Avant propos

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. "Jacques Prévert"
Bienvenue dans le site de l’info la plus « frèch » d’Alsace ! Je vous propose des articles avec ma liberté de ton habituelle. Des journalistes sont aussi invités. Bien à vous. Maxime Gruber.

vendredi 11 juillet 2025

Saverne. Canicule au conseil municipal. « Sea, sex and Sun » mais pas trop.

Saverne. Canicule au conseil municipal et ce n'était pas « Sea, sex and Sun ».
Quoique...


On me disait : « Les conseils municipaux, c'est chronophage et on perd le plus souvent son temps. » C'est vrai, mais, le diable est dans les détails.


Le seul moyen, quand tout est verrouillé, pour comprendre une situation opaque, est de scruter les mimiques et les propos de la réunion.

On me disait aussi : « tu ne te préoccupes plus de Saverne, il n'y en a que pour Strasbourg... » C'est juste, assurément, la vie est plus trépidante dans la capitale de l'Alsace. La politique et les conseils municipaux sont un spectacle tonitruant, loin de la magnifique chape posée sur Saverne. Sans oublier cette vieille tradition savernoise d'ostracisme exacerbé, vous avez plus de chance de voir une poule avec des dents qu'une salutation du premier adjoint. L'opposition n'est pas en reste. Cette tradition étant des plus lourdes, mes escapades hors de Saverne, pourtant capitale de la fête orchestrée par le maire himself et de la bière, sont salutaires...


Un conseil municipal pris au vol

Encore la tête pleine du tonitruant CM de Strasbourg, me voici devant mon écran avec une invitation à suivre en direct celui de Saverne.
Attention, c'est du temps réel, du flux tendu. Après cela, la vidéo part dans les nimbes ou dans les archives de la mairie. On s'assoit et on observe sans avoir le mauvais œil et celui du premier adjoint sur le front. La vidéo ouvre de grandes possibilités.


Une réunion ramassée, une caméra sélective.

Ce 30 juin 2025, c'est la fournaise, la canicule. La caméra semble avoir oublié les 21 personnes présentes pour se concentrer sur le maire et son précieux premier adjoint. De grosses bouteilles en verre rappellent qu'il faut s'hydrater sont posées le long des tables.

Le premier adjoint, tel « Don Salluste dans la Folie des Grandeurs», et il n'est plus à cela près, s'aère avec un grand éventail violet.

Ambiance chaude et pesante, on y est, heureusement le reste sera plus aérien.




Les présents

Selon le compte rendu du CM, il y a du monde, même si la caméra ne les montre pas. On peut envisager l'hypothèse que certains soient en vidéo conférence.

Vingt-quatre présents, dont seulement trois opposants. Nous avons huit absents.

Le groupe « réussir Saverne », à l'agonie après la défection de Laurence Wagner, créatrice du groupe et le départ de ses lieutenants, nous fait une résurrection. Ils sont d'après le compte rendu municipal deux dans la salle. La caméra nous en montre un seul, se sont-ils dispersés ?

Le groupe tonitruant des autres opposants, « Unis pour Saverne », constitué de trois personnes, celui qui donnait des sueurs froides et l'ultime perte capillaire du maire, s'est scindé en deux. Après un dernier crêpage de chignon entre la tête de liste Nadine Schnitzler et son second Médéric Haemmerlin, ce dernier est parti de son côté en créant son groupe avec son unique personne.

Les élus de la majorité ont eu l'avantage d'être aux premières loges pour assister à ce sabordage politique, certainement dû à des colères d'égos survitaminés. Bien sûr, des membres de la mairie rompirent l'omerta pour me raconter par le menu cette descente aux enfers. Cela a eu visiblement une incidence sur le CM.


Les absents

Huit absents de la majorité ont échappé à la canicule de la salle du CM. Les manquants, sauf une exception, ont donné une procuration au maire et à ses adjoints. Deux opposants non présents, Cathy Haushalter du groupe « Unis pour Saverne » et Médéric Haemmerlin en déplacement professionnel, n'ont pas fait de procurations. Oubli ? Les vacances ou un manque de motivation ? Ou tout simplement à qui la proposer...


Un CM plus que maitrisé par le maire

La caméra est bien centrée entre le maire et le premier adjoint. On n'aura pas droit au panoramique, ni aux travellings. Une simple petite rotation à gauche pour prendre rapidement en compte les remarques de l'opposition et une autre à droite sur l'adjoint à la culture et aux spectacles.

Nous avons droit à un service minimum visuel. Le CM n'est pas en reste.

Le maire Stéphane Leyenberger est dans sa pleine maturité de... maire.

