Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

mercredi 18 octobre 2023

La gloire de mon maire ! Tout en n’étant pas le Père Noël.

 

La gloire de mon maire !
Son bilan de mi-mandat. Tout en n’étant pas le Père Noël.



Stéphane Leyenberger, maire de Saverne, a toujours été un sujet de choix pour la presse indépendante. Sa façon d’être dont il accentue le trait d’une façon presque caricaturale nous rend toujours admiratifs et il faut l’avouer, un peu goguenards. N'ayant vraiment pas le sens du ridicule, il peut devenir impitoyable quand il sent être la cible de notre attention.



Pour être respecté, soyons craint !

Comme disait un ancien membre de l'opposition, vivant encore dans cette jolie petite ville, le maire a le céans bordé de nouilles. Un vrai nid bien douillet. Une opposition à l'agonie, vidée de sa substance pour une éventuelle alternance. Se sentant obligée de faire dans le psychodrame pendant les conseils municipaux, au grand plaisir du maire donnant la réplique en haussant le ton et jouant l’outragé… Et, il le fait parfaitement, pire, la vengeance est pour lui une seconde nature. Un plat qui se mange froid et très pimenté. Le maire vit dans un monde à part, où ses subalternes craignent ses colères et ses coups en biais. Ses adversaires encore plus. Tous opposants ou journalistes ne reconnaissant pas son mérite, son rôle de grand timonier et de pontife de la ville sont irrémédiablement ostracisés. Ordre du patron. Le terme de la petite baronnie de Saverne peut faire sourire, mais certainement pas ceux combattant cet état de fait.

Un long fleuve tranquille.

Pour le maire de Saverne, la vie est un long fleuve tranquille. Mieux, le canal de la Marne au Rhin clapotant, si on connaît la géographie savernoise. Les petites mains font le job, la gloire et les vivats vont à lui. Et, rien qu’à lui. En cela, il est intransigeant et prêt à défendre bec et ongles son territoire, sa municipalité. Seul son premier adjoint, Laurent Burckel, peut faire n'importe quoi. Un miraculé politique ayant rejoint « Horizons » après le désaveu de Rottner, son ancien maître à penser. Six mois plus tard, « Horizons Paris », voyant qu'il n'était pas des plus habiles pour donner la niaque au mouvement à Saverne, a essayé vainement de le remplacer. On a même voulu débaucher ailleurs que dans le parti pour tourner la page « Laurent Burckel », mais personne de compétent n'a voulu s'installer à Saverne. Le maire est donc seul maître de la ville, faute de contre-pouvoirs et d'opposants, le premier adjoint est toujours là, et cadre chez « Horizons », faute de remplaçant valable.

L’invitation au bilan de mi-mandat de la municipalité de Saverne.

Des amis me remirent le tract, une réunion publique aura lieu le 4 octobre à 18h30 au Château des Rohan. Mon imagination me fit rêver d’un sacre digne d’un grand souverain, d’une béatification en l’église « Notre Dame ». Avec des chœurs chantant l’Alléluia du Messie de Haendel. Ce sera malheureusement au-dessous de mes espérances.

Ayant une réunion avant l’heure fatidique, je mis le flyer sur la pile de mes documents. Il ne passa pas inaperçu à une personne proche du maire. Pour la discrétion, c’était rappé. Je pris cela avec bonhommie, la soirée sera encore plus intéressante.

 
La fosse aux lions est au second étage.

Je file au château des Rohan, le couloir est vide et la montée des escaliers aussi. Un léger picotement derrière l’échine, seul comme un rétiaire se préparant à entrer dans la cage aux fauves. Cela reste une sensation agréable.

Un léger brouhaha à l’arrivée devant la salle, mais sans plus. On ne se bouscule pas. Pas l’Alléluia de Haendel… un peu déçu, ne pas se fier à son imagination. Un jeune homme assis derrière l’entrée me demande mes références, je lui donne volontiers.

Ambiance des plus sages, je vois plusieurs grandes tables rondes, comme chez le roi Arthur, mais en plus grand nombre. Juste derrière le questionneur, attablé à sa table ronde, un Laurent Burckel, statique, regarde devant lui, le sport de sa soirée sera, pour ne pas changer, de ne pas me regarder, de m’ignorer. Un politique comme on les aime, du haut "level". Sa posture reste amusante. Je vais au centre de la salle dans laquelle trônent les différents projets de la ville sur des panneaux. Voici matière à photographier, je m’y emploie avec application. Je ne verrai personne le faire à son tour.


