Le terme alsacien, "Frèch", signifie "effronté" ou "insolent" comme nos articles sans concessions.
Avant propos
jeudi 20 juin 2024
dimanche 16 juin 2024
Compétences en Alsace ?
Compétences en Alsace ?
Non, non et non, messieurs, l’Alsace ne veut pas « plus de compétences ». Elle veut retrouver son périmètre de région administrative.
F. BIERRY valide-t-il le communiqué que l’association des départements de France vient de diffuser ?
samedi 15 juin 2024
La mairie de Strasbourg rosse la Montagne Verte.
La mairie de Strasbourg rosse la Montagne Verte.
« Liberté-Fraternité-(Ir)respect ! »
La nouvelle
devise de la mairie de Strasbourg, l'ayant faite à l'envers aux habitants du quartier…
De belles personnes n'ayant aucun scrupule à la manipulation pour arriver à leur fin. Une organisation bien huilée, ayant visiblement dispatché et répété le rôle de chacun avant cette réunion fatidique.
Leur but ? Un projet d'installation d'un centre d'hébergement d’urgence pour personnes sans-logement, il sera sur un terrain, rue de la Montagne Verte. Comme à leur habitude, nos politiques ont trouvé l'emplacement adéquat : pollué et inondable. Les habitants de la Montagne-Verte sans pouvoir décisionnel ont dû endosser l'habit de l'égoïste, un tantinet raciste. Une parfaite réussite municipale.
Comment reprendre la main dans les réunions contre un public hostile ?
Voici la recette, la marque de fabrique de ce mandat.
D'abord, dépayser le lieu de la rencontre. Certaines personnes de la Montagne Verte seront moins motivées pour y participer.
Battre le rappel des fidèles de la mairie pour phagocyter la réunion, ainsi, on pourra donner un avis différent de ceux opposés au projet.
Proposer à ses troupes des angles d'attaque, le but étant de dénoncer les râleurs comme de mauvaises personnes sans cœur, voire racistes.
Faire un grand barrage de tables devant le public, avec de nombreux élus et représentants de la mairie. C'est assez impressionnant et dissuasif contre toute éventuelle rébellion. Disséminer des taupes sur les bancs, créer le chaos pour que les opposants ne sachent pas où ils en sont ni avec qui.
Toujours avoir un exutoire pour se dépatouiller en cas de difficulté, puisque l'État est l'une des cibles préférées de la mairie.
Pour conclure, il faut employer le mot « respect » dès que possible et le mettre à toutes les sauces. Il fallait oser, devant des habitants ignorés et méprisés. Certains élus strasbourgeois osent tout, c'est même à cela qu'on les reconnait.
Le spectacle, car c'en est un, peut commencer.
La réunion du 11 juin.
À la suite de la déroute des élus devant des riverains vindicatifs pendant la réunion du 27 mai, en voici une nouvelle sur le mode « maitresse d'école autoritaire » prête à punir les vilains chenapans. On va les mater, ces habitants ne voulant pas un supplément de « misère du monde ». La salle est bondée, c'est même impressionnant. Les 250 chaises des invités étant à quelques exceptions près occupées.
La longue tablée des élus l'est aussi, c'est presque intimidant. Ce n'est pas anodin et certainement voulu. Les adjoints et le personnel de la mairie ont retrouvé de leur superbe. Tel un Adrien Zeller de la belle époque, l'adjointe Nadia Zourgui arrive en retard. Rien de mieux pour montrer son importance.
La salle est prête, ça va chauffer.
On avertit les éventuels garnements de la salle.
Le « chauffeur » de la salle prévient tout ce petit monde et cela commence fort :
« On vous remercie pour votre présence et, en tout cas, soyez les bienvenus pour cette réunion qui aura lieu ce soir. Et... en toute quiétude, on espère que cela sera bien dans un échange respectueux. »
Ce mot, respectueux, sera l'un des plus employés par la petite troupe de la mairie.
On laisse la place à l'adjointe Carole Zielinski, un choix non anodin, étant experte pour mener les débats difficiles. « Je ferai tout simplement l'animation de ce temps d'échange, de cette réunion d'information. » Information est le second mot important de la soirée.
Suzanne Brolly, vice-présidente écologiste de l'Eurométropole de Strasbourg ayant changé d'avis après son article dans le journal "le Monde", est présente.
