Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

lundi 19 mai 2025

La CNaV. Vieux ? Oui, et on l'assume et revendique !

Vieux ? Oui, et on l'assume et revendique !

Ce 15 mai, la CNaV a lancé son antenne strasbourgeoise et de l'Eurométropole.



« Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé...»
Terry Pratchett.


Selon une étude de l’IPSOS (mars 2019), 78 % des Français redoutent de vieillir. Les raisons ? La peur d'être malade, de devenir fragile, d'être exclu de la société et la peur de la solitude.

Mais, l'angoisse annihile la pensée positive et l'action. Remarquons déjà une victoire indéniable dans cette rencontre avec la CNaV, se réapproprier le mot « vieux », disparu dans les nimbes de la novlangue remplacé par « sénior ».

https://https://www.le-democrate.fr/dictionnaire-de-novlangue

Vieux n'a pas de limite !

L’antenne Strasbourg et Eurométropole du « Conseil national autoproclamé de la vieillesse » (CNaV) fait sa première conférence de presse.

Chantal Cutajar, Muriel Pascal, Josiane Devaux et Jean-Jacques Strauss nous ont parlé avec entrain de ce mouvement citoyen qui vise à affirmer l’identité « vieille » et de s’autodéterminer en « personnes vieilles ».
Comment se sont-ils connus et décidés de lancer le mouvement à Strasbourg ?

Par la lecture du magazine : « Vieux » !

Un certain Antoine de Caunes, un vieux de 70 ans et nullement résigné, copilote et conseiller éditorial, rédacteur de ce nouveau journal de ce nouveau magazine trimestriel, l’assure : le ton de «Vieux» sera à son image, irrévérencieux. Un pas de côté au jeunisme et à l'immédiateté.

Un article du magazine ayant pour sujet la CNaV interpelle nos quatre intervenants. Décidés à promouvoir l’esprit du mouvement consistant à « impulser un autre regard sur la vieillesse et les vieux : un regard inclusif, égalitaire, fraternel et respectueux de la liberté et de l’identité de chacun, dans la continuité de son histoire singulière et de ses grands choix de vie. » Chantal Cutajar, Muriel Pascal, Josiane Devaux et Jean-Jacques Strauss contactent le siège et les liens sont créés pour la future antenne Strasbourgeoise et de l'Eurométropole.

https://www.cnav-demain.fr/

 De gauche à droite. Chantal Cutajar, Muriel Pascal, Josiane Devaux et Jean-Jacques Strauss.

© Maxime Gruber


« Pour que rien ne se fasse plus pour les vieux sans les vieux. »

Strasbourg compte près de 20 % de personnes âgées de plus de 60 ans. Cette tendance au vieillissement s'accentue dans l'ensemble de l'Eurométropole.

Mais les personnes âgées sont souvent invisibles dans l'espace public. Leur parole, leur créativité et leur capacité d'agir sont rarement reconnues comme des ressources pour la société. Il y a des mécanismes de participation citoyenne — conseils de quartier, budgets participatifs, comités consultatifs — mais les relations intergénérationnelles y sont floues.

Le CNaV Strasbourg & Eurométropole a été créé pour faire bouger ces lignes. Son ambition est d'ouvrir des espaces de dialogue, d'expression et de création partagée, et de refonder le lien entre les générations sur la base de l'écoute, de la réciprocité et de l'engagement citoyen.

« Les vieux et les vieilles doivent pouvoir parler en leur nom propre, agir pour eux- mêmes, et être pleinement associés aux décisions qui les concernent. »

Halte aux discours déclinistes ou infantilisants. Vieillir, ce n’est pas se taire, disparaître ou se faire représenter par d’autres. C’est une étape de la vie comme une autre, riche d’histoires, de choix, de liens, de colère parfois, et de créativité.
Les vieux et les vieilles sont une richesse sociale, démocratique, humaine.

