Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

vendredi 16 février 2024

Rouffach, archive du 21.01.2021 : Arsène Lupin à Rouffach, l’affaire du Musée.

Arsène Lupin à Rouffach, l’affaire du Musée.

Le lundi 29 juin 2020, les bénévoles de la « Société d’Histoire et d’Archéologie du canton de Rouffach » (SHACR) devant assurer l’après-midi une permanence découvrent le Musée du Bailliage vidé de ses œuvres. Nous imaginons leur choc en voyant les vitrines vides et fermées, les clés ayant disparu. Les « montes-en l’air » ont agi avec brio et célérité pendant le week-end.

L’affaire fait le tour de la ville et l’on devine de suite qui est le responsable… Pour comprendre, revenons en 1948, le 24 janvier est créé la « Société d’Histoire et d’Archéologie du canton de Rouffach» (SHACR). Les statuts de cette association, enregistrés au Tribunal cantonal de Rouffach, précisent en leur article 14 que « tous les objets faisant partie du Musée régional de Rouffach seront la propriété de l’association, à l’exception cependant des objets et collections confiés au musée à titre de dépôt (NDLR : souvent par des particuliers. »

Au cours des années, le musée, fidèle à sa vocation et à ce qui a été établi par ses fondateurs, s’enrichit d’œuvres qui sont soit données, soit simplement prêtées à la SHACR. Ces œuvres arrivent tant de Rouffach que des communes constituant alors le canton avant son redécoupage de 2014 : Gundolsheim, Soultzmatt-Wintzfelden, Westhalten, Osenbach, Pfaffenheim, Gueberschwihr, Hattstatt.

Tout allait dans le meilleur des mondes, jusqu’au moment où le maire de Rouffach, Jean-Pierre Toucas, décida de prendre les choses en main. En 2018, il bombarde l’archiviste de la ville, « Conservatrice du Musée du Bailliage ». Un état de fait imposé à la SHACR qui perd tout le contrôle décisionnaire, notamment celui des œuvres du Musée du Bailliage. La conservatrice a ainsi toutes les prérogatives pour désosser le musée et elle va s’y employer. Toutes les œuvres exposées au musée du Bailliage, y compris celles appartenant de droit à la Société d’Histoire, aux communes voisines et aux donateurs, sont estampillées « propriété de la ville de Rouffach » !

Des œuvres participant à la démarche pédagogique du Musée disparaissent ainsi que toutes les explications. Le fruit d’un long travail des membres de la SHACR. Les clés du Musée et des vitrines appartenant en grande majorité à la Société d’Histoire disparaissent à leur tour. Pour marquer encore plus le nouveau territoire du maire, le « Musée du Bailliage de Rouffach » devient le « Musée de la ville de Rouffach ». Tant pis pour les œuvres d'autres villes pourtant propriétaires.


Solde d’été, tout doit disparaître !

Puis vint l’apothéose de ce lundi 29 juin 2020, la disparition surprise de toutes les œuvres du Musée. Alertés, le Président et le Vice-Président de la Société d’Histoire, se doutant qui en étaient les auteurs, se rendent à la gendarmerie de Rouffach. Le gendarme adjudant, impressionné et sentant l’affaire délicate, propose de programmer une rencontre comme témoin assermenté avec le maire de Rouffach, la conservatrice du Musée et le président de la SHACR, M. Romain Siry et le vice-président, M. Denis Crouan. Le maire, ne voulant pas trop que la maréchaussée se mêle de cette affaire, accepte une rencontre uniquement sans elle. De ce fait, la méfiance étant de règle, elle n’aura pas lieu. La mairie bloque toute demande de conciliation, pire, le maire de Rouffach devient encore plus acariâtre que d’habitude, mais la « SCHAR » ne cède pas et exige son bon droit. Elle demande la restitution et la remise en place des biens appartenant à l’association et aux autres villes. Leurs étiquetages avant leur changement fait par Mme Rueff. Enlever la suspicion contre la conservatrice en montrant ses titres et la régularité de sa désignation par le maire. Et bien sûr, respecter l’association en appliquant un réel partenariat.

Mais à quoi joue le maire de Rouffach ?