Rappelons-nous : « Dans un contexte de crise du logement, avec un déficit de logements abordables, il n'est pas acceptable qu'il y ait de la vacance » !
La voici reniant ce beau principe pour sauver ce projet municipal.
N'oublions pas, dans ce surnombre d'employés et d'élus attablés ou disséminés dans la salle, l'adjoint Pierre Ozenne, notre pompier de service, un tantinet pyromane pour ses interlocuteurs.
L'adjointe Floriane Varieras, la porteuse du projet, a elle aussi, des comptes à régler avec les habitants de la Montagne Verte, elle ne s'en privera pas.
L'absence de l'État à cette réunion, du pain bénit pour la municipalité.
Carole Zielinski désigne déjà son exutoire préféré : l'État et la préfecture :
« Je dois excuser la non-présence de l'État. Comme vous le savez, ce projet est porté par la ville de Strasbourg et par l'État également. C'est une compétence de l'État, de l'hébergement. Malheureusement, avec les nouvelles élections qui arrivent sous peu de... Oui, des législatives qui arrivent... l'État n'a pas souhaité être présent ce soir ».
La mairie est heureusement là.
« Et, donc, dans ce contexte-là, nous souhaitions organiser cette réunion d'information. D'abord pour vous donner la parole, pour bien vous entendre sur les inquiétudes, les remarques, les questions que vous avez. Peut-être des sujets en particulier que vous voulez que nous accomplissions ensemble... »
Un petit rappel :
« Évidemment, les différences d'avis sont parfaitement entendables. Tout simplement, la question de l'échange qui va se passer sera de se faire dans le respect, l'écoute et l'écoute de toutes et tous, de vous comme de nous... »
Une rapide présentation du projet avant les questions.
Il s'agit d'un projet de création d'un centre familial d'hébergement et d'un centre professionnel pour 15 familles, 80 personnes. Il sera porté par la préfecture et à l'occasion d'une insertion professionnelle pour des familles réfugiées étant sur le territoire de Strasbourg et de l'Eurométropole...
Pensée comme éphémère, cette installation sera financée par l’État (environ 600 000 € par an) sur un terrain de 2 000 m2 proposé par la Ville.
La construction de type Algeco devra disparaitre dans dix ans. Selon la mairie, cette réversibilité totale découle du terrain appartenant à la ceinture verte.
Enfin, les questions du public fusent respectueusement, il va de soi.
« Vous disiez, il y a quelque temps, qu'il n'y avait pas forcément de fonds publics pour améliorer la sécurité dans le quartier. Comment comptez-vous, en ce cas l'améliorer dans ce contexte ? »
« Au tout début de la présentation du projet, vous avez parlé de 5 ans, d'un projet temporaire de 5 ans, 10 ans maximum. On voit 10 ans sur le tableau. Par conséquent, je pense que ce sera 20 ans ? »
« Vu la gravité politique actuelle, l'absence de l'État aujourd'hui, je propose un moratoire sur ce projet ! »
« Ma question, c'est de savoir comment l'écologie d'aujourd'hui n'est pas pour réhabiliter les nombreux bâtiments abandonnés appartenant à la ville. Pourquoi le budget n'est-il pas fait pour réhabiliter ces bâtiments plutôt que de mettre des Algeco sur le terrain ? »
« Cela fait une quinzaine d'années que j'habite dans ce quartier. Je l'ai connu sans les espaces verts, je le connais aujourd'hui avec. Malheureusement, tous les week-ends, il y a des seringues et des bouteilles de bonbonne de glace. Je comprends que des familles ont besoin d'être hébergées. Est-ce le bon endroit ? »
« Les écoles sont saturées et ont le plus fort taux d'absentéisme de Strasbourg. Comment allez-vous intégrer ces nouveaux habitants ? Vous parliez de 10 à 20 enfants. Pour 15 familles, il y a donc au minimum 15 enfants. Votre solution pour 10 enfants semble intenable. »
Les critiques continuent sur les mêmes thèmes, la mairie répliquera en faisant barrage. Ainsi, elle veut bien écouter et communiquer tout en campant sur ses positions.
La réplique de la municipalité est cinglante.
Après de longues litanies explicatives, nous avons droit à un petit cours de morale de Floriane Varieras.