 
Un bronjourrgrr du maire.

À défaut de trône, nous avons donc des tables rondes. Un maire, peu présent. Encore une déception, ne plus se fier à son imagination. On désire du grandiose et on se retrouve avec un maire furtif.

Le voilà qui passe enfin, entouré de sa petite cour, à moins de deux mètres de moi. Les consignes de sécurité à mon égard n’ont visiblement pas été appliquées. Je le fixe, il le sent, se retourne vivement et m’envoie un : « bronjourrgrr » tout en continuant son chemin. Alors, je lui réponds par un « bonjour » plus cristallin et comme je suis de bonne composition, je ne finis pas mon bonjour par un « Stéphane », je ne veux pas lui gâcher sa fête rien qu’à lui.


Les tables rondes.

Je regarde les tables, une est désertée, c’est celle du sport ? En effet, trois dames paraissent s’ennuyer en faisant une tête contrite. Faisons comme le public, allons plus loin !

Voilà un homme qui se dirige vers moi, fort accueillant, grand sourire, il a une aura certaine. Très sympathique, c’est le responsable de la culture, des animations si chères au maire et des langues régionales. On sera forcément amené à se rencontrer de nouveau, pour la culture et les langues.

Il me mitraille de questions, j’avoue avoir des lacunes concernant Saverne malgré mon passé dans le spectacle, je réponds comme je peux. Il me demande mon nom, je lui donne. Tout à coup, une personne s’interpose et demande à lui parler seule. Je ne suis pas dupe, je reconnais la dame et elle vient de la part du maire.

Bref, on me parle trop sympathiquement et me parler est déjà de trop. Je m’assois à la table ronde de la culture, deux responsables semblent gênés tout en me faisant un sourire pincé. Ils paraissent fermés et silencieux, je m’étale sur la chaise et pose des questions. On me répond par des oui ou des non… je me retourne pour mieux les fixer et leur demande si je leur fais peur, « non, non », me répond-on. Voyant que je n’arrive à rien, je pose de nouveau la même question, toujours la même réponse. Décidément, la communication n’est pas le fort du mi-mandat. Le responsable de la culture est de nouveau seul et me rejoint, on clôt la conversation après un bref échange des plus intéressants.

Au tour de l’écologie.

Grand amateur de balades en forêt, je m’approche de la table ronde et écoute. Les questions du public sont un peu les miennes : on est pessimiste pour végétaliser un centre-ville, le minéral a gagné. Une phobie des arbres du maire ? On essaie depuis d’y remédier, mais le mal est fait.

Pour la forêt, on s’étonne du nombre d’arbres à terre et laissés en l’état. Il s’agit d’aider les bactéries et les insectes. Je prends la parole, je remercie cette aide pour nos amis invisibles, mais pourquoi des arbres tombés sur les sentiers ne sont pas enlevés ? Pourquoi des grumes stockées depuis des années ne sont pas enlevées ? Pour les arbres tombés sur le sentier, on avisera. Pour les grumes, c’est de l’ordre du privé.

Cependant, il n’aura pas fallu plus de 48 heures pour que la mairie réagisse à nos propos. Cela méritera une petite brève sous peu.

Une rencontre inopinée.

Un homme vient à ma rencontre, ayant des questions à poser à la municipalité. Je le connais, c’est un proche de l’ancien maire flingué par le nouveau. Bonne ambiance, avec une tranche de kougelhopf et un verre de pinot gris. Il est étonnant de ne pas voir d’élus de l’opposition, et même de simples opposants. Ont-ils été invités ? N’aiment-ils pas les intronisations ? Nous sommes au moins deux à nous poser la question.

La fibre et l’éclairage à Saverne.