Tout roule, on voit qu'il ne connait pas trop les dossiers et quelques fois s'en excuse comme si c'était normal. Il passe les plats, les adjoints avec le temps maitrisent leurs sujets et en parlent avec une certaine facilité.

La plupart du temps, le premier adjoint les présente, mais visiblement, vu la densité des articles, les lit en diagonale. Et, forcément, se fait systématiquement piéger par une question sur un détail du dossier. L'opposante, Nadine Schnitzler étant à la manœuvre.

Mais tout cela n'a plus la fougue des toutes premières séances, la chaleur, l'approche des vacances, l'omnipotence du maire ayant dompté le conseil municipal en son entier ?

On le voit jubiler devant autant de déférence et de courbettes à son endroit.

Les beaux et lourds projets pour 2026

Oui, on ne va parler que de chiffres. Les mots « budget maitrisé, on fait au mieux » sont moult fois répétés. Un mélange d'autosatisfaction et de perfection. Nous approchons de la féerie des lendemains qui chantent.

Voici le projet qui marquera les décennies à la gloire de Stéphane Leyenberger. Une construction, un nouvel aménagement qui fera enfin de l'ombre au cinéma de Saverne créé sous le mandat de l'ancien maire Thierry Carbiener.

Ce sera la reconstruction de « l'espace sportif et de loisirs des Dragons », un programme des plus conséquents jouxtant le centre-ville.

Le cout total de l'opération s'élève à 10,85 millions d'euros HT pour la démolition de l'ancien bâtiment, aménager la voirie et le jardin extérieur.

Heureusement, les différents organismes, dont l'État, le Grand-Est, la CeA mettent la main à la poche. Saverne n'aura à payer que 4 350 000 euros.



Il faut enfin penser à la construction de la nouvelle salle, 6 millions d'euros à la charge des savernois, un emprunt sera fait.


Le projet est voté à l'unanimité sans la moindre réplique... Une salle de CM apaisée. La canicule, l'emprise de la majorité sur la minorité ? La lassitude ? 

Petites passes d'armes

À chaque proposition de questions de la mairie, Nadine Schnitzler lève la main. Sur les points techniques ou juridiques, le premier adjoint montre un agacement ensuqué dans la canicule de la salle. Avec un mauvais regard, il lui indique qu'il lui enverra un codicille via mail.
Ça roule...

Pour les questions plus piégeuses, le maire devient le tribun avec quelques chiffres et un cours de morale.
Oui, ça roule...


Les oppositions savernoises

Si l'opposante Nadine Schnitzler semble isolée, entourée de sièges vides au CM. Le groupe de l'opposition « Réussir Saverne » parait avoir réussi sa mue par de nouveaux arrivants paraissant plus proches de la mairie que de l'opposition « Unis pour Saverne ». Le charme du maire ayant dû opérer...

Sébastien Hauber de « Réussir Saverne » montre son allégeance dont voici la primeur :

« Merci, monsieur le Maire, bonsoir à tous. Cela fait un an que je siège parmi vous dans ce conseil municipal, et je trouvais intéressant d'avoir un petit retour sur cette expérience que j'ai eue parmi vous. Moi, je suis issu par mon engagement politique des Gilets jaunes, donc je pense que ma critique peut être intéressante à prendre en compte. Je suis plutôt satisfait de ce qui se passe ici. Je trouve qu'on a beaucoup de chance et je préfère être dans une opposition constructive, donc je pose pas mal de questions. ».

Personnellement, je ne le vis poser qu'une question.

La réponse du maire pourtant appréciant la flagornerie ne se fit pas attendre.

« Merci pour vos remarques préliminaires à votre question et les encouragements et les remarques que vous faites... Les gilets jaunes, ce n'est pas trop ma tasse de thé, mais je vous rejoins quand même sur le fait que notre pays est particulièrement compliqué et de manière excessive. Ça peut rajouter des lenteurs, comme vous le dites, c'est aussi souvent sujet aux dépenses publiques, et ça, c'est encore plus grave. ».

C'est un fonctionnaire qui le dit...




Et, les élections municipales ?

On peut légitimement se poser la question de la réélection de Stéphane Leyenberger au premier tour ou pas.

Malgré son départ du Conseil de l'Europe comme grand administrateur, et que son premier adjoint rêve d'être maire à la place du maire. Il faudra tordre le calendrier ou le cou du député Hetzel pour la prochaine étape dans la cour des grands au national.


Maxime Gruber

lundi 23 juin 2025

Ville de Strasbourg. Le « rouler au pas » est-il traumatique pour nos amis cyclistes ?



Ville de Strasbourg. Le « rouler au pas » est-il traumatique pour nos amis cyclistes Strasbourgeois ? Et le piéton, un délaissé dans la jungle urbaine ?