L'accent est mis sur :
  • Le respect de la liberté et de l’identité de chacun, dans la continuité de son parcours de vie.
  • L’inclusion sans condition, sans catégorisation ni paternalisme.
  • La fraternité et le lien intergénérationnel, au cœur de nos actions : parler des vieux, c’est aussi parler aux jeunes et avec eux.
  • La citoyenneté active, parce que vieillir ne devrait jamais rimer avec retrait du débat public.

Les trois premières actions de la CNaV Strasbourg et Eurométropole.


Prenez votre agenda, ça commence vite et fort.

D'abord, par un apéro débat ce 23 mai 2025, à 18 h au restaurant « Le Mandala », rue du Faubourg-de-Saverne à Strasbourg.

Un moment d’échange autour d’un micro-trottoir réalisé dans les rues de Strasbourg et de l’Eurométropole, intitulé : « Quel regard portez-vous sur les vieux ? ».

Attention aux clichés ! Voici le lien YouTube du minitrottoir.

https://www.youtube.com/watch?v=n0f88rwfeR0

Ce débat se tiendra dans un cadre convivial et à taille humaine, avec la participation de Théo Friedrich, doctorant en sociologie, auteur d’une thèse et de Marie Dominique Bessot, psychologue clinicienne.
L'objectif est de faire des propositions concrètes pour transformer les représentations et renforcer la participation des vieux et des vieilles dans la vie publique.

Un dîner-spectacle « 50 Nuances de Vieux », ce vendredi 13 juin 2025 à 19h.
Une soirée exceptionnelle avec l’humoriste alsacienne Patricia Weller, qui présentera des sketchs inédits écrits et interprétés pour le CNaV. Cette création originale aborde avec humour et finesse les clichés liés à la vieillesse et invite à en rire... pour mieux les déconstruire.
Un moment festif, ouvert à toutes les générations, pour allier culture, engagement et plaisir de se retrouver.
Ce sera au restaurant « La Victoire », 24 quai des Pecheurs, Strasbourg.


 



Et, pour finir, l'exposition « Les vieux ont du talent », du 7 au 14 novembre 2025

Une exposition collective accueillant les créations réalisées par des vieux et des vieilles de l’Eurométropole : peintures, écrits, objets, photographies... parce que la création n’a pas d’âge et que les vieux ont mille choses à transmettre et à inventer.
L’exposition vise à rendre visibles les multiples expressions des vieux, hors des seuls récits de perte ou de dépendance, en affirmant leur puissance créative et symbolique. N'hésitez pas à vous inscrire !



Et n'oublions pas à Bordeaux, le contre-salon du 29 au 28 septembre.

https://www.cnav-demain.fr/le-contre-salon/


La CNaV de Strasbourg et de l'Eurométropole  :

Les deux coréférentes de l’antenne sont Chantal Cutajar et Muriel Pascal. Adresse mail : cnavstrasbourg@gmail.com

Le CNaV Strasbourg est sur Facebook, Instagram et Tik Tok.


Maxime Gruber





mardi 8 avril 2025

Strasbourg. Gagner les quartiers ! La stratégie de Pierre Jakubowicz pour les municipales.

Gagner les quartiers ! La stratégie de Pierre Jakubowicz pour les municipales.

Le puzzle électoral se met en place, les candidats potentiels sont déjà en marche pour la future confrontation. La stratégie du candidat d'"Horizons"est des plus intéressantes.
Son mouvement, « Strasbourg on y croit ! », se veut en phase avec les quartiers, 25 délégués y pourvoiront.


La présentation de cette nouvelle équipe a eu lieu ce 31 mars, place de la Ziegelau au Neudorf .
L'adresse parait anodine, mais elle peut être casse-pied dans certaines conditions.
Prendre le train dans lequel une armée de contrôleurs veille à ma probité et à mon confort. Se faufiler entre les vélos, descendre pour prendre le tram après avoir pris un ticket et se retrouver à un arrêt loin du lieu du rendez-vous. Allez hop, une petite marche. Se fier à son GPS, en oubliant qu'il est en mode « voiture », je trouve le parcours en colimaçon du trajet, bizarre : six minutes !
Incroyable, je change le mode du GPS en piéton, plus que deux minutes.
Les automobilistes Strasbourgeois sont des héros.
J'arrive, en retard au rendez-vous, je me fais tout petit.