Le temps file, encore une table avant le départ. Voici un débat des plus intéressants à l’une d’entre elles. La fibre ; j’écoute en restant debout. Le responsable semble bien connaître son sujet, j’apprends la complexité de l’installation et les moyens d’y parvenir. L’interlocuteur remarque mon écoute intéressée et répond sereinement aux questions des autres participants tout en me regardant. Une élue n’appréciant pas ma présence se précipite et se plante à cinquante centimètres devant moi tout en me fixant. J’en ai que faire, je la laisse dans ma vision périphérique et continue d'écouter le débat. La dame repart à ses affaires, le charme n'ayant pas opéré. Je m’assois et pose une question sur l’éclairage public : « Certaines mairies en Alsace expérimentent un éclairage minimal au lieu du « Black-out », pourquoi pas à Saverne ? La réponse est des plus simples : le coût de l’électricité a grossi de 400 %, on ne peut pas faire autrement. La réponse me convient, on se lève ensemble, il me remercie pour ma présence, je le complimente pour la tenue du débat.

Le dialogue sera toujours meilleur que l’ostracisation.

J’en ai encore eu la preuve ce soir, je sais aussi que l’équipe municipale, menée de main de fer, fait ce qu’elle peut. D’ailleurs, en regardant son trombinoscope, en éludant les têtes de listes, on peut observer un certain turn-over. Une preuve ? Le tout dernier de la liste aux élections fait déjà partie de l’équipe municipale. J’ai aussi la désagréable sensation d’être connu sans les connaître.


Maxime Gruber 



 



lundi 11 septembre 2023

Banni, mais pas trop !

Banni, mais pas trop !

La joie de faire disparaître, écrabouiller de son réseau social un journaliste trop porté dans l’investigation est jubilatoire. Mais…


L’ostracisation du vilain canard à la plume un peu trop affûtée ne dure qu’un temps. Il faut donc montrer son mécontentement tout en continuant d'observer l’empêcheur de tourner en rond. Au cas où le trublion ferait toujours des siennes.

Et, l'écrivaillon a de quoi faire, entre les bannissements, l'ostracisation, le complotisme et la « Cancel culture »...


Une représentation déjantée du "Banni" mal aimé, se promenant toujours avec sa tronçonneuse en marche.
Cet anti héros faisait la joie du magazine "Fluide Glacial" des années 70/80, son auteur est Marcel Coucho.
Merci à Alex Roanne pour le pastiche.



Le paradoxe du banni, ostracisé, néanmoins observé.

Le journaliste aux prises avec un brave « innocent », après un, voire des articles n'allant pas dans le sens désiré de l' « outragé » sera encore plus épié qu'un simple abonné. Banni ou pas, par le biais de ses contacts, les copier-coller fusent en un temps record, alimentant la haine à notre égard tout en dégarnissant notre page d'abonnement. L'« outragé » voit tout, sait tout et se met en joie de nous l'informer. Soit en nous alpaguant en plein rue d'une façon cavalière. Soit par une missive bien sentie, souvent écrite d'une manière fort juridique en espérant nous faire trembler de peur. Ce sont nos meilleurs ennemis, tout en participant malgré eux à notre réputation de limiers, de casseurs de code.

Quelques règles de bonne conduite.

Tout échange doit être fait sur le même pied d'égalité. Se fâcher n'est pas une calamité, bien au contraire. Se mettre en froid avec un journaliste d'investigation n'est pas de bon augure pour le moyen terme, car il serait tenté de creuser plus profondément.

Les plus intelligents le savent et après leur scène de ménage, ils seront de nouveau ouverts au dialogue. Bien sûr, nous avons des exceptions à la règle, la plupart du temps, ce sont des personnes ne pouvant sortir de leur propre imbroglio. En ce cas, nous ne pouvons rien faire, le commencement de la fin étant proche.

Bannis des réseaux sociaux...

Le journaliste peut donc être banni, mais souvent à dose homéopathique. L'inverse est aussi vrai. On pratique le bannissement qu'en cas d'extrême nécessité. La page Facebook de "Heb'di "a six bannis, n'étant pas l'administrateur de l'époque, je n'en connais pas les raisons. Ils ne semblent pas avoir de lien en commun. Ont-ils agacé, énervé ? Il est fort probable.

Personnellement, pendant ma carrière, je n'ai banni que trois personnes. Mais, d'une façon globale, téléphone et réseaux sociaux. Le plus grand reproche que je pourrai leur faire est, se croyant proche du propriétaire du journal d’Heb’di, d'avoir voulu s'immiscer dans les éventuels articles de l'époque, mettant en danger le journal et certains collaborateurs.