La ligue contre la violence routière et CAP21 LCR demandent des mesures concrètes et un dialogue avec la municipalité de Strasbourg. Pour marquer les esprits, elle a pris une initiative, panneau à l'appui.




Se déplacer à pied dans notre belle agglomération demande une attention de tous les instants. Une bonne forme physique et avoir une vision panoramique à 360 degrés.
Et, aussi, des nerfs d'acier. Pourquoi existe-t-il autant de rapports de force entre les moyens de transport ?
Pourquoi être constamment dans un sentiment de danger si on est un bipède ?

Une spécificité Strasbourgeoise.
Pourquoi le cycliste de chez nous a un comportement plus exacerbé que le Marseillais et le Lyonnais ?
Les raisons sont multiples. D'abord, il est plus facile d'être un cycliste sur un terrain plat, d'où leur nombre exponentiel. À Lyon et surtout à Marseille, il faut du jarret pour monter les collines ou avoir un bon vélo électrique, convoité par les tire-laines.

La mentalité des habitants de ces trois villes est différente : passer trop près d'un piéton avec son vélo, le klaxonner, voire le vilipender, peut rendre le piéton marseillais ou lyonnais (hors de l'hyper centre pour ce dernier) colérique pour ne pas dire agressif. Un manque de discipline et une insubordination envers ceux sauvant le monde avec leurs mollets ?

Mais, la vraie différence strasbourgeoise est que le cycliste, le héros du mandat municipal, et comme tous les enfants chéris, on le gâte, et pas qu'un peu. Tout lui est dû, il est mis en avant, valorisé par d'imposants travaux au détriment des automobilistes. Les associations de cyclisme, très actives, voire vindicatives, contre les sceptiques à leur cause, sont d'excellents supplétifs pour la défense de la mairie, en passant des pistes cyclables, du culturel au projet avorté du tram nord.
En attendant les élections municipales, où ils seront des acteurs de tout premier plan.
Comme la voiture est en passe d'être blackboulée de la ville, le cycliste règne en maitre. Il est très majoritairement Strasbourgeois, c'est la limite géographique de ce moyen de locomotion.



Et, le piéton ? Il fait ce qu'il peut. En cas de travaux, il doit se débrouiller pour avancer sans encombrer la piste cyclable. S’agissant des grands axes, ils sont désormais dédiés aux mobilités dites « douces », comme le vélo et le tram. Le piéton est simplement intégré dans le package, il devra être en forme et bien voyant. Si ce n'est pas le cas, les témoignages de personnes âgées sont glaçants. Ne pouvant plus disposer d'une voiture, elles sont assignées à résidence. L’avenir nous dira s’il s’agit toujours d’un coup de pédalier vers le progrès. L'inclusif, tellement cité par la maire Jeanne Barseghian n'est qu'une façade.




Entre l’angle de la rue des Grandes Arcades et de la rue des Hallebardes.
Ce 19 juin, à cet endroit précis, Chantal Cutajar, présidente de CAP21 LRC et Claude Lienhard, membre du bureau national de la Ligue contre la violence routière, ont dévoilé un nouveau panneau de signalisation rappelant une évidence trop souvent oubliée : le piéton est prioritaire.

Un panneau symbolique, car non de la mairie, mais qui lui sera présenté l'après-midi même.
Ceux de la municipalité existent, l'un d'entre eux est accroché à un simple poteau de signalisation, à quelques pas du rassemblement. Il semble bien calamiteux par son aspect. Nous rappelons que nous sommes dans un axe piéton, un lieu de passage des plus visités de Strasbourg. Griffé, avec des adhésifs plus ou moins grattés, cabossé, il n'a aucune appétence à être lu. Pire, l'amende forfaitaire est juridiquement infondée selon les organisateurs du rassemblement.




L'appel du 19 juin.
Selon Chantal Cutajar, « cette action est un appel à Strasbourg : pour que la sécurité des plus vulnérables redevienne une priorité. Pour que les règles du vivre-ensemble soient coconstruites, comprises, partagées... Il s'agit de rappeler tout simplement que la rue appartient aussi à celles et ceux qui marchent, à celles et ceux qui sont en situation de mobilité réduite. Cela suppose des règles claires, visibles et partagées. C'est vraiment important ! »

Claude Lienhard continue : « Vous connaissez la Ligue contre la violence routière, avec son objectif principal, zéro accident, et il n'y a pas de petits accidents. Nous n'acceptons pas que les accidents, quels qu'ils soient, soient considérés comme une fatalité.
L'avènement de nouvelles mobilités, qui ne sont pas toujours douces, a créé de nouvelles zones de tension. Elles doivent être régulées en rappelant la règle, la norme. »