« La loi oblige l'égalité... Liberté, égalité, fraternité ! Je voulais insister sur le mot égalité. Et, donc nous voilà... »
La leçon aux habitants de la Montagne Verte continue, les autres quartiers ont aussi leurs centres d'hébergement. Tous ? Les riverains semblent dubitatifs.
Les « pour » et les « contre » disposés comme à l'Assemblée nationale.
D'abord, dans l'attente, les proches de la mairie vont répliquer, désarçonnant les riverains étonnés. Bien sûr, la suspicion de racisme est mise en avant pour clore toute sorte de débat.
Les agents dormants, disposés dans toute la salle et surtout à sa gauche, se mettent en branle.
Un jeune homme a son mot à dire, est-il du quartier comme il paraît l'indiquer ? Les riverains s'interrogent, on ne le connait pas.
« Bonsoir, merci beaucoup pour cette présentation. J'habite dans ce quartier également, Montagne-Verte, près du projet, et je m'interroge sur le sentiment d'insécurité qui a l'air d'être presque général, je dirais. Personnellement, je ne l'ai pas ressenti. Je voulais savoir s'ils se basaient sur des données chiffrées de délits enregistrés, démontrant une augmentation réelle de l'insécurité. »
Et, voici une strasbourgeoise n'habitant pas la Montagne Verte :
« Je n'ai pas forcément de questions, mais un témoignage à apporter. Ainsi, je fais partie d'une association qui accompagne les réfugiés à Strasbourg. Et, je peux entendre les inquiétudes, évidemment. Mais, il faut savoir quand même que ces « gens-là » ont des ressources et des compétences, notamment professionnelles. Ce sont des personnes qui étaient journalistes dans leur pays, qui étaient médecins, et aussi universitaires. Donc, je pense qu'on peut aussi considérer que ces personnes-là peuvent apporter des ressources et leurs compétences, et les mettre au service du quartier. »
L'objectif est de salir les habitants de la Montagne Verte par escarmouches pour les finir à l'artillerie lourde.
Les voici ennuyés dans leurs baskets et devant se justifier.
« J'habite ici depuis 33 ans. Je considère que je le connais mieux le quartier que la plupart d'entre vous, assis en face de moi. Et, je sais ce qu'on s'est pris. Nous sommes dans un quartier populaire. Nous estimons à peu près à 30% les structures sociales. Par ailleurs, j'entends tout à fait ce que madame a dit. Mais nous avons prouvé notre solidarité, à maintes reprises, par des actions sociales de l'Association Porte de la Montagne. De plus, nous avons insisté et demandé des sanitaires parce qu'il n'y en avait pas pour les sans-abris. Par conséquent, ne nous faites pas dire ce que nous ne voulons pas dire et surtout ce que nous ne pensons pas. »
Mais, le mal est fait. Les élus et les employés de la mairie, leurs affidés ont gagné.
Aucune transparence esquissée.
Le débat s'achève, montrant que les études ont été tenues à l'écart des habitants. Ces derniers répliquent.
« On a déjà vu des esquisses du projet. Je ne pense pas que ce soit le journaliste qui ait dessiné les esquisses que nous avons vues. Donc, on se pose vraiment des questions sur la transparence et sur le respect. En vérité, ce que nous demandons en termes de concertation, c'est que vous nous transmettiez les études des terrains nus sur la ville que vous avez étudiée. Pour ce que nous comprenions pourquoi ce terrain-là a finalement été décidé comme un des meilleurs de tout Strasbourg et de toute l'Eurométropole. »
La réponse de la mairie est étonnante.
« Il est normal que l'on ne vous présente pas d'esquisses. Puisque, c'est aujourd'hui qu'on définit le cahier des charges qui va nous permettre de consulter des candidats qui nous proposeront des esquisses. »
La messe est dite, avec bien sûr, le respect dû à une mairie, elle-même non respectueuse des habitants de la Montagne Verte.
La réunion se termine, une dame parvient à prendre le micro en se faisant (respectueusement) réprimander. Sa question est simple : « était-ce déjà acté avant la réunion ? »
La réponse dont les habitants se doutaient depuis le tout début de la réunion est enfin lâchée :
« Oui, c'est un projet qui est décidé, un projet réversible décidé, c'est-à-dire que dans 10 ans, il n'y aura plus rien. »
Nous sommes bien dans l'information, non dans la concertation, l'opacité contre les habitants impactés, ayant uniquement le droit de protester, ne pouvant interférer dans une décision actée et, cerise sur le gâteau, en se faisant par-dessus le marché traiter de racistes.