© Maxime Gruber



Un prélude avec un remerciement à... Jeanne Barseghian.
On est en plein air, il fait froid sur cette place, mais les propos de Pierre Jakubowicz ne manquent pas de piquant.
« Merci Jeanne Barseghian, sans vous, je n’aurais pas eu la chance de rencontrer toutes ces personnes qui se battent pour leur ville. »
Le ton est donné, devant son équipe des 25, en face des journalistes, il nous explique que la confrontation continuelle et peu amène avec la maire Jeanne Barseghian et ses adjoints. L'atmosphère délétère, les blocages et l'ostracisation des opposants ont été les meilleurs des facteurs déclencheurs pour rencontrer des personnes dans toute la ville voulant bouger les choses. Nous n'étions pas loin d'un remerciement à la municipalité.

Les quartiers perdus de la mairie de Strasbourg.
Pierre Jakubowicz n'est pas à son coup d'essai, sa préoccupation pour les quartiers n'est pas une nouveauté. On peut même voir une compétition avec les « Écologistes » de la mairie de Strasbourg, dans une approche différente.
Il estime la mairie de Strasbourg trop encline à favoriser les proches de leur idéologie par de grands projets ciblés, oubliant une bonne partie des habitants.
Avec son équipe, il proposa le projet « Koeurs de quartier ». Des kiosques pouvant suppléer dans les quartiers dépourvus en matière d’accès aux commerces, de services de proximité et de services publics.
Ainsi, on peut voir une suite logique de « Strasbourg on y croit ! » dans l'implantation de délégués dans les vingt quartiers de la ville.

© Maxime Gruber



Être visible et à l'écoute des Strasbourgeois.
Les délégués auront la mission de quadriller les quartiers de la ville. Leur nombre risque d'aller crescendo, Pierre Jakubowicz désirant des binômes selon la taille des secteurs.
Qui sont-ils ? La presse locale les nomme déjà « les déçus de Jeanne Barseghian ». Mazette, que 25...
Les délégués sont pour la plupart des briscards du collectif ou de l'associatif, peu de politiques, mais avec un ovni, Patrick Depyl, ancien maire de La Wantzenau et candidat de la majorité présidentielle aux législatives de 2022.
La plupart des 25 ont eu maille à partir avec la municipalité. Leurs contestations contre la sécurité au quartier Gare, l’éclairage public, l’affaire du bois de Bussière, la piste cyclable rue Mélanie, le tram Nord ont laissé des traces et des articles.
En retour, ils expriment « le manque d’empathie, de proximité et de respect de l’administration de Jeanne Barseghian et en particulier de l'adjoint Pierre Ozenne ».
Ceux qui les ont incités à rejoindre Pierre Jakubowicz, homme de terrain et opposant hyperactif.

Les 25 délégués, une opposition aux « référents de quartier » de l'actuelle municipalité ?
En attendant les futures élections municipales, la cohabitation des deux organisations antagonistes risque d'être des plus intéressantes. Un « cabinet fantôme » prêt à donner son point de vue et à prendre le relais en cas d'alternance à la mairie ?
En 2020, année de la victoire municipale des écologistes. Une des premières décisions de la nouvelle mairie était de renommer les « élus de quartiers » en « référents ». Ce n'est pas une simple séance de ripolinage. Le vert Strasbourgeois est avant tout jacobin, les 19 référents de quartiers sont de la maison, des adjoints et des conseillers délégués. On reste dans l'entre-soi, le tout chapeauté par les adjoints Benjamin Soulet et Carole Zielinski et un certain Hervé Polesi débarqué depuis peu. Ces référents ont uniquement la possibilité de remonter les informations à la mairie, d'écouter et éventuellement de servir d'exutoire en situation de crise.