Le panneau alternatif est dévoilé.
Il rappelle les règles pour protéger celui qui est le plus vulnérable dans l'espace et dans une ère piétonnière. L'approche se veut pragmatique, il n'y a pas d'idéologie, qui vise simplement à éviter les conflits d'usage. Le panneau indique que les piétons sont prioritaires et ce n'est pas la peine de transiger.
On observe de nouveaux pictogrammes : la famille, un chien, une poussette, une personne âgée et une autre en situation de handicap sont représentés. Ceux qui auront des difficultés à esquiver un deux roues.
Plus bas, les pictogrammes à qui le panneau s'adresse : vélo et trottinette avec l'injonction de rouler au pas.
Le Code de la route définit que la vitesse supérieure ou égale à 6 km/h ne peuvent pas être assimilés à des piétons.
L'arrêté du Code de la route est bien indiqué.

Constat de Claude Lienhard ...
« Le plus gros danger pour les piétons, c'est d'être renversé. Le matin, ce sont les camions de livraison et les voitures posant problème. Un danger particulier pour les camions délicats à conduire dans la foule. Sans oublier les enfants allant à l'école.
Certains cyclistes sont une menace : il n'y a pas une journée sans un quasi-accident. Mais pas de statistiques, les gens n'allant pas à l'hôpital. J'ai le souvenir, il n'y a pas deux mois, d'un monsieur travaillant à la cathédrale, renversé par un jeune homme et une jeune fille qui roulaient un peu vite. Son pantalon était déchiré. Toutefois, ce constat peut varier en fonction de la vulnérabilité de la personne heurtée. Je pense aux personnes âgées qui se fracturent un coude ou une jambe, ce qui est dramatique à cet âge. »




La lettre : "pour une ville apaisée et sûre : renforcer la sécurité des piétons à Strasbourg" destinée à Jeanne Barseghian

CAP 21 - Le Rassemblement Citoyen et la Ligue contre la violence routière (LCVR), dans le cadre d'une action conjointe organisée ce jour, proposent que Strasbourg engage les mesures suivantes :

Audit de la signalétique piétonne à Strasbourg : localisation, lisibilité, conformité.
Campagne visuelle : « Le piéton est prioritaire. Partageons la rue »
coconstruction d’un code citoyen de la rue, avec les habitants, les associations d'usagers et les acteurs de terrain.Selon Chantal Cutajar et Claude Lienhard, "ces propositions sont simples, concrètes et compatibles avec l’esprit de coconstruction que la mairie appelle de ses vœux. Elles peuvent être mises en œuvre à budget maîtrisé, avec un fort impact symbolique et social."

Espérons que la corbeille à papier de Jeanne Barseghian soit loin du bureau.



Maxime Gruber.






jeudi 12 juin 2025

Renaissance à Strasbourg. Un prélude aux élections municipales de 2026.

Renaissance à Strasbourg. Un prélude aux élections municipales de 2026.

Ce 6 juin 2025, le parti Renaissance nous a remis les résultats de l'opération « Strasbourg, parlons-en ! » au FEC de Strasbourg.


Pour certains d'entre nous, le FEC reste un souvenir estudiantin des plus agréables. On a toujours plaisir à y retourner. Sa magnifique salle Léon XIII est un lieu de conférence pour la plupart des partis politiques. Au gré de leurs invitations, je me fais un point d'honneur d'être présent. Visiblement oublié dans leurs listes, j'attends celles des Écologistes, du LFI et du RN...



Pleine comme un œuf
Cette réunion semble victime de son succès. Que de monde, la montée de l'escalier était des plus intéressantes, bondée, les élus nous saluent à notre passage. La salle est déjà pleine, je trouve une place derrière l'une des deux colonnes de la salle.
La foule grandit, le nombre de personnes debout est des plus conséquents et déborde dès l'entrée de la salle. La députée européenne Fabienne Keller serre la main de tous les invités. Pierre Jakubowicz, chef de file Strasbourgeois d' « Horizons» et conseiller municipal est présent.
Cela confirme les prémices d'une alliance pour les municipales.

À un peu moins d'un an des élections, les partis de l'arc républicain, dont les LR et les socialistes, roulent encore pour eux avec leur programme et leurs convictions sensiblement différents. Nous sommes encore loin d'une jonction, d'une alliance nécessaire pour contrer les écologistes et le LFI.

Ce dernier parti étant devenu un expert en OPA hostile contre ses alliés en politique, les manœuvres des Verts pour gagner électoralement et survivre dans son éventuelle et dangereuse cohabitation seront à suivre de très près.

La grande consultation
Nous voici dans le vif du sujet, les résultats de la grande consultation menée par les militants de « Renaissance » auprès des Strasbourgeois dans la perspective des élections municipales de 2026.
Elle fut menée de mars à juin 2025 dans l’ensemble des quartiers de la ville, ce qui permit de recueillir plus de 1000 témoignages exploitables.