Moralité, si on vous demande le respect, exigez que ce soit réciproque.
La salle se vide, les riverains ayant compris qu'ils ont été roulés dans la farine partent sans profiter du vin d'honneur, façon de parler... la municipalité pavoise, ce sera double tournée de jus de pomme au bar. On projette de fêter cela à l'association aidant les réfugiés. La vie est de nouveau belle.
Un élu de l'opposition les observe, c'est Pierre Jakubowicz. Voici sa synthèse de cette réunion.
« C'était d'une réunion très descendante où on a refusé de donner les vraies informations aux habitants. On dit qu'il y a des enjeux sur la pollution des sols, mais on ne communique pas en transparence l'étude sur la pollution des sols.
De plus, on dit qu'il y a un cahier des charges quasiment finalisé, mais on n'a pas échangé avec les habitants pour potentiellement l'adapter ou le modifier. De plus, on est très flou sur la typologie des hébergés accueillis et la manière dont ils seront accompagnés. Il n'y a pas d'études d'impact social. Quand la question a été posée sur la scolarisation des enfants pris en charge, là aussi, on a fait la réponse de l'Elsau, où il n'y a pas assez de place dans un quartier déjà en grande difficulté. Et donc, on a bien vu que c'était une réunion pour essayer de noyer les colères. On avait fait venir des militants et des amis de la municipalité pour poser des questions orientées et tenter de faire la claque en fond de salle.
Mais, je pense que sur des sujets aussi sensibles, nous devons avoir encore plus de dialogues et de co-construction. Que les projets soient viables simultanément pour les habitants des quartiers concernés, mais également pour les publics accueillis parce que, entasser des familles sur un terrain pollué, dans des quartiers en difficultés, où il y a des problèmes d'insécurité, pas de services, pas de commerce, pas de places scolaires. On renforce la fragilité du quartier et les parcours de vie accidentés. Donc, c'est du n'importe quoi. Il faut le maximum de sérieux et de précaution pour construire les choses d'une manière réfléchie. Et là, on voit bien que ce n'est pas un projet construit intelligemment, c'est un projet opportuniste. On a un terrain vacant, on court à la facilité et puis on se dit, on verra bien après les implications et les conséquences. Il est bien plus porteur de se donner les moyens de rénover des logements vacants. Quand on parle des logements vacants, ils répondent que par des logements du parc privé. Et, en disant oui, il faut que la préfète saisisse. Mais, il y a du logement vacant, y compris dans le parc public, dans les biens de la ville, et dans le parc social d'habitation moderne, d'Ophéa …
Je pense qu'il serait beaucoup plus intelligent de jouer une double utilité, de rénover des logements vacants et de faire des hébergements d'urgence dans des structures pérennes et dures et de lier les deux. »
Maxime Gruber
mercredi 12 juin 2024
Les contre-mesures municipales suite à la Bérézina de la Montagne Verte.
Les contre-mesures municipales suite à la Bérézina de la Montagne Verte.
L'intox à la tomate pourrie et des embauches « nécessaires » avec une nouvelle balade ce 3 juin, des élus dans le quartier, accompagnés de policiers.
Les remerciements de l'équipe rédactionnelle.
Avant tout, je tiens à remercier encore une fois les lecteurs des « nouvelles fréch ». L'article intitulé « KO à la Montagne Verte » a battu tous les records de lecture du journal.
Ce nouveau plafond de verre explosé inciterait à relancer la création d'un vrai nouveau journal libre en Alsace. Affaire à suivre.
La rumeur de la tomate volante.
Il n'a pas fallu plus de 24 heures pour avoir des retours surréalistes suite à l'article de la réunion municipale du 27 mai à la Montagne Verte au sujet du centre d'hébergement d’urgence pour personnes sans-logement.