Trente-et-une années comme maire, c’est un exploit, mais également une grande solitude à vouloir évincer toutes les personnes compétentes pouvant être un danger potentiel. Le patrimoine et le culturel semblent l’ennuyer quand on voit l’état sinistré de l’église des Récollets, c’est patent, et surtout une faute. Un chef-d'œuvre en perdition, malgré la possible aide de Stéphane Bern refusée par le maire. Le maire a parfaitement le droit de préférer la politique politicienne : faire de la stratégie, des alliances avec les villes et les villages voisins. L'inconvénient est que cela prend du temps. S’occuper de sa ville en créant des actions pérennes serait aussi un plus. Cela fonctionne ailleurs, Rouffach a tout pour devenir une ville exemplaire, aux nombreuses activités et avec un patrimoine exceptionnel, comme le fait si bien Eguisheim. Évidemment, l’opposition municipale est « vent debout » pour redorer l’attractivité de la ville et remettre son patrimoine au goût du jour. Ce patrimoine mis en avant par l’opposition, le maire de Rouffach n’en veut pas, le laisse mourir et préfère l’escamoter que de le laisser à d’autres. Nous avons des questions : ayant vainement essayé de contacter le maire, il est en vacances, n'ayant pas pu avoir des éclaircissements de la mairie et de la conservatrice, il est légitime de se poser quelques questions ! Qui était présent pendant l’enlèvement ? Pourquoi a-t-on vidé les œuvres du Musée ? Dans quel état sont-elles ? Où sont-elles entreposées ? Que veut en faire le maire ?


Maxime Gruber

vendredi 29 décembre 2023

Solstice d'hiver 2023






Aujourd'hui, ce 22 décembre, c'est le Solstice d'hiver 2023 de l'hémisphère nord. Si vous êtes païens (celtes et peuples du nord), c'est le moment de vous vêtir de peau de bêtes.
De vous coiffer de cornes de cerf et de grimper la colline d'une forêt des plus sombres pour faire un immense bucher.

Joyeux Solstice !

Maxime Gruber

Guy Marchand n’est plus.

Guy Marchand n’est plus.

Il n’est plus, on l’imaginait immortel. Toujours gouailleur, sourire trop entendu en coin, on ne lui la fait pas. Râler était aussi dans ses attributions..
Un boomer magnifique.

Qui se rappelle son extraordinaire jeu d’acteur, souvent muet, nageant de long en large dans le film : « le maître nageur » de Jean-Louis Trintignant ?
C’était un sportif, Guy. Et, râleur, ne l’oublions pas.






Pendant la campagne de presse de la sortie de « Coup de Torchon », le voici interviewé pour son rôle de chef de la police en Afrique occidentale. Une satire, entre autres, de la colonisation. Un rôle à contre-emploi, passant pour le pire des benêts, il en garda visiblement un mauvais souvenir, qu'il conta aux critiques de cinéma horrifiés. "J'avais un rôle ? Ah bon ? Expliquez-le-moi... C'était un film ? " Les critiques ramaient, ramaient et se sont vengés en disant qu'il ne faisait pas son travail de promotion. Inadmissible ! Sacré Guy.

Son plan de carrière en a visiblement pâti.
Le voici dans des films moins prestigieux dont le « P'ti con », basé sur la BD de Gérad Lauzier. Il tint le rôle d'un père digne, essayant vainement d'aider son fils gâté et immature.
La télévision sera sa seconde maison avec la série « Nestor Burma »dont il en est le héros. Notre détective privé ressemble peu au personnage de la BD de Tardi ou des romans policiers de l'auteur, Léo Malet. Mais, la sauce prend assez bien, même si on se demande souvent si Guy se moque intérieurement de son propre rôle. Un côté assez « bancable » tout de même.

Il était aussi un crooner, Guy. Et un bon !
Un vrai touche à tout, des plus brillants.
Repose en paix, Guy, ta prestation, ton vrai personnage qui pointait tellement dans ton jeu d'acteur, lui, nous restera.


Maxime Gruber


Adieu Hubert Bari,

Adieu Hubert Bari, 


Je t’ai énormément apprécié, jusqu'à la fin. Je sais que ce n'est pas ton cas, tu t'es braqué quand tu as commencé à réussir ta vie et ton travail au sujet d'expositions prestigieuses. Nous nous sommes connus par le biais d'une amie commune, elle et moi, vivants en cité U. Soirées bruyantes et joyeuses avec toute la bande. Nous étions fauchés, toi beaucoup moins, mais nous partagions notre bonne humeur et nos plateaux repas des restaurants universitaires qui feraient fuir les étudiants d'aujourd'hui. Belle ambiance, bel avenir, on était jeunes, magnifiques, sveltes et surtout heureux. De l'amitié à l'état pur.