Ainsi, il s'agit plus d'un bannissement préventif que punitif.

Les joies du bannissement, entre le complotisme, sans oublier la "cancel culture".

Qui ne s'est pas amusé à contredire un adepte du « comme par hasard » ? Ces experts en tout, donc en rien. Ayant une constance immuable : d'avoir toujours raison. Raison en virologie, en science, en paléontologie, en histoire, en théologie et bien sûr en politique. Et, bien entendu, en ayant le bagage du nouvel autodidacte ayant la fibre optique : « je l'ai vu sur YouTube et FranceSoir ».

Argumenter avec une personne persuadée d'être dans le vrai, donc insensible à tout autre raisonnement que le sien, peut être amusant et chronophage. C’est aussi le rôle du journaliste et selon votre adresse épistolaire, vous pouvez tourner en bourrique, le prosélyte aux nouvelles théories.

Causerie avec une personne aimant soliloquer...

Alors commence un dialogue de sourds, la personne contredite dans sa vision complotiste, peut s'agacer rapidement. Le prosélytisme ne supportant la contradiction et les moqueries, il faut donc diaboliser le gouailleur.

On va donc nous demander de réfléchir « par nous-même », et oui, le moqueur est, selon les dires du complotiste, formaté par BFM, CNEWS, voire les DNA.

Continuer de dialoguer avec notre prédicateur sera pour lui un calvaire, une torture mentale. Entre deux jurons, nous serons irrémédiablement bannis avec perte et fracas.

Wokisme, la politique des « extrêmes » et la tentation de la « cancel culture ».

La « cancel culture » (de cancel, « annuler »), aussi appelée en français culture de l'effacement ou culture de l'annulation, est une pratique apparue aux États-Unis. Elle consiste à dénoncer publiquement, en vue de leur ostracisation, des individus, groupes ou institutions responsables d'actes, de comportements ou de propos perçus comme inadmissibles. En France, la pratique existe, bien qu’elle soit moins importante qu’aux États-Unis. Quoique…

Titiller un « woke » ou un militant politique extrémiste, le résultat sera plus rapide et brutal. Nous sommes forcément un « facho », un nazi, un suppôt du patriarcat blanc pour l'un, avec une multitude d'autres mots ayant à leur fin : « phobe ». Pour le militant, vous serez tout simplement une hyène du capital.

Si on commence à vous tutoyer, à vous insulter en espérant que vous ferez de même, ce sera mal parti. Pourquoi ? Parce qu'ils sont grégaires.

À la moindre infraction écrite de votre part, vous serez signalé par plusieurs personnes à l'administrateur du réseau social et votre interdiction d'écrire sera effective immédiatement.

Si vous gardez votre sang-froid, et ne faites aucune entorse au règlement, vous verrez apparaître à la fin de leurs phrases, des hashtags... un # suivi de votre nom ou votre référence. Cela permet de retrouver tous les messages qui le contiennent. La plupart du temps sur Twitter et si la troupe proche de votre contradicteur, lisant votre prose et les accusations à votre égard, estime que vous méritez un harcèlement, elle le fera. Pour retrouver votre quiétude, il faudra partir, prendre des vacances des réseaux sociaux. Un auto-bannissement.

Une histoire vraie d’un pétage de plomb d’un correspondant dans la cause nous échappe encore.

Quelques fois la situation nous échappe, voici le tout dernier exemple. Un photographe fait depuis quelque temps des colorisations de photos anciennes et nous les présente sur sa page Facebook. En cela rien d'anormal, je vois son travail progresser, sa maîtrise des couleurs s'améliorer. J'avais tout de même remarqué de la part de l'auteur, une certaine animosité envers les critiques constructives ou pas. On peut dire même une réaction épidermique des plus brutales. Ne me sentant pas impliqué, estimant qu'une photo historique en noir et banc se suffit à elle-même. Je regardais ses réalisations ainsi que ses sources photographiques avec le plaisir de voir un moment figé du passé.

Puis un jour, une photo retient mon attention. Nous ne sommes plus devant une photo historique. L'image se veut être une représentation de la Cathédrale de Strasbourg en pleine construction. Une image complexe où notre œil se perd dans les enchevêtrements des poutres et des pierres.