Les délégués de « Strasbourg on y croit ! » et les référents de la mairie pourront ainsi s'observer pendant une année, avec un pouvoir décisionnel presque similaire.
Pierre Jakubowicz donne son opinion pour 2026 : « Un élu de quartier est efficace quand il a des moyens d’action, un lien hiérarchique direct avec sa direction de territoire. Ce n’était pas le cas, et nous voulons que ce le soit à l’avenir, en essayant de trouver le bon équilibre. »

La défense de leur quartier.
Évidemment, ces délégués de quartiers affairés ne seront pas tous enclins à rejoindre la future liste électorale de l'opposition à Jeanne Barseghian. Mais, ce qui est assez impressionnant, c'est cette motivation à défendre bec et ongles son quartier malgré la pression et les décisions unilatérales, quelques fois incomprises et maladroites, de la mairie de Strasbourg.
Les futures élections municipales seront une bataille entre l'idéologie et le pragmatisme.

Les 25 délégués :

Contades - Neustadt : Nathalie Goldberg
Cronenbourg : Mireille Weyer
Danube - Malraux : Philippe Henry
Elsau : Karim Faress
Esplanade : Alexis Taube-Le Guern
Gare : Vincent Arnould
Halles : Myriam Sinclair
Koenigshoffen : André Weyer
Krutenau - Bourse - Campus : Noémie Schork et Édouard Bailhache
Grande île - Petite France : Martine Reiss et Emile Gatto
Meinau : Maël Richecoeur
Montagne-Verte : Madeleine Girodot
Neudorf - Schlutfeld - Musau : Stéphanie Chiarello
Neuhof - Stockfeld : Ghina Alame.
Orangerie - Conseil des XV : Rolande Placidi et Maxime Biard
Poteries - Hautepierre : Angèle Pauly et Roger Noutcha
Port-du-Rhin - Coop - Starlette : Frédéric Bulber
Robertsau - Cité de l’Ill : Michèle Greth-Merenda et Philippe Cornec
Tribunal : Chédly Boussetta
Wacken - Tivoli : Patrick Depyl





Maxime Gruber  




mardi 18 février 2025

Scoop ! Philippe Richert démissionne !

Scoop !

Philippe Richert démissionne de la Présidence du Conseil d'Administration de l'Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg (IHU de Strasbourg).




Ce départ, il en rêvait depuis des mois. En janvier, il voulait déjà prendre la clé des champs. Tenir la barre d'une administration en déshérence n'est pas des plus agréables. De plus, il faut avouer que le directeur général, le Pr Christian Debry avait le chic pour rendre l'ambiance encore plus délétère en cette honorable institution. Philippe Richert à la réputation déjà bien entachée par ses frasques au Grand-Est aurait encore plus à souffrir en cas d'arrêt de l'IHU ou de sa transformation en une annexe des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Courage, fuyons ! On lui avait même trouvé un remplaçant, un proche du Pr Jacques Marescaux, un certain Michel Deneken, prêtre catholique et théologien français, président de l’université de Strasbourg depuis le 16 septembre 2016. Le changement de la présidence s’impose à l’IHU et le contexte financier est des plus tendus ! Depuis, nous avons appris un changement de paradigme de l'arrivant Michel Deneken, devenu des plus hésitants. Reconversion en remplaçant de Philippe Richert ? Mais, au lieu de présider l'IHU, il se voit maire à la place de la maire de Strasbourg ! Des réunions pour ce nouveau projet se sont déroulées avec le plus grand des sérieux. Ce qui nous donne tout de même l'envie de sourire. Deux causes intéressantes, sauver l'IHU ou la ville de Strasbourg, le choix est délicat. Cette attente agaça Philippe Richert, las de temporiser. Cet après-midi, 18 février, il remit sa lettre de démission à la vénérable institution de l'IHU.
Encore une fois, après moi, le déluge... Bonne retraite, Philippe, on ne t'oubliera pas, surtout en Alsace.

Maxime Gruber




mardi 28 janvier 2025

Michel Deneken pour donner l'extrême onction de l'IHU ?

 SCOOP.

Michel Deneken pour donner l'extrême onction de l'IHU ?