Après les présentations, l’ancien député, Bruno Studer donne la parole à Étienne Loos. Jeune conseiller en communication et presse ayant officié aux ministères des gouvernements du président Macron.

Les conclusions d'Étienne Loos sont implacables : les Strasbourgeois sont attachés à leur ville, mais remarquent sa détérioration. Des inquiétudes liées à l'attractivité de Strasbourg, son rayonnement, les mobilités, la sécurité, l'éducation, la précarité, sans oublier le dynamisme économique et la notion de la démocratie participative.
Ces éléments essentiels pour la réussite d'une ville et du vivre ensemble sont en déclin, voire en danger.


De plus, la municipalité actuelle, engoncée dans « une politique dogmatique et idéologique », n'a pas su répondre à ses trois urgences de son programme de début de mandat : l'urgence écologique, sociale et démocratique. « Les inégalités et les fractures entre les habitants se sont accentuées. »


L'engagement de Renaissance Bas-Rhin
À la suite de ces constats, Renaissance propose de

● Revitaliser le centre-ville et soutenir les entreprises avec une politique économique ambitieuse
● Rendre la ville plus sûre pour toutes et tous
● Développer la dimension européenne et internationale de Strasbourg, capitale européenne
● Faire de l’éducation et de la jeunesse une priorité municipale
● Construire une ville solidaire et inclusive
● Redonner à l’action municipale une vraie proximité et offrir à tous des services publics plus efficaces
● Faire revivre la démocratie locale et résoudre la crise démocratique


Vaste programme après ces années de mise en jachère. Contrer certaines mauvaises habitudes et idéologies sera une lourde tâche. Il faudra aussi améliorer « la cohabitation des cyclistes avec les autres modes de transport, le stationnement dissuasif et arrêter de propager l'image de la voiture comme un exutoire. »

Minivote en pleine réunion publique
Celui-ci a mis en avant deux des thématiques, la revitalisation du centre-ville et le soutien aux entreprises, ce qui indique une réelle inquiétude des votants pour l'avenir de Strasbourg.
La réponse ne se fait pas attendre, la municipalité actuelle a démontré son manque d'ambition et l'échec à obtenir une reconnaissance européenne.
« Relancer Strasbourg, c'est accueillir le futur Pentagone européen, faire de la ville l’épicentre de la stratégie de défense européenne. »
La guerre en Ukraine est l'un des vecteurs de cette décision, à la ville de démontrer qu'elle est la capitale de l'Europe.

La seconde thématique choisie est la sécurité, une évidence, un couperet qui permet de clore rapidement le sujet.
Bruno Studer a le dernier mot, « Ce n’est pas un gros mot, c’est la première des libertés ».

Fabienne Keller a carte blanche
Elle fit un retour sur son passé de maire et les décisions architecturales prises à l'époque. Elle a fait part de son implication avec les architectes en indiquant qu'elle n'avait pas de leçons à recevoir dans le domaine de l'écologie. Une réponse à la mairie de Jeanne Barseghian ?

Les échanges avec les sympathisants
Beaucoup d'inquiétude et de ressentiment, d'abandon de la municipalité, dans les propos des invités.
On dénonce le manque d'ambition et l'échec d'une reconnaissance Européenne. La dette croissante de la ville et la nécessité d'un plan économique transparent à l'avenir. Le manque d'événements sportifs à Strasbourg est perçu comme un écart significatif dans l'offre culturelle de la ville.
Les préoccupations ont été soulevées concernant le manque de consultation réelle avec les citoyens sur les projets locaux, entrainant une insatisfaction.
Le mode de gouvernance actuel est critiqué pour être non réactif et déconnecté des besoins communautaires, notamment sur les transports publics et le développement urbain.
L'accessibilité pour les personnes handicapées dans les espaces publics a été décrite comme inadéquate. La nécessité d'améliorer les infrastructures pour garantir un accès égal aux services publics a été soulignée comme une préoccupation majeure.
La barque est presque pleine.




Un habitant de la Montagne Verte indique que son quartier est largement abandonné par la municipalité. Le manque de services essentiels oblige les résidents à chercher de l'aide dans les quartiers voisins.

Nicolas MATT, conseiller municipal de Strasbourg, a été le tribun de la soirée. Il a fait rire la salle, ce qui n'est pas anodin, avec un slogan spécifique à la mairie, mais signalant le côté ubuesque de la plupart des situations, en les ponctuant d'un énorme « Cause toujours » ! Effet garanti.

Et, maintenant ?
Le constat des lieux est fait, il n'est guère mirobolant. Certaines des questions des sympathisants ont déjà leur réponse, les autres suivront, surtout en cas de victoire aux prochaines élections municipales.
Trois partis, Renaissance, Horizons et le Modem pour une alliance avec un seul leader. Les négociants, vu le temps imparti de neuf mois, doivent être intenses.