Une image très différente des réalisations habituelles. De mémoire, le commentaire du créateur était : je me suis fait aider avec une application AI.

Trouvant cette nouvelle technologie des plus intéressantes, je lui demandai tout simplement le nom du programme AI.

Je venais de déclencher une réaction en chaîne de sa part sans que je puisse interagir. Au début, il s'en amusa sans donner le nom du programme AI puis vint la suspicion de sa part... Vu le contexte, je préférai ne pas insister.

Sans avertissements, il me bannit. Perplexe, je pouvais seulement passer à autre chose. De bonnes âmes m'envoyèrent des captures d'écrans des propos qu'il tenait à mon égard, que je ne pouvais plus voir. Propos peu élogieux, il faut l'avouer.

Je passais donc à autre chose, quinze jours plus tard, je recevais de nouveau ses photos via Facebook. Dé-banni ! J’aime à croire que mon métier a aidé.


Maxime Gruber

lundi 24 juillet 2023

Le nouveau préfet Michaël Galy décortiqué par un "honorable correspondant anonyme".

Bonjour,


Un "contact" devait me remettre de la documentation pour un article au sujet de la nouvelle "promotion" de Michaël Galy. De Directeur Général du CHRU de Strasbourg à préfet dans la Nièvre, cela crée un changement certain. On pourrait penser à Jacques... pardon, à Joseph Jacques Césaire Joffre, premier limogé de France, mais ce n'est que mon interprétation. 
Comme la documentation de mon contact est un article d'excellente tenue, je vous le remets tel quel. Un article factuel, le mien sera plus dans le ressenti et l'émotionnel. Promis.

Maxime.



Galypettes et ronds de jambes : un évanescent directeur général promu préfet


 L'arrivée Michaël Galy...

Alors que Strasbourg se donnait à la stupéfaction générale une nouvelle maire écologiste au début de l’été 2020, en coulisse, durant les deux tours des dernières élections municipales et la campagne électorale surprenante, était finalisé en catimini le casting du successeur du flamboyant Christophe Gautier. Après six ans de mandat, le fringant directeur général des Hôpitaux universitaires des Strasbourg sortant faisait fin juin ses adieux à la communauté hospitalière de Strasbourg. Et aux personnalités de la ville, du département et de la région, réunies sur le parvis de Hautepierre 2. Exfiltré en douce compte tenu de la situation catastrophique du CHRU alsacien pour un placard administratif à Bordeaux.  Mais notre inénarrable préfète de la région du Grand Est et du Bas-Rhin soulignait alors audacieusement que Christophe Gautier "a maintenu le cap de cet immense navire que sont les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, avec pragmatisme, engagement et pédagogie". 

 

Le discret Michaël Galy prit donc ses fonctions à l’automne. Prenant possession de son lugubre bureau vintage avec comme nouvelle présidente du conseil de surveillance des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Jeanne B. Une page dans l’histoire municipale de Strasbourg venait de se tourner.

 

La déconvenue pour lui fut totale. Il alla aussi de surprise en surprise au fur et à mesure qu’il examinait la situation de l’hôpital, premier employeur de la région. Des finances chaotiques, une dette ahurissante, une ambiance délétère, des projets moribonds et une communauté médicale vent debout. Le tout avec des vagues successives de COVID qui continuaient. Lui-même avait quitté précipitamment de son poste précédent directeur du CHU de Saint-Étienne pour d’obscures raisons (exfiltré, dit-on), il tomba de très haut ici. Et visiblement ne s’en releva jamais.

 

Sa prise de fonction.

Un bras de fer s’engagea rapidement en interne avec les anciens collaborateurs de C. Gautier, à commencer par son directeur général adjoint. Ce dernier fut vite expédié dans le Ried profond. Au purgatoire au centre hospitalier spécialisé d’Erstein, avec quand même le maintien avec l’accord de l’Agence Régionale de la Santé  « Grand Est » de son ancienne rémunération de Directeur Général Adjoint des Hôpitaux Universitaire de Strasbourg, au motif d’énigmatiques missions régionales… Des directeurs furent mis au placard. D’autres, de jeunes femmes, arrivèrent… de Saint-Étienne. La surprise pour beaucoup fut grande. Tous s’attendaient à la venue de professionnels aguerris compte tenu de la situation. Personne n’attendait des soubrettes.

