Adieu Hubert Bari,
Je t’ai énormément apprécié, jusqu'à la fin. Je sais que ce n'est pas ton cas, tu t'es braqué quand tu as commencé à réussir ta vie et ton travail au sujet d'expositions prestigieuses. Nous nous sommes connus par le biais d'une amie commune, elle et moi, vivants en cité U. Soirées bruyantes et joyeuses avec toute la bande. Nous étions fauchés, toi beaucoup moins, mais nous partagions notre bonne humeur et nos plateaux repas des restaurants universitaires qui feraient fuir les étudiants d'aujourd'hui. Belle ambiance, bel avenir, on était jeunes, magnifiques, sveltes et surtout heureux. De l'amitié à l'état pur.
Toi, tu ruminais, mais avec un sourire las, tu te cherchais... Je ne l'avais pas remarqué, dans ma logique estudiantine égoïste, je n'avais pas compris ton malaise. On avait fait les quatre cents coups, à Paris, aux endroits pour étudiants fauchés. Un jour, tu nous invitas dans ton appartement, situé dans le centre névralgique de la Petite France, ton appartement était fabuleux, tous les murs étaient tapissés de Zuber... La classe absolue. Je compris que tu étais une personne à part. La culture et l'art avaient fortifié notre amitié. Tu n'étais pas réellement un étudiant, tu travaillais au musée de minéralogie. Je me rappelle, tu manipulais une machine complexe et impressionnante indiquant la composition d'échantillons de roche, à la demande d'étudiants.
La fin de notre amitié approchait à grands pas. Subitement, tu fis la tronche à toute la bande et tu changeais de sphère pour t'attaquer à ton grand projet professionnel. Du lourd. Ayant rompu les ponts, on ne pensait plus avoir de tes nouvelles, ce ne fut pas le cas.
Travaillant dans une entreprise de décor de spectacle, j'allais involontairement participer à la création de tes expositions internationales, tu inspectais mon travail entouré de tes stagiaires. Tu parlais seulement au responsable de la société, je n'existais pas. Malgré cela, je suis allé avec nos anciens amis à tes toutes premières expositions, tu restas de marbre en nous voyant, pire, tu utilisas une porte dérobée pour t'échapper. Du mépris ? Certainement.
Travaillant dans une entreprise de décor de spectacle, j'allais involontairement participer à la création de tes expositions internationales, tu inspectais mon travail entouré de tes stagiaires. Tu parlais seulement au responsable de la société, je n'existais pas. Malgré cela, je suis allé avec nos anciens amis à tes toutes premières expositions, tu restas de marbre en nous voyant, pire, tu utilisas une porte dérobée pour t'échapper. Du mépris ? Certainement.
La vie continua, cette fois-ci avec une plus grande distance, de temps à autre, on avait de tes nouvelles par le biais de Canal+ ou tu vins à l'émission, " nul part ailleurs. " Flanqué de deux gardes du corps, tu présentas des diamants des plus célèbres.
Nous étions ravis pour toi. Mais, la roche Tarpéienne est proche du Capitole.
Les journaux donnaient des nouvelles peu rassurantes, on parlait de malversations, de favoritismes à ton égard. Rassure-toi, la grande majorité des articles ont disparu.
Le journal "Le Parisien" fit une piqure de rappel sur l'une des affaires, ce 18 juillet 2007, encore trouvable sur le net.
Puis ce fut l'exil doré au Qatar, tu travaillas pour un Musée.
Ton retour en France se fit en catimini, te voilà écrivain, tu as écrit des romans historiques situés en Alsace. Nous étions ravis, mais cette fois, la bande n'osa plus t'approcher...
Le temps passa, par la suite, j'appris par le biais d'un ami, ton décès. Stupéfaction, de plus, cet ami ignorait que je te connaissais, je lui fis donc un résumé qui reste heureux, du moins, celle de l'époque estudiantine.
À mon tour, je prévins nos anciens contacts. Nous tous, nous vieillissons, les boomers sont sur la corde raide... Tu nous rappelles cette échéance.
Que là où tu sois, tu sois apaisé, et que ta curiosité soit éblouie de merveilles. Repose en paix, cher Hubert.
Maxime Gruber
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