protégé de Jacques.

Nous ne nous attarderons pas trop sur l’intervention de Philippe Richert, englué dans sa fixette : « il faut flinguer Benoît Gallix ». Caricatural, le voir se transformer de politique en spadassin aux ordres est même pathétique. C’est la panique, c’est la faute à Gallix.


Le scoop d’Hebdi, venu tout droit d’Argentine.
Pourquoi Heb’di ne réagit que maintenant ? La raison est simple, la diffusion en force des deux mails du Pr Benoit Gallix nous a paru suspecte ! La réaction de Rue89 est logique… Celle de Richert et les DNA, attendues… Un mécanisme bien huilé.

On se doutait aussi que si l’ordre des médecins traînait des pieds, c’est qu’il y avait un souci. Nous nous sommes procurés la décision en appel du tribunal de Buenos Aires au sujet de la condamnation du « Dr Mariano Eduardo Giménez ».

Les documents en espagnol sont en fin de l’article.

Voici une traduction au sujet des peines :

La cour lui reproche :

– D’organiser un cours en même temps qu’un séminaire que le séminaire de l’association de chirurgie

– Des messages anonymes sur les réseaux sociaux contre l’association de chirurgie

– Dénonciation devant le comité d’éthique suite à des accusations de mensonges et calomnies en public de la part de l’inculpé envers certains collègues suite à une présentation d’une de leur recherche

– Participation à des forums avec un manque d’éthique

– Appropriation des textes écrits par ses collègues lors de la rédaction du livre (seul auteur indiqué) et faire croire que le livre est obligatoire dans le cursus des élèves sans que cela ait été recommandé par l’association. Le livre s’appelle : “chirurgie : fondement pour la pratique clinique”

– Notes anonymes puis reconnues sans lien avec les activités déléguées par la commission directive

– Être l’assesseur du projet Hôpital Posadas ce qui représente un risque de duplicité

– Source de conflits internes permanents avec ses paires : discrimination, dépréciation, comportement non-éthique, etc.

En résumé : le docteur n’a pas d’éthique et agit contrairement aux bonnes pratiques afin d’atteindre ses objectifs personnels aussi bien économiques, académiques que social en allant à l’encontre de l’intérêt de l’institution.


Les sanctions : suspension de toutes charges dans l’association de chirurgie et interdiction de participer durant 8 ans à toutes activités scientifiques ou académiques en lien avec l’institution.


Cela a été prononcé en juillet 2017 et les sanctions sont en cours jusqu’en 2025. Nous avons donc affaire à un exilé économique ayant les bonnes grâces de Jacques malgré un « ordre des médecins » muet et gêné sur les entournures.

Comme le disent les DNA, exercer la médecine sans être inscrit à l’ordre des médecins, c’est mal, c’est même illégal et interdit… tout le reste… la régularisation de sa situation ? Ce n’est pas un migrant voyageant en classe Business !

L’arbre qui cache la forêt…
Oui, d’autres médecins seraient dans ce cas, le Pr Gallix avait commencé à faire le ménage, ce qui n’a pas plu à qui vous savez…


Le jugement du tribunal de Buenos Aires en mode PDF à télécharger.



Maxime Gruber





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