 

L’IRCAD et Marescaux

Toujours entouré par de jeunes adjointes, jusqu’au Rwanda pour visiter le nouveau projet IRCAD Afrique avec le grand Jacques Marescaux. N’hésitant même pas à immortaliser ces moments mémorables « d’exotisme » sur les réseaux sociaux, en jeune compagnie. On jasa vite à Strasbourg. Et lorsque ensuite le cliché circula, le présentant en serveur, avec tablier noir, aux côtés toujours de J. Marescaux, posant en grand seigneur avec basket doré, son sort fut alors scellé. D’autant qu’aucun dossier local n’avançait. Pire, le retard stratégique du CHRU devenait chaque jour plus préoccupant, avec des voisins très actifs, à commencer en Lorraine.



 


France 2

Et les images le montrant fuyant peureusement devant la caméra de France télévision pour l’émission « Complément d’enquête » diffusée le 1ᵉʳ juin dernier. On parlait de l’état dramatique des urgences des hôpitaux universitaires, avec des témoignages poignants de professionnels qui osaient publiquement dire à quel point la situation y était dangereuse. Michaël Galy déguerpissant lamentablement devant les micros perdit alors le peu de crédibilité qui lui restait.




Conclusion

Beaucoup conserveront de lui l’image d’un professionnel opportuniste, au parcours finalement énigmatique. Bien terne même, puisque toujours très brièvement en poste finalement dans ses fonctions successives et sans réussite marquante. Quelle bonne fée s’est penchée finalement sur son berceau à Strasbourg ? Il y a de quoi spéculer. À commencer, lorsqu’on le voyait lors de la récente visite du président Macron, ce 19 avril dernier à Sélestat. Donnant des coudes, se trémoussant, pour tenter d’interpeller le président de la République dans la foule hurlante à son arrivée à l’Hôtel de ville. Là aussi une accablante, voire pathétique attitude pour un directeur général de CHRU de 14 000 agents, mais qui lui aura finalement peut-être rapporté. Une promotion comme préfet, peut-être ?

 

Pauvre France. Pauvre Nièvre. Et surtout pauvre Alsace : une fois de plus abusée, il reste aujourd’hui un champ de ruines. Un CHU en miettes, des professionnels en total désarroi dont personne ne veut mesurer les conséquences directes et indirectes pour la population.




L’armée furieuse.



jeudi 13 juillet 2023

Heb’di, c’est fini !

 

Heb’di, c’est fini !


Ce 10 juillet 2023, le Tribunal Judiciaire de Strasbourg a prononcé la liquidation du magazine.



Quel calvaire !

Après le choc de la disparition de Thierry, voici celui de son journal.
Il n’y a rien de plus triste de voir un journal se déliter, partir en morceaux pendant des mois. La rédaction essaya par tous les moyens de trouver une échappatoire à la place de Grêve et au couperet, mais rien ne fit. Sans aucun code d’accès aux abonnements, aux newsletters, ne sachant rien des finances du journal… autant demander à Lindberg de traverser l’Atlantique, les yeux bandés.

Onze mois !

Nous avons travaillé dans ces conditions dantesques, entre deux engueulades d’abonnés et des étonnés de ne pas avoir leur newsletter. Et, toujours entre deux articles, nous avons expliqué et réexpliqué : il n’était pas du ressort de la rédaction d’intervenir dans l’administration de Heb’di.

Thierry décédé, ce fut le mandataire de monter au créneau pour les réclamations. Les prestataires pour l’abonnement et la newsletter furent aussi contactés, mais ne donnèrent pas les codes d’accès.

Onze mois ! Le rédacteur en chef, c’est-à-dire, moi-même, fit durer le plaisir. J’avais, un peu avant la disparition de Thierry, demandé au créateur du site d’Heb’di un mot de passe pour publier tous les auteurs. Ainsi, toute l’équipe continua à réaliser des articles. De la mort rapide, on passa à la mort lente, mais on ne le savait pas encore.


Pourtant Heb’di était viable…

La progression du journal, grâce aux articles « choc » et une équipe bien rodée, démontrait une formule « Heb’di » viable. Si l'on ne pouvait pas intervenir dans les abonnements, on pouvait tout de même voir la courbe des abonnées qui prenait son envol. Cette expansion ralentit doucement suite au drame de Thierry, puis par manque de newsletter, elle tomba très lentement, mais sûrement. La mort lente, puis vinrent les pannes techniques qui bloquèrent irrévocablement la page de Heb’di. La fin était annoncée.
 