Maxime Gruber

lundi 19 mai 2025

La CNaV. Vieux ? Oui, et on l'assume et revendique !

Vieux ? Oui, et on l'assume et revendique !

Ce 15 mai, la CNaV a lancé son antenne strasbourgeoise et de l'Eurométropole.



« Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé...»
Terry Pratchett.


Selon une étude de l’IPSOS (mars 2019), 78 % des Français redoutent de vieillir. Les raisons ? La peur d'être malade, de devenir fragile, d'être exclu de la société et la peur de la solitude.

Mais, l'angoisse annihile la pensée positive et l'action. Remarquons déjà une victoire indéniable dans cette rencontre avec la CNaV, se réapproprier le mot « vieux », disparu dans les nimbes de la novlangue remplacé par « sénior ».

https://https://www.le-democrate.fr/dictionnaire-de-novlangue

Vieux n'a pas de limite !

L’antenne Strasbourg et Eurométropole du « Conseil national autoproclamé de la vieillesse » (CNaV) fait sa première conférence de presse.

Chantal Cutajar, Muriel Pascal, Josiane Devaux et Jean-Jacques Strauss nous ont parlé avec entrain de ce mouvement citoyen qui vise à affirmer l’identité « vieille » et de s’autodéterminer en « personnes vieilles ».
Comment se sont-ils connus et décidés de lancer le mouvement à Strasbourg ?

Par la lecture du magazine : « Vieux » !

Un certain Antoine de Caunes, un vieux de 70 ans et nullement résigné, copilote et conseiller éditorial, rédacteur de ce nouveau journal de ce nouveau magazine trimestriel, l’assure : le ton de «Vieux» sera à son image, irrévérencieux. Un pas de côté au jeunisme et à l'immédiateté.

Un article du magazine ayant pour sujet la CNaV interpelle nos quatre intervenants. Décidés à promouvoir l’esprit du mouvement consistant à « impulser un autre regard sur la vieillesse et les vieux : un regard inclusif, égalitaire, fraternel et respectueux de la liberté et de l’identité de chacun, dans la continuité de son histoire singulière et de ses grands choix de vie. » Chantal Cutajar, Muriel Pascal, Josiane Devaux et Jean-Jacques Strauss contactent le siège et les liens sont créés pour la future antenne Strasbourgeoise et de l'Eurométropole.

https://www.cnav-demain.fr/

 De gauche à droite. Chantal Cutajar, Muriel Pascal, Josiane Devaux et Jean-Jacques Strauss.

© Maxime Gruber


« Pour que rien ne se fasse plus pour les vieux sans les vieux. »

Strasbourg compte près de 20 % de personnes âgées de plus de 60 ans. Cette tendance au vieillissement s'accentue dans l'ensemble de l'Eurométropole.

Mais les personnes âgées sont souvent invisibles dans l'espace public. Leur parole, leur créativité et leur capacité d'agir sont rarement reconnues comme des ressources pour la société. Il y a des mécanismes de participation citoyenne — conseils de quartier, budgets participatifs, comités consultatifs — mais les relations intergénérationnelles y sont floues.

Le CNaV Strasbourg & Eurométropole a été créé pour faire bouger ces lignes. Son ambition est d'ouvrir des espaces de dialogue, d'expression et de création partagée, et de refonder le lien entre les générations sur la base de l'écoute, de la réciprocité et de l'engagement citoyen.

« Les vieux et les vieilles doivent pouvoir parler en leur nom propre, agir pour eux- mêmes, et être pleinement associés aux décisions qui les concernent. »

Halte aux discours déclinistes ou infantilisants. Vieillir, ce n’est pas se taire, disparaître ou se faire représenter par d’autres. C’est une étape de la vie comme une autre, riche d’histoires, de choix, de liens, de colère parfois, et de créativité.
Les vieux et les vieilles sont une richesse sociale, démocratique, humaine.

L'accent est mis sur :
  • Le respect de la liberté et de l’identité de chacun, dans la continuité de son parcours de vie.
  • L’inclusion sans condition, sans catégorisation ni paternalisme.
  • La fraternité et le lien intergénérationnel, au cœur de nos actions : parler des vieux, c’est aussi parler aux jeunes et avec eux.
  • La citoyenneté active, parce que vieillir ne devrait jamais rimer avec retrait du débat public.

Les trois premières actions de la CNaV Strasbourg et Eurométropole.


Prenez votre agenda, ça commence vite et fort.

D'abord, par un apéro débat ce 23 mai 2025, à 18 h au restaurant « Le Mandala », rue du Faubourg-de-Saverne à Strasbourg.

