« Libéré, délivré, relaxé »... le nouveau tube de
la commune de « Plaine » !
Une chanson entrainante, spécialement dédiée
à Jean-Marc Chipon, son ancien maire. Une belle victoire juridique
au finish, à moins que la partie adversaire remette le couvert en
faisant appel, mais est-ce raisonnable ?
De la sécession à la dissidence
musclée...
« Plaine »
la rugueuse semble avoir failli avec cet ancien maire, menant le
combat pour sa ville et également contre des sécessionnistes de sa
propre liste municipale, employant des moyens assez expéditifs pour
le déloger de la mairie.
Un maire
maltraité physiquement, des noms d’oiseaux, des remarques
oiseuses, et même dans les tracts diffusés en catimini, sans
oublier des banderoles ordurières sur le fond et la forme. Tout cela
pour abattre le maire sans avoir le courage de démissionner pour
rebattre les cartes…
À la suite de tous ces incidents le plus souvent pathétiques, le maire et la
liste dissidente ont déposé une trentaine de plaintes, aucune n’a
été prise en compte (pour l’instant ?), sauf une…
Celle du
mari de Christine Gillmann, la tête de liste dissidente, un certain
Hubert Gillmann connu comme un ex-maire de Dachstein. Commune où il
laissa un mauvais souvenir et des comptes au rouge selon son
successeur. Une plainte pour diffamation de M. Gillmann peut aboutir,
un claquage de beignet et des insultes en tout genre contre M. Chipon, ont visiblement moins d’intérêt pour la justice.
Débarqué un 11 novembre.
Vu la
situation des plus inédites dans un climat des plus délétères,
l’ancien maire, est débarqué… un 11 novembre 2022. Le Conseil
des ministres ayant décidé de dissoudre le Conseil municipal de
Plaine. Pourtant, la république et les ministres en ont vu d’autres
!
Une
réputation délétère pour une commune de 1 000 habitants qui
peinera à se faire oublier. L’ancienne équipe d’avant les
élections de 2020 qui avait assisté de loin au combat est de
nouveau aux commandes de la commune. Les anciens dissidents envers
Jean-Marc Chipon ferraillent déjà avec la nouvelle mairie.
Certaines mauvaises habitudes ne se perdent pas facilement.
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Jean-Marc Chipon |
Deux ex-maires au tribunal de
Saverne.
En réponse à la plainte de Monsieur Gillmann, l’audience correctionnelle eu
lieu ce 13 avril 2023.
Elle devait
se prononcer sur six faits de diffamation, entre mai et octobre 2021.
Sommé de s’expliquer par la présidente, Françoise Decottignies,
le prévenu a pris longuement la parole pour parler de l’ambiance
particulière au sein de son conseil municipal.
Quant aux
faits qui lui sont reprochés, le prévenu nie avoir rédigé un
tract diffamatoire à l’encontre du couple Gillmann
Un tract fantôme.
Ce 22 mai
2021, un tract est distribué dans les boites aux lettres de Plaine.
Voici un passage au sujet de M.Gillmann « sa gestion comme maire,
sa personnalité aussi, a laissé de très mauvais souvenirs, dans sa
commune comme auprès d'autres élus de la région”, “des
réunions clandestines étaient organisées”,”gourou”, il
s’ingère dans leurs affaires et manipule les conseillers »…
M. Chipon
s’insurge, non, il n’est pas l’auteur de ce tract et ne l’a
pas distribué et encore moins avec ses proches. La juge indique
qu’il est signé de son nom, et le style ressemble au sien.
L'ancien maire de « Plaine » insiste, il s’agit d’un faux, à noter
que seules 24 personnes l’ont reçu, soit 2,4 % de la population de
Plaine. Lui-même et ses proches n’ont pas été les destinataires
de ce tract…
La juge
tacle… et pourquoi n’avoir pas porté plainte ? M. Chipon
réplique, je n’en voyais pas l’intérêt. Pour l’accusation,
c’est la preuve que l’ancien maire de Plaine est coupable. On
pourrait se demander si cette éventuelle plainte en plus des 32
autres aurait été plus considérée.
Cette
affaire rappelle étrangement celle de Dachstein où un scenario très
similaire impliquant aussi M. Gillmann a été appliqué, mettant en
émoi la ville et la presse locale.
Un mail bizarrement retrouvé dans
le dossier de l’accusation.
Le
réquisitoire continue au sujet d’un mail envoyé aux maires de la
Comcom de la Vallée de la Bruche…
Voici un
extrait de celui-ci : « A Plaine, un habitant ne faisant pas partie
du conseil, mari d’une adjointe, avec une soif de revanche, voulait
s’attaquer à Pierre Grandadam, il y a aperçu l’opportunité,
voyant une liste se créant face à Pierre ». « Le petit paysan,
Monsieur Chipon, n’a pas voulu se laisser diriger comme une
marionnette ! Ce qui a déplu à monsieur qui m’a dit « tu vas
voir ce qui va t’arriver ». Je ne me doutais pas de la virulence
des attaques. »
La juge
fait les gros yeux, et M. Chipon s’étonne. Il avait envoyé ce
mail à ses confrères suite à leur demande d’une explication sur
ce qui se tramait à Plaine. Il s’agit d’un mail privé destiné
aux 25 maires de la Comcom, le voir entre les mains de la partie
adverse peut donc surprendre.