Nos remerciements vont…

Avant tout, à vous, amis lecteurs et abonnés. Et aussi un très grand merci aux rédacteurs et dessinateurs de Heb’di, à nos « honorables correspondants anonymes ». Et, aussi, à vous chers, femmes et hommes politiques. Votre participation, volontaire ou non a été pour moi un honneur, une chance, de nombreuses amitiés se sont créées, de même quelques rares inimitiés tenaces et revanchardes. On ne peut pas être parfait. Mais, je l’avoue, ce fut un immense plaisir de dialoguer avec vous, de gauche, de droite, des extrêmes en parcourant le centre.

La rédaction avait aussi remarqué que certains, prétendant être des amis de Thierry et exigeant sans succès que l’on publie leurs pamphlets, ou pire, de nous forcer à faire des articles dans la droite ligne de « Closer », n’ont pas daigné venir à sa cérémonie d’adieu. Des rédacteurs sur place de Heb’di furent choqués et je ne pus répondre à leurs remarques.

On ne le répétera jamais assez, notre maître à penser était le « Canard », sans aucune autre concession, comme disait Thierry. Notre liberté de penser et d’écrire avant tout.


Tandis que Jacques, Martine, Jean-Pierre et Didier sabrent le champagne…

La nouvelle de la fin d’Heb’di s’est répandue comme une traînée de poudre, des personnes en froid, entre une lambada et une chenille, claironnent déjà d’avoir flingué le journal. Foutaise…

La rédaction a appris, suite à l’assemblée générale des actionnaires de Heb’di, qu’une énorme dette tapie depuis des années était réactivée. L’assemblée bien refroidie a donc décidé l’arrêt du journal. Bye bye Heb’di !


Et maintenant ?

Certains rédacteurs migrent vers d’autres journaux, d’autres attendent de voir venir. Personnellement, j’ai eu plusieurs demandes pour écrire un livre sur les dernières années d’Heb’di. C’est à envisager. J'ai de quoi écrire un pavé. Mais, le journalisme avant tout !

Évidemment, le journal concurrent autoproclamé : le seul d’« investigation » en Alsace et si proche de la mairie de Strasbourg ne semble pas faire le poids selon les retours actuels. Le créneau d’Heb’di est donc vide… sera-t-il comblé ?


Encore un grand merci à vous tous amis lecteurs, pour votre fidélité et votre patience pendant cette année des plus difficiles pour feu, votre journal.





Maxime Gruber

jeudi 22 juin 2023

L'enfant prodige...

Le retour d’un enfant prodige, le Pinot Noir d’Alsace.

Son passé est lointain et ombrageux, un survivant qui a connu de nombreux conflits, l’hégémonie de la bière, mais également du vin blanc, sans compter les concurrents venant de Bourgogne et d’ailleurs.

Pourtant, tout avait bien commencé, on parle de légionnaires romains apportant de la vigne qui se propageât dans toute la Gaule et même en Alsace. L’ancêtre du Pinot Noir était prêt à faire des rejetons même si le vin du sud comme ceux de Narbonne et d’Espagne restaient dans l’ordinaire des garnisons.

Puis, avec la chute de Rome, les tribus germaniques ne voient pas d’intérêt au vin, préférant la bière, de plus les routes maritimes sont tenues par les vikings et le sud de la France par les sarrasins.

L’ère de l’autarcie, donc du vin alsacien a enfin sa chance, au Haut Moyen Âge, les ordres monastiques implantés en Alsace s’intéressent au Pinot Noir qui selon leurs registres venait de Bourgogne, ce raisin côtoie nombre d'autres variétés produisant du vin rouge… et blanc.

Les vins Alsaciens ont une réputation élevée et s'exportent dans les pays nordiques, le vignoble au 16ᵉ siècle est deux fois plus grand que de nos jours et a même une appellation « précurseuse » d'origine contrôlée. La guerre de trente ans arrêta net la culture de la vigne, laissant les coudées franches à la Bourgogne et au Bordelais. Cahin-caha le vignoble alsacien se reconstitua, mais l’habitude de faire du vin rouge deviendra jusqu’au XX ème siècle assez rare et très localisé, principalement à Ottrott, Marlenheim et Rodern…




La quantité au détriment de la qualité, le point de vue allemand.

