L'IHU de Strasbourg jette trois bouteilles à la mer pour sauver la réputation de Jacques Marescaux.
Tir groupé !
On devine d'où vient cette maladroite tentative de justification, du moins à qui devait profiter cette triple initiative. Le plus amusant est que la direction de l'IHU semble avoir fait un deal avec les DNA, sans trop y croire. Ces textes lancés en pâture, au tout venant, sans pavoiser, montrent surtout l'aspect nébuleux de la gestion de l'institution et un hymne au modèle hyper libéral du Pr Marescaux.
Trois articles non réellement désirés et mis en avant, mais sortis aux forceps, car l'heure est grave.
Vu les temps incertains, le panier de crabes de l'IHU parait abattu et inquiet. La confiance n'est plus de mise. Nous avons un nouveau directeur général, Christian Debry dont la seule vocation est d'avoir « piscine » dès que la situation lui échappe. Il est donc le plus souvent aux abonnés absents. Méfiant, il a gardé son parachute, son job de professeur des universités – praticien hospitalier (PU-PH) à Hautepierre. En cas de crash, il n'aura qu'à prendre le tramway pour retrouver son pré carré.
L'ancien directeur de l'IHU, Didier Mutter, homme ayant remplacé, en urgence, Jacques Marescaux coincé dans les « affaires » traine aussi sa peine, il pensait ne plus être en ligne de mire, n'étant plus dans l'organigramme.
L'article des DNA : « L'IHU, du “géo trouvetout” au business plan ».
Seuls les boomers comprendront le titre, nous avons un recueil de la vision de Jacques « pour soutenir et accompagner la recherche et surtout pour trouver des marchés pour l’industrialisation des innovations ».
Le constat est simple, tout est compliqué en France, il faut donc aider les chercheurs.
« Avec les IHU, l’État, mais également d’autres potentiels partenaires vont accompagner, y compris financièrement, les chercheurs sur des projets précis. » « Et, ce jusqu’au dépôt de brevet puis à la production industrielle du nouveau produit. » « Pour la première étape d’un processus, l’IHU donne jusqu’à 50 000 euros et le partenaire chercheur doit trouver la même somme ailleurs. »
Et, pour être dans le high-tech, nous avons un chapitre sur l'indispensable IA pour détecter le cancer du pancréas.
L'article des DNA : « L'institut hospitalo-universitaire de Strasbourg passé au scanner".»
Nous voici dans une ode à la gloire de Jacques Marescaux par son fils spirituel, du moins l'un d'entre eux. « Jacques Marescaux préconise de faire de la recherche biomédicale une priorité. Il liste une série de propositions parmi lesquelles la création de centres de haut niveau, « sortes de CHU d’excellence », résume le Pr Didier Mutter, son compagnon de la première heure, directeur de l’IHU jusqu’à ce 1 janvier 2024 et chirurgien au CHU de Strasbourg. »
On nous parle aussi de concentration financière, on sent tout de même un fléchissement dans ce bel enthousiasme : « le pari, c’est d’y mettre le prix, en espérant des retours sur investissements en termes de rayonnement et d’emplois. En espérant aussi que le professeur Marescaux dise vrai : ces structures s’autofinanceront au bout de dix ans. La suite de l’histoire démentira le chirurgien sans vraiment l’entacher puisqu’on conviendrait, en haut lieu, que rentabiliser des innovations prend finalement beaucoup plus de temps. »
Damned ! Le professeur a failli, au contribuable d'éponger cela.
Changement de sujet à la Prévert, Didier Mutter nous parle d'une passerelle menant à l’Ircad créé dès 1994 par le même Jacques Marescaux pour les cours communs. Une passerelle payée par... le CHU de Strasbourg.
Le « fidèle compagnon de route » selon les DNA continue sur sa lancée.
« Reste enfin l’animalerie, à la cave, interdite aux visites car c’est un sujet trop sensible pour les défenseurs des animaux. »
Rappelons-nous des propos du professeur Galix ayant alerté le Parquet national financier : «L'Ircad gérait les animaux de laboratoire indispensables à certains projets de recherche, Vu les prix prohibitifs, Benoit Gallix décide de créer sa propre animalerie au sein de l’IHU. Mi-2021, toutes les prestations entre l’Ircad et l’IHU ont finalement été mises à plat dans le cadre d’une « grande clarification » initiée par Benoît Gallix. Suite à ces renégociations, les dépenses de l’Institut Hospitalo-Universitaire ont été divisées par trois. »
On lui en voudra de même que pour le reste…
L'article des DNA : L’institut strasbourgeois, sous évaluation, joue son avenir.
« Le financement des six premiers IHU, dont celui de Strasbourg, s’achève fin 2024. Les sites vont être passés au scanner par un jury international pour obtenir, ou pas, une reconduction pour cinq ans et pour fixer le montant de l’enveloppe… Autant dire que 2024 est une année à fort enjeu pour l’équipe strasbourgeoise.»
Et ce n'est pas gagné, vu les frasques de l'ancien et premier directeur, Jacques Marescaux qui a mis finalement toutes ses billes dans sa nouvelle structure, l'IRCAD.
Assistera-t-il au naufrage de loin dans son nouveau bâtiment ? C'est fort probable.
« Ils vont regarder comment on a dépensé l’argent, ce qu’on autofinance. « C'est toute la discussion : le modèle économique de la poursuite des IHU », résume Didier Mutter, le président de l’IHU, un Philippe Richert proche de Jacques, y croit fort ! Didier Mutter commence à rêver de financement. « Le Pr Mutter cite la donation décrochée fin 2022 par l’IHU Imagine de Paris : huit millions, fruit d’une vente aux enchères caritatives de 38 lots uniques dont 26 œuvres d’art et des expériences uniques comme un dîner inoubliable avec Kylian Mbappé et Marco Verratti dans l’appartement privé de Monsieur Dior »…
Visiblement, la période Bling Bling de Jacques a laissé des traces.
Et, à la fin ?
L'IHU a gardé tous les réflexes de son premier directeur, mais selon les DNA… « le jury international chargé de l’évaluation de l’IHU aurait convenu que l’autonomie financière promise par Jacques Marescaux, mais non tenue, ne serait pas si facile à atteindre. Celui de Strasbourg supporte un important déficit, comme les autres, précise l’ancien directeur. La trésorerie nous permet de financer le fonctionnement jusqu’en 2025. »
Pourtant, l'IHU est à sec, pour tenir la tête hors de l'eau, l'état, le contribuable devront aider financièrement immédiatement, mettant à mal la théorie de l'ultralibéralisme. Un état demandant 900 millions d'économies, à qui on implore de réparer des années d’erreurs de gestion !
On comprend mieux ces trois articles, appels envoyés au ministère et à l'Élysée.
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