Voici le premier :
« Salut ! C'est une vraie histoire, les tomates jetées sur les élus à vélo ? »
« On me dit que les élus verts se sont fait jeter des tomates lorsqu'ils sont repartis à vélo en passant le long du canal de la bruche 😉. Qui lançait les tomates ? Ce serait arrivé le soir de la réunion. On parle d'embuscade ! »
Les habitants de la Montagne Verte questionnés sont les premiers étonnés. Personne n'est au courant de l'affaire, les associations des quartiers de même. Le drame serait arrivé le 3 juin après la déambulation des élus concernant la sécurité publique dans le quartier.
La rumeur bat de l'aile, seul un élu, Pierre Ozenne est rentré à vélo. Les autres en voiture de... la ville de Strasbourg.
Les 300 embauches à la mairie étaient « indispensables ».
Voici un second message sur Facebook d'une personne essayant de confirmer le nombre d'embauches municipales tout en atténuant la fonction des « ambassadeurs du changement » selon la mairie et définie par Catherine Trautmann de « commissaires politiques ! »
« Les embauches étaient nécessaires, vu l'état des services. Et, je parle en connaissance de cause, j'y ai travaillé. Notamment les ATSEM ou des agents recevant le public (cf la culture)....
Ça, c'est de la punchline pour les CM, je ne sais pas ce que c'est les "ambassadeurs", je ne vois que des agents. Et, sur les 300 beaucoup sont à l'accueil du public. Les autres chargés de mission sur des postes non pérennes (3 ans). Je vais vérifier » ...
À chacun ses lunettes de correction et cette vérification sera longue et se perdra certainement dans les nimbes de l'actualité.
Quand deux réunions de la mairie se télescopent à la Montagne Verte.
Après le fiasco de la réunion de la future implantation du centre d'hébergement d’urgence pour personnes sans-logement, c'est au tour, ce 3 juin, du thème de la sécurité. Celle-ci était déjà convenue depuis janvier suite aux sollicitations de l' « Association Portes de la Montagne Verte ».
L'association, depuis deux ans, constate une augmentation des problèmes de sécurité dans le quartier. Des problèmes d'effraction de voitures à répétition d'une fréquence mensuelle de cinq à neuf voitures fracturées. Des points de deal dans le quartier, des cambriolages à répétition. Pierre Ozenne refila la patate chaude à Mme Zourgui qui s'empressa de ne rien faire.
Le vase déborde.
Une nouvelle vague d'effractions de neuf véhicules fracturés dans un sous-sol d'une copropriété mit le feu aux poudres. Les riverains, furieux, contactèrent les DNA, un article parut prenant parti pour les habitants laissés à leur sort.
Dès le lendemain de la parution, Mme Zourgui contacte l'association, le quartier sera inséré dans un programme de tranquillité publique. En réalité, elle commence un cycle de réunions dans les quartiers sensibles ayant pour sujet la sécurité et l'aménagement de l'espace public. La Montagne Verte n'est donc pas privilégiée.
La mairie peine à embrayer, la réunion sera une déambulation.
Pas de réunion, mais une promenade dans le quartier de trois adjoints à la mairie de Strasbourg, Nadia Zourgui, Pierre Ozenne et Hamid Loubardi chaperonnés par des policiers, quatre ou cinq, selon les retours. Une mesure de protection suite à la réunion précédente des plus houleuses, une sidération devenue une crainte rétroactive en contrecoup aux contestations d'une foule hostile, voire frondeuse, à la limite de la sédition ? La méfiance est de mise et des deux côtés.
Forts de la présence policière, les élus sont prêts à « promener » les riverains pendant la déambulation.
Ambiance délétère se voulant éducative, surtout pour les habitants.
Quatre-vingts personnes se sont déplacées, un habitant interpelle Mme Zourgui : « Avez-vous peur au point de venir avec toute une brigade de police ? »
La réponse est assez ambiguë, « ils sont là pour vous expliquer... »
Les élus feront que cautionner les pandores ? Non, ce ne sera pas le cas, ils sont tout de même venus pour expliquer les directives municipales.
Une cellule psychologique déambulatoire ?
Et, voici la valse des idées, souvent pas retenues, et un effort essentiellement demandé à la police. Bref, les élus sont passés et cela suffit ainsi.
Certains excédés demandent aux élus d'arrêter de mentir, l'agacement contre la rhétorique.
On promet plus de passages de véhicules de police, de mettre en place de la vidéoprotection. Mais, cette dernière sera difficile, il y a des arbres...