Un courriel
similaire est ainsi envoyé au tribunal administratif et à la
préfète du Bas-Rhin dont voici encore un extrait. « Il serait
vraiment agréable de ne pas voir constamment la patte de Monsieur
Gillmann dans les écrits et courriers de chacun de ses dissidents
que vous pourriez recevoir. Courriers faits sur l’ordinateur
de Monsieur Gillmann, je suppose, un homme ne faisant pas
partie du conseil, dirige et ordonne ce groupe ».
M. Chipon
s’insurge ! Ces mails étaient encore une fois de l’ordre du
privé…
M. Gillmann à la barre.
Est-ce son
aspect bien propre dans son beau costume, la juge est presque
déférente, n’oublions pas qu’il est le plaignant… Il nous
fait comprendre que M. Chipon est un homme caractériel. Invité
souvent chez lui, ils se sont irrévocablement fâchés et ont
atteint le stade de non-retour. Nous avons ainsi devant nous un homme
policé en face d’une personne insupportable.
Puis vint
la gaffe, les gaffes. Un relent de sa période de maire omnipotent ?
Assurément, il se croyait en terrain conquis, trop de confiance
provoque de terribles erreurs. À la surprise générale, il indique
qu’il participait chez lui à des réunions « clandestines »,
oui, ce mot a été employé ! Et, qu'il dirigeait, excusez-moi,
aidait la petite troupe dissidente en des actions contre le maire de
l’époque... Silence dans la salle, son avocate le fixait pour
qu’il arrête de parler, soulagement du côté de M. Chipon et ses
proches.
Le plus
grave est que M. Gillmann ne s’était pas rendu compte de suite de
ses propos et continuait à balancer. Bien sûr, un peu de
vérité fait du bien et aide à comprendre l’ampleur des
affrontements.
Son avocate
essaie d’ignorer la nouvelle situation, et demande un dédommagement de 3 000
euros plus 2 000 pour les frais, sans compter une parution dans les
DNA. L’honneur de M. Gillmann vaut bien cela.
Le plaidoyer de M. Chipon et son
avocate…
De nouveau
à la barre, l’ancien maire de Plaine est visiblement ému par la
tournure des événements, il explique ces deux années des plus
terribles, les tracts, les propos et les pancartes des plus abjectes.
Mais, il n’avait pas craqué… Il nous raconte le clash chez M.
Gillmann, ce dernier ayant pris l’habitude de le convoquer chez
lui. L’éditorial du premier journal municipal ne plaît pas à M.
Gillmann qui jette les documents au sol en disant : je vais te
l’écrire…
Agacé, M
Chipon se dirige vers la porte, M. Gillmann hurle : « si tu t’en vas,
tu verras ce qui va t’arriver ! » La réponse est ferme : « je n’ai
que faire de tes ultimatums... »
M. Chipon
précise, il n’a jamais eu affaire à la police et a un casier
vierge.
L’avocate
de M. Chipon lui demande de s’asseoir, ce dernier étant
extrêmement ému. Elle s’interroge sur le bien fondé de ce
procès, et demande tout simplement la relaxe, et si par incroyable,
M. Chipon est condamné, une amende d’un euro devrait amplement
suffire.
M. Chipon
et ses proches allaient bien mieux à la sortie du tribunal.
Interviewé, ce dernier précise qu’il s’agit d’un procès
bâillon pour l’empêcher de continuer de se préoccuper de la
municipalité de Plaine et de ne plus être un adversaire du couple
Gillmann pour d’éventuelles élections.
La voiture de Jean-Marc Chipon est
incendiée devant son domicile.
Quinze
jours après l’audience au tribunal de Saverne, Jean-Marc Chipon a
été victime de vandalisme dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30
avril. Sa voiture a été incendiée devant son domicile, elle était
très proche de la maison et aurait pu propager les flammes, faire
des dégâts, voire un drame humain. D’après les premiers
éléments, il s’agirait d’un acte intentionnel dont l’auteur
n’a pas encore été identifié. Une plainte a été déposée par
l’ancien maire auprès des gendarmes de Schirmeck chargés de
l’enquête.
La relaxe !
Ce 10 mai,
la rédaction reçoit un appel de Jean-Marc Chipon. Il est en joie,
il nous annonce sa relaxe pour la plainte pour diffamation à son
encontre. Mieux, aucun des six faits lui étant reprochés ont été
pris en compte.
Pourvu que
ce soit la fin de cet épisode municipal des plus navrants pour les
électeurs et la démocratie. Que l’ancien maire soit : « Libéré,
délivré, relaxé » de ses tourmenteurs.
Maxime
Gruber