L'ancien président de l'IHU, Philippe Richert n'a pas pour une fois réussi à casser son jouet. C'est au tour de Michel Deneken, prêtre catholique et théologien français, président de l’université de Strasbourg depuis le 13 décembre 2016 de prendre la barre du bâtiment, déjà à la verticale dans ses soubresauts, comme le Titanic.

Jacques Marescaux qui semble tenir à distance le PNF a encore casé un bon ami.
Une photo pour vous l'indiquer ?
Le voici participant comme serveur à une fête dédiée au Pr Marescaux au "Haras".
Cela roule pour ce dernier.



Maxime Gruber

lundi 13 janvier 2025

Rouffach, la belle endormie à l’encéphalogramme plat.

Rouffach, la belle endormie à l’encéphalogramme plat.

Le touriste qui arrive en Alsace et parcourt la fameuse « Route des Vins » découvre des villages joliment mis en valeur. Mais…


C’est en arrivant à Rouffach que les choses changent : la cité, qui offre un patrimoine aussi riche qu’original, semble tout à fait correspondre à son appellation de « belle endormie » qui ne date pas d’aujourd’hui. La « belle endormie » attend depuis de longues années d’être réveillée.

Malheureusement, ce n’est pas l’actuelle municipalité, dirigée par un maire autoritaire qui se vante d’en être à son sixième mandat (un de plus que le président Poutine !) qui sortira la ville de son long sommeil. Parce que le maire subventionne beaucoup tout ce qui relève du sport et bien trop peu ce qui est de la culture, du patrimoine et qui intéresse les touristes au premier chef. C’est un choix politique. On doute que ce soit le meilleur !



 
Les travaux d’embellissement dans la partie historique de la ville sont rares et les commerces vraiment utiles à la population sont en nombre limité : une seule boulangerie pour environ 4500 habitants, pour prendre uniquement cet exemple éloquent. On annonce qu’une personne a été engagée par la commune avec pour mission de redynamiser le centre-ville. Petit problème : personne ne sait qui est cette personne ni ce qu’elle fait. Toujours est-il que la redynamisation se fait toujours attendre...

Il y aurait bien quelque chose à faire pour réveiller à moindres frais la « belle endormie » : faire des suggestions au maire qui, soit dit en passant, a fait vider et fermer de son propre chef le musée intercommunal qui avait un réel succès auprès des touristes.

Problème : toute idée, toute suggestion qui ne vient pas du maire est systématiquement rejetée. Inutile de discuter. Un ancien élu au conseil municipal ira jusqu’à reconnaître publiquement « l’attitude fermée » du maire, son « autoritarisme exacerbé complété d’une agressivité verbale permanente ».

Une journaliste n’a-t-elle pas fait les frais de cette agressivité lorsque, en octobre 2017, voulant prendre des notes lors d'une réunion publique en vue de faire un article, elle a vu le maire s’approcher très près d’elle et la pointer du doigt en lui interdisant d’écrire ce que venait de dire le chef des élus d’opposition au conseil municipal ?

Le principe qu’applique le maire pour garder son pouvoir se fonde sur une sentence biblique : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. » À partir de là, l’occupation principale de l’élu est de « fliquer » les habitants pour savoir qui parle à qui, quels sont les « pour » et quels sont les « contre ». Les « pour » sont bien vus et ont tous les droits ; les « contre » sont soupçonnés de porter atteinte à la réputation du premier magistrat de la ville, lequel leur reproche même de constituer un noyau dur d’opposants à sa politique que, bien sûr, il imagine irréprochable. Ainsi va la démocratie à Rouffach ; ainsi Rouffach s’installe-t-elle durablement une apathie ne pouvant que dévaloriser son image.

Très récemment, quelques jeunes étudiants syriens de passage à Rouffach ont fait cette remarque pertinente : « Chez nous, en Syrie, on essaie de sauver notre patrimoine qui a résisté aux guerres. À Rouffach, vous semblez le laisser tomber en ruines... » On a bien tort de ne pas écouter ceux qui voient avec un regard extérieur une réalité qui ne semble plus déranger ceux qui s’y sont habitués.


Adrien Dennach

Vous avez aimé ces articles