On parle de l'insécurité nocturne, Pierre Ozenne sort du bois et explique pendant près de quarante minutes que cette insécurité n'est qu'un sentiment dû à l'obscurité. Pourtant, les habitants ont moult exemples d'incivilités nocturnes à donner, la fréquence des problèmes d'actes de vandalisme aurait augmenté, mais les élus restent inflexibles. Beaucoup de riverains en ont assez et commencent à partir en s'éparpillant.
Rétablir l'éclairage est, selon la mairie, impossible. Celui, installé par l'ancienne municipalité, ne permet pas de panacher ou de baisser son intensité. On ne touche à rien.
Épilogue.
Le soir même, une moto volée est incendiée juste devant le lieu de l'ancienne réunion du 27 mai au sujet du centre d'hébergement d’urgence pour personnes sans-logement.
Un pied de nez au destin ?
Une preuve de l'inconséquence d'élus ne vivant pas sur place ?
mercredi 5 juin 2024
Divorce ICANS - CHRU.
Divorce ICANS - CHRU.
Mais, que se passe-t-il donc au centre de
lutte contre le cancer de Strasbourg ?
La fin d’un projet exceptionnel pour coordonner la prise en charge des malades du cancer en Alsace
L’ARS Alsace avait fait sien en 2011, le projet de création d’une « maison du cancer » : l’institut régional du cancer. Coordonnant les différents acteurs spécialisés dans la prise en charge de cette terrible maladie. À commencer les Hôpitaux universitaires de Strasbourg et le Centre régional de lutte contre le cancer Paul Strauss (CRLCC). En veillant à associer au projet tous les hôpitaux de proximité, les partenaires libéraux et surtout l’ensemble des acteurs de la recherche clinique. Avec un objectif : soigner mieux et vite les malades. La traduction de ce projet a été la construction pour près de 150 millions d’euros d’un bâtiment neuf à Hautepierre, voisin immédiat du CHRU.
Dès 2017, le directeur général de l’ARS Grand Est met à mal ce projet trop novateur, mal vu par les acteurs nationaux de la cancérologie qui veulent garder la main sur le CRLCC. Un nouveau directeur général fut alors aussi imposé. Candidat surprise, soutenu que par le DG de l’Agence Nationale de la Santé (ARS) du Grand Est. Il fit dès sa prise de fonction la une du Canard enchaîné, compte tenu de la rémunération particulièrement généreuse qui lui a été accordée en plus pour venir en Alsace : « un argent de malade ».
Depuis, rien n’est fait concrètement pour porter le projet initial, malgré deux missions de l’inspection générale des affaires sociales. La dernière remonte à 2023. Ni l’agence de santé à Nancy, ni le directeur général de l’institut veulent d’un projet novateur comme prévu initialement. Ils n’en font qu’à leur tête. Et, les acteurs locaux, conseils de surveillance, médecins spécialistes, soignants, syndicats, élus et représentants des malades alsaciens laissent étonnamment faire.
Une décision du cabinet qui risque de mettre très gravement en péril l’avenir même du centre de lutte contre le cancer de Strasbourg ?
L’instance de gouvernance crée pour piloter cette collaboration entre les HUS et le CRLCC, un groupement de coopération sanitaire, aurait été arrêté par le cabinet de la ministre de la Santé vendredi dernier. Fait « de la princesse » cette fois, qui mettrait ainsi fin au projet unique de collaboration, qui au quotidien imbrique pourtant totalement le fonctionnement des services. En prenant en charge les patients sur le site de Hautepierre et les équipes soignantes, le système informatique, inextricable risque donc d’être la suite.
Pour le CRLCC-ICANS le risque, si chacun reprend ses billes et travaille pour lui est de ne plus avoir que quelques activités « résiduelles ». Par exemple, comme la radiothérapie et quelques lits de chirurgie, moyens largement insuffisants pour assurer son budget de fonctionnement quotidien. On peut s’interroger sur l’hypothèse d’une fin d’activité du CRLCC est donc réelle.
De toute évidence, aucun responsable politique strasbourgeois n’interviendra et encore moins la mairie qui assiste amusée à la déshérence de l'IHU, CRLCC, et des HUS estimant que c'est un problème de riches.
Quel élu fera enfin comprendre à ces « décideurs » à Paris et à leurs relais locaux que nos patients, à commencer par nos malades du cancer, méritent mieux ?
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