Toi, tu ruminais, mais avec un sourire las, tu te cherchais... Je ne l'avais pas remarqué, dans ma logique estudiantine égoïste, je n'avais pas compris ton malaise. On avait fait les quatre cents coups, à Paris, aux endroits pour étudiants fauchés. Un jour, tu nous invitas dans ton appartement, situé dans le centre névralgique de la Petite France, ton appartement était fabuleux, tous les murs étaient tapissés de Zuber... La classe absolue. Je compris que tu étais une personne à part. La culture et l'art avaient fortifié notre amitié. Tu n'étais pas réellement un étudiant, tu travaillais au musée de minéralogie. Je me rappelle, tu manipulais une machine complexe et impressionnante indiquant la composition d'échantillons de roche, à la demande d'étudiants.




La fin de notre amitié approchait à grands pas. Subitement, tu fis la tronche à toute la bande et tu changeais de sphère pour t'attaquer à ton grand projet professionnel. Du lourd. Ayant rompu les ponts, on ne pensait plus avoir de tes nouvelles, ce ne fut pas le cas.
Travaillant dans une entreprise de décor de spectacle, j'allais involontairement participer à la création de tes expositions internationales, tu inspectais mon travail entouré de tes stagiaires. Tu parlais seulement au responsable de la société, je n'existais pas. Malgré cela, je suis allé avec nos anciens amis à tes toutes premières expositions, tu restas de marbre en nous voyant, pire, tu utilisas une porte dérobée pour t'échapper. Du mépris ? Certainement.

La vie continua, cette fois-ci avec une plus grande distance, de temps à autre, on avait de tes nouvelles par le biais de Canal+ ou tu vins à l'émission, " nul part ailleurs. " Flanqué de deux gardes du corps, tu présentas des diamants des plus célèbres.
Nous étions ravis pour toi. Mais, la roche Tarpéienne est proche du Capitole.
Les journaux donnaient des nouvelles peu rassurantes, on parlait de malversations, de favoritismes à ton égard. Rassure-toi, la grande majorité des articles ont disparu.
Le journal "Le Parisien" fit une piqure de rappel sur l'une des affaires, ce 18 juillet 2007, encore trouvable sur le net.

Puis ce fut l'exil doré au Qatar, tu travaillas pour un Musée.
Ton retour en France se fit en catimini, te voilà écrivain, tu as écrit des romans historiques situés en Alsace. Nous étions ravis, mais cette fois, la bande n'osa plus t'approcher...
Le temps passa, par la suite, j'appris par le biais d'un ami, ton décès. Stupéfaction, de plus, cet ami ignorait que je te connaissais, je lui fis donc un résumé qui reste heureux, du moins, celle de l'époque estudiantine.

À mon tour, je prévins nos anciens contacts. Nous tous, nous vieillissons, les boomers sont sur la corde raide... Tu nous rappelles cette échéance.
Que là où tu sois, tu sois apaisé, et que ta curiosité soit éblouie de merveilles. Repose en paix, cher Hubert.


Maxime Gruber

mardi 21 novembre 2023

La Justice sort la Grosse Bertha contre cinq jeunes militants d’Unser Land. Le Grand Est fournit les munitions.


Ce procès du mercredi 15 novembre 2023, au tribunal de grande instance de Mulhouse, a été le point culminant d’un conflit permanent. Entre l’aspiration de la majorité des Alsaciens pour la sortie de la grande région, et cette entité des plus artificielles, ayant tout le répondant nécessaire pour survivre.



La Genèse du conflit.

La plupart des hommes politiques désirent rester dans la mémoire humaine, certains auront leur nom apposé à un musée, une avenue, voire une rue, une impasse ou une plaque apposée à un Ehpad. François Hollande, président « normal » a voulu nous laisser une trace de son passage à l’Élysée par un cadeau empoisonné. Les grandes régions, se substituant aux anciennes, bien plus historiques. Le mariage de la carpe et du lapin, mieux, pour le Grand Est : un mariage forcé entre la cigogne, le grand tétras et l’escargot. Pour en faire un pâté homogène, il faut tout passer au mixeur. Sacrifier son identité pour un meilleur futur fantasmé.

Votre pognon.

Quel est le but de cette dernière couche du mille-feuille administratif, quel est son intérêt ? Votre pognon. Cette création parisienne apparue brusquement a déjà des besoins somptuaires. Comme tout devient bien plus complexe, que les partages des tâches sont redistribuées et enchevêtrées, il en faut beaucoup. Ayant une grande marge de manœuvres dans la plupart des domaines, son appétit envers nos bas de laine devient grandissant.

Dépouiller l'Alsace pour la Lorraine et la Champagne.