Un moment d’échange autour d’un micro-trottoir réalisé dans les rues de Strasbourg et de l’Eurométropole, intitulé : « Quel regard portez-vous sur les vieux ? ».

Attention aux clichés ! Voici le lien YouTube du minitrottoir.

https://www.youtube.com/watch?v=n0f88rwfeR0

Ce débat se tiendra dans un cadre convivial et à taille humaine, avec la participation de Théo Friedrich, doctorant en sociologie, auteur d’une thèse et de Marie Dominique Bessot, psychologue clinicienne.
L'objectif est de faire des propositions concrètes pour transformer les représentations et renforcer la participation des vieux et des vieilles dans la vie publique.

Un dîner-spectacle « 50 Nuances de Vieux », ce vendredi 13 juin 2025 à 19h.
Une soirée exceptionnelle avec l’humoriste alsacienne Patricia Weller, qui présentera des sketchs inédits écrits et interprétés pour le CNaV. Cette création originale aborde avec humour et finesse les clichés liés à la vieillesse et invite à en rire... pour mieux les déconstruire.
Un moment festif, ouvert à toutes les générations, pour allier culture, engagement et plaisir de se retrouver.
Ce sera au restaurant « La Victoire », 24 quai des Pecheurs, Strasbourg.


 



Et, pour finir, l'exposition « Les vieux ont du talent », du 7 au 14 novembre 2025

Une exposition collective accueillant les créations réalisées par des vieux et des vieilles de l’Eurométropole : peintures, écrits, objets, photographies... parce que la création n’a pas d’âge et que les vieux ont mille choses à transmettre et à inventer.
L’exposition vise à rendre visibles les multiples expressions des vieux, hors des seuls récits de perte ou de dépendance, en affirmant leur puissance créative et symbolique. N'hésitez pas à vous inscrire !



Et n'oublions pas à Bordeaux, le contre-salon du 29 au 28 septembre.

https://www.cnav-demain.fr/le-contre-salon/


La CNaV de Strasbourg et de l'Eurométropole  :

Les deux coréférentes de l’antenne sont Chantal Cutajar et Muriel Pascal. Adresse mail : cnavstrasbourg@gmail.com

Le CNaV Strasbourg est sur Facebook, Instagram et Tik Tok.


Maxime Gruber





mardi 8 avril 2025

Strasbourg. Gagner les quartiers ! La stratégie de Pierre Jakubowicz pour les municipales.

Gagner les quartiers ! La stratégie de Pierre Jakubowicz pour les municipales.

Le puzzle électoral se met en place, les candidats potentiels sont déjà en marche pour la future confrontation. La stratégie du candidat d'"Horizons"est des plus intéressantes.
Son mouvement, « Strasbourg on y croit ! », se veut en phase avec les quartiers, 25 délégués y pourvoiront.


La présentation de cette nouvelle équipe a eu lieu ce 31 mars, place de la Ziegelau au Neudorf .
L'adresse parait anodine, mais elle peut être casse-pied dans certaines conditions.
Prendre le train dans lequel une armée de contrôleurs veille à ma probité et à mon confort. Se faufiler entre les vélos, descendre pour prendre le tram après avoir pris un ticket et se retrouver à un arrêt loin du lieu du rendez-vous. Allez hop, une petite marche. Se fier à son GPS, en oubliant qu'il est en mode « voiture », je trouve le parcours en colimaçon du trajet, bizarre : six minutes !
Incroyable, je change le mode du GPS en piéton, plus que deux minutes.
Les automobilistes Strasbourgeois sont des héros.
J'arrive, en retard au rendez-vous, je me fais tout petit.

© Maxime Gruber



Un prélude avec un remerciement à... Jeanne Barseghian.
On est en plein air, il fait froid sur cette place, mais les propos de Pierre Jakubowicz ne manquent pas de piquant.
« Merci Jeanne Barseghian, sans vous, je n’aurais pas eu la chance de rencontrer toutes ces personnes qui se battent pour leur ville. »
Le ton est donné, devant son équipe des 25, en face des journalistes, il nous explique que la confrontation continuelle et peu amène avec la maire Jeanne Barseghian et ses adjoints. L'atmosphère délétère, les blocages et l'ostracisation des opposants ont été les meilleurs des facteurs déclencheurs pour rencontrer des personnes dans toute la ville voulant bouger les choses. Nous n'étions pas loin d'un remerciement à la municipalité.