Puis nos amis prussiens amateurs de bière revinrent bivouaquer en Alsace, s’octroyant ainsi la plus grande région viticole du nouvel empire allemand. Ne sachant que faire de tout ce vin, mais aimant la production industrielle, la qualité est sacrifiée à la quantité tout en réduisant le vignoble. En 1918, la loi allemande du 7 avril 1909 sur les vins est toujours appliquée, laissant les choses en état. Après la Seconde Guerre mondiale, tout est remis à plat par des décrets :
L’appellation d’origine contrôlée apparaît le 3 octobre 1962, le « AOC » le 30 juin 1971 et le grand cru le 20 novembre 1975.
Le changement est enfin en cours : les efforts sont orientés vers la production de vins de meilleure qualité, la communication commençant à insister sur la notion de terroir.

La montée en puissance du vin alsacien.

Comment était perçu le vin alsacien dans les années 1970 ? Mal, il faut l’avouer, et avec des aprioris, même chez les vendeurs de vin.
Mon premier souvenir remonte à cette époque, jeune adulte, on m’invita à déguster des huîtres agrémentées d’un sylvaner à la couleur terne. L’étiquette en forme du mollusque et l’indication, "vin pour les huitres", m’inquiéta au plus haut point et j'eus bien raison. Je décidai d’oublier le vin d’Alsace après cette expérience des plus navrantes.
Une décennie plus tard, ce fut la révélation : on me proposa de déguster un riesling, un premier grand cru en Alsace, du Domaine Weinbach appartenant à la famille Faller situé au Kaysersberg. Un vin extraordinaire, extrêmement équilibré et complexe, avec des arômes de fruits jaunes… Pour finir en beauté, on dégusta un Gewurztraminer Grand Cru Furstentum, une grande densité : son goût de rose, je dirai de litchi légèrement épicé, avec une belle minéralité. J’étais irrévocablement conquis.
On me proposa de me faire découvrir aussi les vins du Bas-Rhin, charpentés et plus minéral, aux notes subtiles de terroir, dont le domaine Roland Schmitt à Bergbieten et sans oublier l’incontournable Domaine Frédéric Mochel, à Traenheim. J’avoue avoir trouvé mon compte et mon plaisir.

Et, le Pinot Rouge ?

Il s’était bien caché le bougre ! Mais le voilà ! Comment l’ai-je personnellement découvert ? Pendant un dîner d’affaires, il y a déjà quelques années, on avait la visite d’un cadre parisien aimant le vin. Pour l’épater, le directeur commanda un Pinot Noir d’Alsace dont je ne me souviens pas de quel domaine, peut être un Blanck ou un Muré.

Ce fut une belle dégustation, une magnifique robe rouge grenat, un nez dans les cerises et la mûre. Le Bourgogne n’était pas loin, mais différent avec une touche subtile dans l’acidité, l’amertume et une bouche dense et soyeuse. Des différences notables qui font du Pinot Noir Alsacien une identité unique et avec déjà une grande maturité qui fait et fera de plus en plus parler de lui.

Maintenant beaucoup de domaines viticoles font leur pinot noir, comme toujours, certains prélaveront sur d’autres, selon vos goûts et selon le budget, mais toujours moindre que certains Bourgognes ou Bordeaux. Le Pinot Noir d’Alsace s’accorde avec la cuisine alsacienne requérant un vin rouge, de même qu’avec la volaille et chapons et le gibier.

Bien sûr, depuis j’ai dégusté et énormément apprécié le Pinot Noir des domaines que j’ai cités, leurs qualités et leurs différences vous plairont et vous aurez vos préférences si ce n’est pas déjà fait.




Blanck, Grand Cru''F'' Pinot Noir (rouge).


René Muré. Pinot Noir V.


Fréderic Mochel.


Roland Schmitt.

Domaine Weinbach.

Pinot Noir Altenbourg

Et, le Pinot Noir Clos des Capucins moins en puissance et plus dans le fruit.




Maxime Gruber
Heb'di  le 2 janvier 2021

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