Comme les tribuns de la dernière assemblée générale du « MPA » (Mouvement pour L'Alsace) l'indiquaient, l'épicentre du Grand Est est Nancy. Toutefois, pour la manne financière par l'impôt, l'Alsace est la grande pourvoyeuse, tout en perdant progressivement ses institutions dans le médical, le judiciaire et l'académie, au profit de la capitale des Ducs de Lorraines. On fit, dans cette même assemblée, une blaguounette des plus inquiétantes : pour que le recteur de l'Académie de Strasbourg puisse acheter une gomme, il doit avoir l'aval de son collègue de Nancy.

On en est là, un beau cadeau de notre si « cher » Jean Rottner voulant se venger d'une Alsace ingrate et faire plaisir à ses nouveaux amis lorrains. Certains élus Alsaciens opportunistes se sont aussi fait acheter. Le Grand Est, entité ayant de sympathiques moyens financiers malgré la crise, attire certaines convoitises et trahisons.

Le match entre Unser Land et le Grand Est.

Une institution ayant uniquement la légitimité de Paris ne pouvait qu'être en conflit avec le parti autonomiste Unser Land. Une guerre froide s'est instaurée, l'une utilisant ses finances pour imposer son point de vue, faisant sa promotion telle une entreprise privée

Le parti politique, lui, ayant assez de militants pour essayer de démontrer la gabegie de la grande Région. Ambiance délétère…




 

Le jour de la peinture !

Bien sûr, cette situation d'une supra-région omnipotente aimant s'aguicher dans les événements sportifs en mettant son logo à bas coût (authentique, réalisé en interne) et d'une esthétique controversée peut agacer certains. De jeunes Alsaciens, militants chez Unser Land, désirant arrêter cette propension de la grande région à vouloir faire sa propagande aux frais du contribuable, complotent. Leur arme fatale sera... deux pots de peinture pendant le Tour de France.

Leur mission ? Asperger d'acrylique blanche, les véhicules du Grand Est de la caravane, le point d'impact devant être les logos tristement célèbres de l’institution. Cet acte devait « signifier à la région Grand Est que cette propagande était une provocation dans cette Alsace annexée de force à cette « région » en 2014 et qui demande depuis lors sans cesse à retrouver ses institutions ». Le commando réussit parfaitement son but. Il faudra donc attendre forcément le retour du bâton.

Une enquête de fourmis pendant une année...

Le Grand Est fou-furieux et exigea des coupables et des réparations pour leur image pourtant déjà bien écornée. D'énormes moyens sont mis à la disposition des enquêteurs.

Exploitation de la vidéo surveillance, relevés téléphoniques, enquête de voisinage, analyse de la peinture, tapissage photographique… c’était un dispositif digne d’une enquête criminelle que la gendarmerie a mise en place pour retrouver les auteurs. Après plus d’un an d’enquête, un dossier de près de 600 pages a été constitué. Tout semblait bien hermétique et les vengeurs bien masqués. Puis vint la gaffe, un simple message sur Facebook permis aux enquêteurs de remonter la piste des redoutables « guérillos ».

Une perquisition emplie de symboles...

Le 23 mai 2023, quatre équipages de gendarmerie se sont rendus au petit matin chez les trublions et ont procédé à une perquisition des domiciles. Le meneur a été menotté par les gendarmes. En tout, une vingtaine de gendarmes ont été mobilisés pour cette opération. Les jeunes militants ont été placés en garde à vue et soumis à un interrogatoire. Nous ne sommes pas loin des brigades de Clemenceau. Les symboles, je vous disais. Ils sont cinq ! Nous avons même un prévenu de trop, le filet était un peu trop grand ?

Les supérieurs hiérarchiques d'Unser Land n'étaient pas au courant des préparatifs de cette expédition. Un message laconique indique la situation :

« Si ce mode d’action est contraire à notre charte et si à aucun moment Unser Land n’a été au courant ou impliqué dans cette action, au vu du contexte, on peut toutefois comprendre le geste de nos militants. »

Un premier procès expéditif pour rien.

Ayant reconnu les faits, les dangereux bandits de grands chemins cyclables ont été inculpés pour dégradations et pour avoir exposé directement autrui à un risque immédiat de mort ou une infirmité permanente. Rien que ça !!! Le cinquième prévenu, dont la seule motivation était de déployer sa banderole, a évidemment clamé son innocence, mais les pandores sont restés impassibles, elle a été inculpée.

L’affaire aurait dû être jugée et réglée en octobre dernier à l’occasion d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, permettant un plaider-coupable des prévenus donnant la possibilité de juger rapidement les reconnaissant sa culpabilité. Ceci, dans l'absolu, est donnant, donnant : « je dis que je suis coupable et j'obtiens une peine légère ».