Les quartiers perdus de la mairie de Strasbourg.
Pierre Jakubowicz n'est pas à son coup d'essai, sa préoccupation pour les quartiers n'est pas une nouveauté. On peut même voir une compétition avec les « Écologistes » de la mairie de Strasbourg, dans une approche différente.
Il estime la mairie de Strasbourg trop encline à favoriser les proches de leur idéologie par de grands projets ciblés, oubliant une bonne partie des habitants.
Avec son équipe, il proposa le projet « Koeurs de quartier ». Des kiosques pouvant suppléer dans les quartiers dépourvus en matière d’accès aux commerces, de services de proximité et de services publics.
Ainsi, on peut voir une suite logique de « Strasbourg on y croit ! » dans l'implantation de délégués dans les vingt quartiers de la ville.

© Maxime Gruber



Être visible et à l'écoute des Strasbourgeois.
Les délégués auront la mission de quadriller les quartiers de la ville. Leur nombre risque d'aller crescendo, Pierre Jakubowicz désirant des binômes selon la taille des secteurs.
Qui sont-ils ? La presse locale les nomme déjà « les déçus de Jeanne Barseghian ». Mazette, que 25...
Les délégués sont pour la plupart des briscards du collectif ou de l'associatif, peu de politiques, mais avec un ovni, Patrick Depyl, ancien maire de La Wantzenau et candidat de la majorité présidentielle aux législatives de 2022.
La plupart des 25 ont eu maille à partir avec la municipalité. Leurs contestations contre la sécurité au quartier Gare, l’éclairage public, l’affaire du bois de Bussière, la piste cyclable rue Mélanie, le tram Nord ont laissé des traces et des articles.
En retour, ils expriment « le manque d’empathie, de proximité et de respect de l’administration de Jeanne Barseghian et en particulier de l'adjoint Pierre Ozenne ».
Ceux qui les ont incités à rejoindre Pierre Jakubowicz, homme de terrain et opposant hyperactif.

Les 25 délégués, une opposition aux « référents de quartier » de l'actuelle municipalité ?
En attendant les futures élections municipales, la cohabitation des deux organisations antagonistes risque d'être des plus intéressantes. Un « cabinet fantôme » prêt à donner son point de vue et à prendre le relais en cas d'alternance à la mairie ?
En 2020, année de la victoire municipale des écologistes. Une des premières décisions de la nouvelle mairie était de renommer les « élus de quartiers » en « référents ». Ce n'est pas une simple séance de ripolinage. Le vert Strasbourgeois est avant tout jacobin, les 19 référents de quartiers sont de la maison, des adjoints et des conseillers délégués. On reste dans l'entre-soi, le tout chapeauté par les adjoints Benjamin Soulet et Carole Zielinski et un certain Hervé Polesi débarqué depuis peu. Ces référents ont uniquement la possibilité de remonter les informations à la mairie, d'écouter et éventuellement de servir d'exutoire en situation de crise.

Les délégués de « Strasbourg on y croit ! » et les référents de la mairie pourront ainsi s'observer pendant une année, avec un pouvoir décisionnel presque similaire.
Pierre Jakubowicz donne son opinion pour 2026 : « Un élu de quartier est efficace quand il a des moyens d’action, un lien hiérarchique direct avec sa direction de territoire. Ce n’était pas le cas, et nous voulons que ce le soit à l’avenir, en essayant de trouver le bon équilibre. »

La défense de leur quartier.
Évidemment, ces délégués de quartiers affairés ne seront pas tous enclins à rejoindre la future liste électorale de l'opposition à Jeanne Barseghian. Mais, ce qui est assez impressionnant, c'est cette motivation à défendre bec et ongles son quartier malgré la pression et les décisions unilatérales, quelques fois incomprises et maladroites, de la mairie de Strasbourg.
Les futures élections municipales seront une bataille entre l'idéologie et le pragmatisme.

Les 25 délégués :

Contades - Neustadt : Nathalie Goldberg
Cronenbourg : Mireille Weyer
Danube - Malraux : Philippe Henry
Elsau : Karim Faress
Esplanade : Alexis Taube-Le Guern
Gare : Vincent Arnould
Halles : Myriam Sinclair
Koenigshoffen : André Weyer
Krutenau - Bourse - Campus : Noémie Schork et Édouard Bailhache
Grande île - Petite France : Martine Reiss et Emile Gatto
Meinau : Maël Richecoeur
Montagne-Verte : Madeleine Girodot
Neudorf - Schlutfeld - Musau : Stéphanie Chiarello
Neuhof - Stockfeld : Ghina Alame.
Orangerie - Conseil des XV : Rolande Placidi et Maxime Biard
Poteries - Hautepierre : Angèle Pauly et Roger Noutcha
Port-du-Rhin - Coop - Starlette : Frédéric Bulber
Robertsau - Cité de l’Ill : Michèle Greth-Merenda et Philippe Cornec
Tribunal : Chédly Boussetta
Wacken - Tivoli : Patrick Depyl





Maxime Gruber  




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