Mais, le juge n’a pas homologué la proposition du procureur. Une peine de prison de six mois avec sursis pour les trois auteurs du jet de peinture. Plus un stage de citoyenneté ainsi que la réparation des dommages et les deux autres, dont un a filmé la scène et l'autre au courant de rien, à quatre mois avec sursis. Le juge a estimé que cette « action politique » devait être jugée solennellement et en public par le tribunal judiciaire de Mulhouse, en audience collégiale, d’autant qu’il y a des victimes. Nous voici donc dans un véritable futur procès politique !

Un procès au tribunal de grande instance de Mulhouse, où se mêlent la politique et la farce.

Ce mercredi 15 novembre, les cinq prévenus, inconnus de la justice et au casier encore immaculé pour quelles minutes, étaient présents à la barre du tribunal judiciaire, dans une salle d’audience pleine à craquer de militants et sympathisants d’Unser Land. Un procès politique ? On y est. Tout le monde a mis la main à la pâte, la justice et le Grand Est, aussi. Les mis en cause devaient répondre de dégradation de bien d’autrui aggravé lors d’une manifestation sur la voie publique et pour mise en danger d’autrui pour violation d’une obligation de sécurité.

Deux véhicules siglés « région Grand Est » et une troisième voiture ont été souillés, plusieurs mètres de voiries, les murs et les vitraux de la chapelle toute proche, également. « Des personnes dans les véhicules ont aussi été touchées et surtout choquées et c’est sans parler des risques d’accidents si les véhicules n’avaient pas été maîtrisés par leur conducteur », a rappelé la présidente de l’audience.

Gros malaise pour les prévenus, l'un d'entre eux, n'est pas impliqué dans l'« opération peinture ». Elle préparait sa une banderole. Selon les prévenus, la juge n'en tient pas compte... Tout en sachant qu'un autre a tout simplement filmé, cela commence à faire beaucoup.


Des plaintes ou pas...

La CEA, propriétaire de la chaussée maculée de blanc, s'était porté partie civile, mais a retiré sa plainte, certainement en voyant qui étaient les perturbateurs. On ne tape pas sur les ennemis des ennemis. Amaury sport, le grand organisateur sportif de la CE n'est pas aussi partie civile, grand seigneur, il ne veut pas mettre de l'huile sur le feu.

Pour les plaintes, deux institutions sont présentes : la mairie d’Oderen désire le remboursement du nettoyage pour 1 400 euros, cela reste bon enfant. Le Grand Est, un peu moins, ce dernier demande 3 500 euros (estimation) sans compter de divers suppléments pour dommage et intérêt. Atteinte à l'image du Grand Est ! Comme s'il n'y parvenait pas tout seul !


Quatre victimes collatérales.

Les deux conducteurs des voitures au logo « bleu, puissant et vibrant » ont aussi des exigences.
Pour le premier, la prise en charge du nettoyage de sa veste et 500 euros de préjudice moral. Le second voulait aussi un dédommagement.
 
La troisième personne a indiqué devoir aller voir un coach mental... puis a précisé qu'elle était déjà suivie avant l'affaire.
Un ange passe, la juge revient à la charge : pourtant vous m'avez écrit, que vous avez été choquée.
 
Le procureur enfonça le clou. « On a touché à des personnes et certain ici même veulent en faire une tribune politique. »

L'église d'Oderen pardonne.

Des bénévoles ont nettoyé le mur tâché ainsi que des vitraux. Elle ne se porta pas partie civile.

« Vous voulez faire de la politique ? On va faire de la politique ! »

Ainsi, on a bien compris le message, les cinq prévenus sont d'horribles délinquants. Ces derniers font leur mea-culpa, excédés par la politique de la région Grand Est avec des sommes folles consacrées à leur propagande. « Cette caravane était une provocation dans cette Alsace annexée de force à cette région en 2014. »
Le juge et ses assesseurs se sont retirés quelques minutes pour statuer. Le verdict est plus lourd, qu'à la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Ce n'est plus six mois avec sursis pour les trois militants ayant repeint les voitures, mais les cinq ! Sans oublier les nombreux frais à leur charge.


Un procès théâtralisé ?

En conclusion le fossé entre le Grand Est avec la plupart des Alsaciens dont Unser Land est encore plus profond. Et n’oublions pas que le service juridique du Grand Est est payé avec nos impôts.

Un procès théâtralisé à outrance montrant les tenants et les aboutissants des différents partis. Les cinq militants ont payé le prix fort, malgré les centaines de messages de soutien.

Il faudrait aussi relativiser l'affaire, personne n'ayant été blessé et heureusement. La peine se veut exemplaire, un peu trop même, certains vrais délinquants doivent ricaner.


Maxime Gruber




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